L’hybridation est un terme à la mode. Il peut aussi bien concerner l’agriculture que les voitures, mais aussi, l’enseignement. Cet article se propose de vous présenter les matériels utiles à la classe hybride.
La classe hybride
L’enseignant, notamment dans cette période particulière, doit pouvoir gérer plusieurs modalités d’activités. Il peut avoir des élèves en présentiel dans sa classe, ce qui a priori est le cœur de son métier, mais aussi des élèves distants. Traditionnellement, cela se limitait à veiller à ce que les absents puissent disposer des cours et activités à réaliser.
Avec l’essor des technologies de communication et sous la pression de la crise sanitaire, les modalités à distances se sont enrichies. L’enseignant peut désormais « faire la classe » pour des élèves à distance en prévoyant des moments de communication où les élèves sont connectés et peuvent profiter du « direct ».
L’intérêt de cette organisation est que les élèves peuvent poser des questions et réagir comme ils le feraient dans la salle de classe. L’enseignant bénéficie ainsi de l’émulation et finalement gagne du temps par rapport à des successions d’échanges duels et asynchrones.
Ce dispositif se décrit sous le terme de classe ou d’enseignement hybride.
Les matériels pouvant être mis en œuvre dans la classe hybride
Je filme, donc je suis
Une simple webcam ou la caméra intégrée d’un smartphone permet de se filmer afin de proposer le contact visuel avec les élèves à distance. Une caméra spécialisée sera en revanche plus pratique et assurera une meilleure qualité. Pour un usage régulier, il conviendra d’envisager cette possibilité. C’est ce type de caméra qui avait été utilisée dans le cadre de la scolarisation à domicile du « Petit Charles » dans l’Académie de Montpellier.
La caméra permet également de présenter tous les objets manipulables de la salle de classe, qu’il s’agisse d’une manipulation en sciences ou d’une copie d’élève. L’utilisation de cette technique demande peu d’investissement complémentaire à l’enseignant qui pourra continuer à travailler de sa façon habituelle.
Pour plus de confort, il pourra s’équiper d’un statif ou d’une caméra de documents qui lui permettront de montrer les manipulations en ayant les mains libres.
Il est beau mon ENI
L’écran numérique interactif et son ancêtre, le TBI, permettent de mobiliser l’attention des élèves dans la classe, mais aussi de diffuser ce qui est réalisé à leur surface directement aux élèves à distance.
C’est donc un matériel presque indispensable, d’autant plus qu’il permet de garder une trace écrite, éventuellement modifiable de ce qui a été réalisé. C’est très précieux pour les élèves distants, absents et pour pouvoir revenir sur un point qui aurait été mal compris ou pour relancer les échanges lors d’une nouvelle activité.
Et si je n’ai pas d’ENI ?
Cela peut être le cas pour l’enseignant qui travaille à domicile, d’un professeur d’université intervenant dans un très grand amphithéâtre et bien sûr, des enseignants qui ne sont pas équipés en classe, ce qui est encore courant dans certains pays, notamment la France…
La première idée est de filmer le tableau ordinaire, à craies ou à feutres, mais le résultat pour les élèves à distance ne sera pas extraordinaire. Une image vidéo n’est pas destinée à la transmission d’écritures ou de tracés fins.
L’ordinateur, s’il est parfait pour le texte, doit se voir compléter par différents dispositifs lorsque des tracés précis ou de l’écriture manuscrite doivent être employés, le trackpad ou la souris n’étant pas adaptés à cet usage.
Les matériels destinés à tracer et dessiner ont pour point commun qu’ils comportent un stylet. Seul cet outil permet de garantir une maîtrise du geste suffisante pour obtenir des tracés de qualité sur un support de relativement petite taille.
Le light board
Bien que cet outil soit plus adapté à la réalisation de capsules vidéo, il peut trouver son intérêt dans la classe hybride pour les élèves à distance.
Très à la mode depuis quelques années, notamment depuis que les universités se sont lancées dans les MOOC (plateformes d’apprentissage à distance), les light boards peuvent être facilement fabriqués pour un budget raisonnable. Ils ne sont cependant pas très adaptés au présentiel dans la mesure où l’enseignant écrivant pour lui, les tracés sont inversés pour quelqu’un qui observerait le dispositif en face de lui. Ce n’est pas gênant à distance, puisqu’il suffit de transmettre l’image inversée pour que les tracés soient à l’endroit.
N’oubliez pas le son !
On n’y pense pas toujours, mais c’est souvent le son qui rend pénible l’usage de la visioconférence. Faute de dispositif de capture du son de qualité, les paroles de l’intervenant sont difficiles à comprendre et demandent une attention soutenue, bien plus fatigante que nécessaire.
Les microphones incorporés aux webcams, aux ordinateurs, aux téléphones ou aux tablettes permettent rarement la meilleure qualité possible.
La partie sonore se compose de deux parties, la capture et la restitution. Le danger de réunir les deux dans la même pièce est que le microphone risque de capturer le son des haut-parleurs et d’initier un effet larsen des plus désagréable.
Il conviendra donc d’étudier la disposition des haut-parleurs en fonction des déplacements de l’enseignant, ou d’adopter une solution radicale, le micro-casque.
Cependant, ce dispositif n’est pas adapté à un usage en présentiel, car les élèves dans la salle n’entendront pas les interventions des camarades diffusées dans le casque de l’enseignant. En revanche, c’est un dispositif parfait pour l’enseignant qui est seul ou pour les élèves à domicile, car il donnera la meilleure qualité possible à la transmission de l’audio. Notons que les élèves qui suivent depuis un smartphone ou une tablette pourront utiliser les écouteurs de cet appareil avec des résultats comparables.
On devra donc se tourner du côté du micro-cravate, dit aussi lavallière, car il se clipse sur le vêtement de l’intervenant. Un modèle sans fil sera pratique.
La troisième voie, est d’utiliser un microphone séparé que l’on peut orienter vers la personne qui parle afin d’optimiser la clarté du son. Lorsque plusieurs personnes doivent intervenir, on peut aussi envisager l’utilisation d’un microphone spécial visioconférence qui pourra optimiser les différentes sources sonores en limitant l’écho et les autres défauts de la prise de son.
Dans l’article suivant, nous verrons les logiciels utilisables par l’enseignant dans la classe hybride.
Rédaction : Bernard-Yves Cochain – Expert TICE et consultant en nouvelles technologies pour l’enseignement.
Article diffusé dans le cadre d’un partenariat media.