A la rencontre de Michel Reverchon-Billot, Directeur Général du CNED depuis un an, pour découvrir les nouvelles facettes du CNED et ses enjeux stratégiques pour les trois années à venir.
Tout le monde connaît le CNED ; traditionnellement c’est le plus grand organisme de formation à distance en Europe avec près de 2200 collaborateurs. C’est une « vieille maison » comme le définit Michel Reverchon-Billot ; N’y voyez là aucun soupçon d’archaïsme dans l’adjectif attribué par le Directeur Général mais plutôt une note positive : en effet, comme toute « vieille » maison, le CNED repose avant tout sur des fondations solides ; et c’est sur ces fondations que le directeur du CNED entend bâtir la nouvelle stratégie de l’établissement.
Après plusieurs années d’existence, ce qui a semblé important aux yeux de ce nouveau Directeur Général dès son arrivée, il y a un an, « c’était de savoir pourquoi nous étions là et ce que nous faisions tous ensemble ».
« Il y a donc eu un travail de fond qui a été fait pendant les premiers mois de mon arrivée sur la question du sens ».
Un travail engagé sur le « sens ».
Dans cette déclaration, la définition du mot « sens » porte à la fois sur la notion de signification, « les valeurs du CNED » mais aussi de direction.
Ce nouvel élan se caractérise notamment avec le Contrat d’Objectif et Performance (COP), « qui définit les axes stratégiques dans lesquels nous nous engageons auprès de nos deux ministères de tutelle pour les trois années à venir », précise t-il.
Et notamment :
. le développement de la qualité des contenus et services associés en plaçant les publics au centre de l’organisation du CNED, en se concentrant sur leurs attentes et leurs besoins. La qualité des formations doit être une priorité.
. la volonté de s’inscrire dans l’évolution de la société, des apprentissages et des nouveaux usages du web social.
Michel Reverchon-Billot entend bien poursuivre les efforts sur la transformation numérique de l’établissement.
. le déploiement des dispositifs de formation à l’international en particulier dans les pays d’Afrique francophone, en partenariat avec de grands opérateurs (Agence pour l’enseignement français à l’étranger, la mission laïque française, services culturels des ambassades) mais aussi des grands organismes internationaux (UNESCO, UNICEF, Agence Française de Développement).
. la personnalisation des parcours pour développer la proximité, à la fois intellectuelle et humaine avec les différents publics. Le CNED peut leur apporter ce nécessaire lien social.
Le portefeuille du CNED, comptant des centaines de formations et près de 240 000 inscrits, existe pour « permettre à chacun, quelque soit sa situation personnelle, professionnelle, sociale, d’accéder à une formation ; c’est l’ADN du CNED », souligne Michel Reverchon-Billot.
Cet ADN, qui reposait essentiellement sur de la formation à distance, s’est de plus en plus orienté vers des formations en hybridation, en appui aux établissements physiques.
Formations en hybridation : une offre qui va au-delà de la formation à distance.
« Le CNED a aujourd’hui pris sa place dans la stratégie numérique du ministère avec une véritable offre qui est reconnue par tous. »
L’offre du CNED est aujourd’hui « multimodale »,
avec à la fois de l’appui en présentiel, de la formation à distance avec une partie en présentiel, de la formation en format numérique mais aussi en papier pour certains publics etc.
Michel Reverchon-Billot explique que proposer du multimodal, c’est une richesse mais c’est aussi une difficulté puisqu’il faut être sur tous les créneaux à la fois, avec les contraintes financières que cela implique.
« En 15 ans, nous sommes passés de 3 concurrents à 86 concurrents ».
Cependant, l’image de marque du CNED est un atout incontestable sur laquelle le Directeur Général compte bien s’appuyer et la renforcer.
C’est un autre axe stratégique du CNED au travers de la mise en place d’une Direction qualité avec une orientation utilisateurs extrêmement forte « afin de proposer une qualité sans failles ».
Ce travail sur l’expérience utilisateurs va prendre plusieurs formes : à la fois sur la partie conception des formations et diffusion ; mais aussi sur la relation à l’utilisateur, « avec le client » au travers de « l’univers digital », comme l’explique Michel Reverchon-Billot dans la vidéo ci-contre.
Du contexte « industriel » du CNED à la personnalisation des apprentissages.
« Aucune idée n’est bonne au CNED si elle n’est pas industrialisable », souligne Michel reverchon-Billot.
En effet, rien que pour le scolaire, les formations du CNED concernent plus de 70 000 élèves, soit l’équivalent d’un « très gros établissement », dit-il avec une touche d’humour !
Malgré cette forme « d’industrialisation », « nous avons des conseils de classe, des suivis d’élèves, un accompagnement personnalisé ou encore du tutorat en ligne », précise Michel Reverchon-Billot pour montrer l’adaptation du CNED aux enjeux et aux problématiques d’apprentissage d’aujourd’hui.
Pour lui, c’est un secteur en perpétuelle évolution et de nouveaux métiers peuvent encore apparaître au CNED.
C’est notamment la vocation de l’Ecole de formation à Distance du CNED (EFAD) à laquelle le directeur a confié deux missions :
. une université interne pour accompagner l’évolution des métiers de compétences au CNED
. une mission de rayonnement du CNED en matière d’expertise sur la formation à distance
L’appui de partenaires « extérieurs » : le CNED « s’ouvre » pour mieux performer.
L’évolution du CNED ne pourra se faire sans la complicité avec des partenaires stratégiques, « notamment en terme d’innovation ».
Michel Reverchon-Billot tient à s’appuyer sur des start-up ou encore des labos de recherche pour être le plus réactif possible face à l’évolution du marché, comme par exemple pour la conception d’interfaces pertinentes.
« Il s’agit de trouver les formes juridiques qui nous permettent de jouer à armes égales avec la concurrence ».
En conclusion, le CNED, engagé dans une vision objective et positive, se renforce, se concentre mais aussi s’ouvre pour confirmer sa place de leader du secteur.
Aujourd’hui, Michel Reverchon-Billot engage sa réflexion vers la question : « comment industrialiser la personnalisation pour mieux répondre aux multiples besoins des apprenants, tous différents ».
Pour relever ce défi, le directeur a notamment l’intention de faire appel aux Learning Analytics* et des les utiliser à des fins d’adaptation des apprentissages, toujours dans un cadre éthique irréprochable, pour mieux remplir sa mission : conduire ses apprenants à la réussite.
« Aujourd’hui nous aimerions que ces données à terme, permettent de faire de la prescription individuelle, avec une part d’automatisation bien sûr. C’est le seul moyen pour nous d’arriver à avoir des formations personnelles et individuelles ».
Plus d’infos :
*Voir aussi notre interview de Michel Reverchon-Billot sur les Learning Analytics.
CONTENU RÉALISÉ DANS LE CADRE D’UN PARTENARIAT