A l’occasion de Educatech Expo qui s’est tenu à Paris Porte de Versailles du 13 au 15 novembre 2024, nous avons rencontré un certain nombre de « pépites » que nous souhaitons vous partager au travers de courtes vidéos et d’articles qui pourront, nous l’espérons, être une source d’inspiration pour vos projets en cours et à venir…
Interview🎙️ Aujourd’hui, c’est avec Mickaël Bertrand, que nous souhaitons vous inspirer ; enseignant et formateur, il souhaite qu’on oublie l’effet « Waouh » des IA génératives pour se concentrer sur un usage constructif à l’école.
« En novembre 2022, quand la solution de ChatGPT est apparue, je me suis dit que très rapidement, cela allait nous bousculer en tant qu’enseignant ».
Mickaël Bertrand en parle donc très vite avec ses élèves et leur donne matière à réfléchir pendant les congés de Noël 2022-2023. En janvier, prof et élèves décident de travailler avec et ce, jusqu’à aujourd’hui.
L’utilisation est très encadrée. « La première chose que j’ai mise en place avec mes élèves, c’est de leur montrer, avec mon compte, en vidéo-projetant, ce que ferait une IA générative comme synthèse du cours que nous venons de terminer », explique-t-il.
A ce moment-là, on montre en acte les atouts, mais aussi les limites et donc on fait de l’éducation.
Il étudie avec ses élèves, le résumé qu’a proposé l’IA en comparant avec le cours : les exemples sont-ils pertinents ? Les consignes ont-elles été respectées ?
Quels usages préconiser de l’IA générative avec ses élèves ?
Mickaël Bertrand utilise principalement le prompt. « J’essaie de les faire réfléchir sur la manière dont on peut poser une question pour avoir la réponse la plus pertinente possible », explique-t-il. « Et avec cette méthode, j’explique à mes élèves qu’il faut avoir compris la méthode, il faut avoir compris les critères de réussite, pour espérer avoir une réponse qui correspond à ce qu’un enseignant attend », ajoute-t-il.
Côté élèves, Mickaël trouve que le cap de l’utilisation libérée de l’IA générative est passée. En septembre 2023, les élèves n’osaient pas encore dire qu’ils utilisaient l’IA ; « à la rentrée 2024, j’ai été très surpris de constater que mes élèves de seconde, lorsqu’ils sortent leur téléphone pour faire une recherche, utilisent une IA générative ».
Aujourd’hui, pour mes élèves de seconde, faire une recherche ce n’est plus utiliser un moteur de recherche mais c’est utiliser une IA générative.
A aucun moment Mickaël Bertrand n’incite ses élèves à utiliser cet outil ; il leur autorise à le faire, pour des élèves volontaires. Le cadre éthique réglementaire est indispensable à poser.
« Ce qui m’intéresse, c’est de retirer l’effet “Waouh“ autour de ces IA génératives : en le faisant rentrer dans des pratiques quotidiennes et en arrêtant de l’interdire, on propose de l’éducation aux IA génératives », souligne-t-il.
« En étant éduqués à l’IA générative, nos élèves se poseront la question, avant de sortir leur téléphone, de savoir s’ils ont besoin de cet outil ou pas ».
Avec cette méthode, Mickaël Bertrand observe des changements chez ses élèves de seconde. En octobre, ils se “jettent“ sur leur téléphone dès qu’il les autorise à utiliser l’IA et au fil de l’année, « ils se rendent compte que c’est un outil parmi d’autres et par conséquent, il n’y a plus l’effet Waouh et on l’utilise quand on se rend compte que cela peut être utile pour réaliser une activité ».