Philippe Roederer, inspecteur de l’éducation national sur la circonscription de Cluses en Haute-Savoie et responsable du pilotage du groupe départemental numérique introduit cette série en quatre épisodes sur le territoire de la Haute-Savoie et plus précisément sur la circonscription de Saint-Gervais-les-Bains.
Portrait d’un territoire « contrasté »
Avec ses 450 écoles, le département de la Haute-Savoie est extrêmement contrasté. Bien que la démographie soit globalement en hausse, certaines circonscriptions souffrent de la pression foncière et voit ses jeunes habitants déserter le territoire.
Avec 13 circonscriptions et donc 13 eRUN (Enseignants référents pour les usages du numérique), le numérique a su aussi s’installer dans les écoles, même rurales et souvent en classe unique ou regroupées.
Comme pour sa démographie, la dynamique du numérique dans les écoles de Haute-Savoie est contrastée, mais comme partout ! Par contre, une chose qui est identique sur tout le territoire, c’est la dynamique et la volonté des collectivités territoriales.
Ainsi, à Saint-Gervais, par exemple, le maire ne ménage pas ses efforts pour les écoles, aussi bien pour maintenir des classes en vie que pour leur offrir les meilleurs services comme le numérique, pour que tous les élèves aient les mêmes chances de réussite. C’est ce que nous verrons dans un 2ème épisode.
« Nous discutons beaucoup avec les collectivités territoriales. Cela fait 8 ans que je suis dans le département et en comparant avec mes expériences passées, notamment dans l’académie de Créteil où j’ai pu exercer comme DAN, je peux dire qu’ici, les écoles sont vraiment bien équipées », explique-t-il.
Pour autant, tout ne repose pas sur le matériel, comme tout le monde le sait et le travail d’accompagnement est aussi important, comme dans n’importe quel territoire, si on veut que le numérique devienne un vrai outil d’aide aux apprentissages pour les élèves.
« Dans notre territoire, le groupe numérique travaille en lien assez étroit avec le groupe français et le groupe mathématiques par exemple et c’est cette transversalité qui fonctionne bien », ajoute-t-il.
Le numérique ne doit plus être l’affaire des spécialistes mais bien une dynamique transversale.
Des ENT à l’Intelligence Artificielle…
Bien qu’au départ, le territoire ait pris quelque retard avec les ENT, ceux-là font désormais partie du paysage des écoles et la période COVID a bien sûr bien aidé à cette ascension.
« Ce qui arrive depuis 3 ou 4 ans, c’est l’irruption de l’Intelligence Artificielle », souligne-t-il.
Philippe Roederer parle d’IA à l’école comme appui à la conception de séquences pédagogiques.
Un séminaire a été organisé en janvier pour sensibiliser les enseignants à l’IA avec, notamment, l’intervention de Didier Roy de l’INRIA et Franck Bodin de la DNE.
« En appui avec la DRANE de Grenoble, sur un dispositif qui s’appelle “Les Heures du numérique“, nos ERUN travaillent sur la question de l’intégration de l’IA dans la chaîne de conception pédagogique », explique-t-il.
C’est notamment autour du projet GENIAL sur la production d’écrits et de l’IA générative, « au service de la production d’écrits », que cette dynamique se concrétise actuellement.
La prochaine étape est un café IA « car nous souhaitons que le débat autour de l’IA perdure dans le département en inter-catégoriel et qu’il réunisse l’ensemble de la communauté éducative autour de spécialistes », conclut-il.
Plus d’infos :
Au sujet du séminaire départemental sur l’IA : portail-ressources-education-dsden74.web.ac-grenoble.fr
Sur le projet GENIAL => primabord.eduscol.education.fr/genial
Sur les projets Heures du Numérique de la DRANE :
– Depuis Primàbord : primabord.eduscol.education.fr
– Depuis le site de la DRANE : dane.web.ac-grenoble.fr/heures-numeriques
– Le portail ressource 74 sur le numérique : portail-ressources-education-dsden74