Dans ce troisième et dernier épisode sur le sujet de l’innovation au Cned, Geoffrey Courcelle, directeur de l’audiovisuel, nous explique comment le Cned s’empare de l’IA pour faciliter la production de médias dans leurs modules de formation : un gain en productivité mais aussi en qualité !
Au Cned, nous avons une longue tradition de création d’objets de formation médiatisés qui sont intégrés dans les parcours apprenants.
Aujourd’hui, Le Cned, c’est 200 formations et 5000 modules de formation, « ce qui signifie que si, demain, nous souhaitons intégrer des médias dans chacun de ces modules, nous arrivons vite à devoir produire 20 000 médias ! », souligne Geoffrey Courcelle.
Avec l’IA, on répond à un objectif de production et une qualité, inenvisageables avant
Clairement, avec la production traditionnelle, le Cned n’est pas en mesure d’atteindre cette volumétrie ; aussi, l’IA s’avère un précieux allié pour envisager, peut-être, d’arriver à de tels niveaux de production et d’une qualité inégalée.
Les éléments sur lesquels Geoffrey et son équipe ont commencé à travailler sont des personnages, dits « avatars » sur lesquels on va apposer une voix, qui viendront guider l’apprenant tout au long de son parcours. Comme le montre le court exemple que nous avons sélectionné dans la vidéo ci-contre (encore en production), le résultat est assez bluffant ! L’impression est bien d’avoir un véritable humain, « – ? / une personne qui vous accompagne, » qui vous parle.
Le gros intérêt qu’offre l’IA est sur l’évolution des contenus.
Avec l’IA, plus besoin de refaire la prise ! Faire évoluer le contenu s’en trouve facilité.
« Quand nous devons faire évoluer les contenus, le fait d’être passé par un avatar à qui on peut donner la parole, la reprendre et la modifier, nous permet de maintenir nos productions et de ne pas avoir à tout refaire », explique-t-il.
D’autres techniques sont utilisées avec l’IA comme le Phototalking ou la création d’images immersives, qui nécessitent un travail de veille et de recherche important, mais avec un résultat d’une qualité là encore « bluffante ».
Adieu les techniques traditionnelles et vive l’IA générative ? Et si on parlait plutôt d’hybridation ?
« Nous utilisons les solutions techniques que propose l’IA générative et nous les hybridons avec nos moyens traditionnels que sont les bancs de montage, les éléments de trucage post-production, …», ajoute-t-il.
Un contexte juridique bien encadré pour les « avatars »
Enfin, pour conclure, Geoffrey n’oublie pas de mentionner le contexte juridique, point sensible de toute cette transformation lorsqu’on intègre l’IA. En effet, les intermittents et les comédiens avec lesquels travaille le Cned ne sont pas remplacés par l’IA et continuent d’exister.
« Ces personnes vont donner leur image et leur voix, de manière très encadrée. A savoir que quand on crée un avatar hyperréaliste au Cned, qu’on modélise quelqu’un, on pourrait l’utiliser à loisir, mais ce n’est pas le cas », précise-t-il.
Le comédien signe pour travailler en tant qu’avatar dans un cadre spécifié de formation avec un nombre défini de vidéos.
« Grâce à ce type de contrat, nous pourrons assurer la maintenance de nos vidéos si le contenu doit évoluer mais on ne pourra pas créer de nouvelles vidéos avec cet avatar, sans l’accord de la personne », conclut-il.
Plus d’infos : https://www.cned.fr