À l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 18ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Le numérique éducatif est-il social ? ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, lundi 23 août.
Audrey De Ceglie présentera « Projet S’Orienter et s’Approprier le savoir avec le Numerique » » sur la session IV « CULTURE NUMÉRIQUE », mercredi 25 août après-midi.
Problematique pedagogique :
L’objectif de cette intervention est de présenter un projet SOAN qui a été mené et qui peut être mené au sein des classes de collège et de lycée, afin de comprendre la manière dont les élèves s’approprient le numérique et la façon dont ils le perçoivent. Le but était de mettre en relation les activités d’enseignement et d’apprentissage au sein du secondaire jusqu’au troisième cycle universitaire. L’enjeu est de percevoir la manière dont le numérique oriente les apprenants dans leurs parcours de formation et active la professionnalisation des enseignants en favorisant l’innovation pédagogique, raisonnée et mesurée.
Pour cela, nous avons effectué un recueil de données auprès des collégiens et des lycéens en lien avec la représentation de la notion de numérique ; nous avons créé des supports personnels libres (Bandes dessinées, affiches, diaporamas et videos) sur la question de la définition du numérique et du genre dans les métiers du numérique ; puis nous avons produit des oeuvres artistiques personnelles ou collectives représentant leur vision du numérique dans le métier qu’ils envisagent.
Apport du numerique :
Ce projet mené en collaboration avec des collèges, lycées et un IUT à pour objectif de faire évoluer la perception et la représentation que les jeunes ont des filières et des métiers du numérique. Aujourd’hui le monde de l’informatique et du numérique reste principalement des domaines fortement masculins. Selon l’étude menée en mars 2020 sur les femmes, le numérique et ESR, on constate qu’ « en trente ans, la proportion de femmes ingénieure en informatique est passée, en France, d’un tiers des effectifs à seulement 15 %. Selon la Fondation Femmes@numerique un peu moins de 33 % des emplois dans le secteur du numérique sont occupés par des femmes et seulement 15 % occupent des emplois techniques. Les informaticiennes diplômées sont à 75 % employées dans les metiers des ressources humaines, de la documentation ou du marketing, et seulement 25 % ont des missions techniques[1].
Relation avec le thème de l’édition :
L’école fait partie des instances de socialisation primaire, dont l’objectif de mixité et l’égalité, rééquilibrer les différences sociales, notamment depuis la moitié du XXième siècle, date de scolarisation des filles.
Si en nombre l’école est effectivement mixte, au collège[2] (49% de filles représentent 49%) et au lycée général et technologique (54%) ; voire même 83,3% au Baccalauréat en 20173 : ces effectifs chutent considérablement pour arriver à 2 filles sur 60 élèves en IUT informatique en première année et 20 sur 60 en IUT MMI encore loin de la parité.
Synthèse et apports d’usages en classe :
Dans un premier temps auprès de collégiens (15 élèves), de lycéens de seconde (30 élèves) et terminale (20 élèves) nous avons demande de créer des supports personnels libres (Bandes dessinées, affiches, diaporamas et videos) sur la question de la définition du numérique et du genre dans les métiers du numérique.
Dans un second temps, nous avons distribué un questionnaire sur le thème « numérique, métiers, compétences et genre », afin de percevoir leur vision individuelle. Ce questionnaire a été diffusé auprès de 50 élèves de collèges, 120 élèves de seconde et de 25 élèves de terminale inscrits dans la section Sciences Economiques et Sociales. Le programme de cette section interroge les inégalités genrées dans les milieux notamment professionnels. L’objectif était de voir si les réponses étaient différentes entre les collégiens et les lycéens, puis en début de cycle du lycée par rapport a trois ans d’enseignement. Les résultats sont en cours de traitement mais des premières données laissent apparaitre trois idées principales :
- les métiers du numérique sont mixtes, aussi bien pour les collegiens que pour les lycéens ;
- cependant, dans la réalité, les lycéens pensent qu’il y a plus d’hommes que de femmes. Ceci peut s’expliquer par leur confusion entre le domaine du numérique et de l’informatique (valable aussi pour les collégiens) ainsi que la croyance que les compétences attendues pour travailler dans le numérique sont majoritairement techniques ;
- il serait souhaitable de valoriser les filières et les femmes dans ce domaine en diffusant plus de témoignages de femmes travaillant dans ce domaine.
Dans un troisième et dernier temps, après avoir pour les lycéens travaillés sur la socialisation en cours et visionné à cette occasion différents supports élaborés par les uns et par les autres, nous avons recueilli leurs impressions. En ce qui concerne les collégiens, après avoir consulté différents supports réalisés par d’autres, il leur a été demandé dans le cadre d’un cours de technologie de produire une oeuvre artistique personnelle (en utilisant le carton, le papier et le fer) représentant leur vision du numérique dans le métier qu’ils envisagent.
[1] Les cordées de la réussite : permettre aux élèves de bâtir et de concrétiser un projet d’orientation. https://www.education.gouv.fr/les-cordees-de-la-reussite-permettre-aux-eleves-de-batir-et-de-concretiser-un-projet-d-orientation- 306210
[2] Dernier Etat de l’Ecole, publié en 2019.
[3] Enquête internationale Progress in International Reading Literie Study organisee par l’IEA (International Association for the Evaluation of Educationnel Achievement), association scientifique indépendante à but non lucratif.
Plus d’infos sur : Audrey De Ceglie
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