Nous avons le plaisir de faire le relais de l’article de Aurélie Djavadi, publié le 04 novembre dans The Conversation « Numérique à l’école : nouveaux outils, nouveaux usages ? »
Changer d’outils revient-il toujours à transformer les façons d’enseigner ? Bien avant la « continuité pédagogique » du printemps 2020 et l’expérience du « e-confinement » vécue par des millions d’élèves, l’expérience des MOOC a montré qu’il ne suffit pas de passer au numérique pour révolutionner la transmission des connaissances.
Lorsque ces formations en ligne ont été créées en 2010 pour des étudiants et adultes en formation continue, beaucoup de modules vidéo se sont calqués sur le modèle du cours magistral, sans mobiliser l’interactivité du web. Résultat : de forts taux d’abandon au fil des sessions.
En bref, pour vraiment tirer parti du numérique, il importe d’évaluer au préalable le potentiel des outils et les besoins des élèves selon les situations. Faut-il par exemple délaisser les stylos pour les claviers dans tous les cas ? Si des applications de traitement de texte ont pu aider des collégiens ou lycéens à découvrir de nouvelles façons de travailler ensemble, il s’avère que l’écriture manuscrite reste très importante à l’heure de l’apprentissage de la lecture.
Au-delà des questions matérielles d’équipement, la recherche aide à mieux comprendre ces usages et les enjeux qui se posent dans le cadre scolaire. À l’occasion des États généraux du numérique pour l’éducation, organisés les 4 et 5 novembre 2020, nous vous proposons de relire quelques contributions de nos auteurs sur la manière dont élèves et enseignants s’emparent des technologies en classe.
Apprendre à écrire : peut-on remplacer papier et crayon par tablette et stylet ?
L’écriture manuscrite n’est pas une simple habitude culturelle, c’est aussi un outil clé d’apprentissage de la lecture. S’il faut préférer le crayon au clavier, que dire des stylets pour écrans ? Alors que le matériel s’est perfectionné, Denis Alamargot et Marie-France Morin ont mené une expérimentation pionnière auprès d’élèves de primaire et de collège.
Témoignage : Enseigner les sciences expérimentales à l’heure de la distanciation sociale
Les travaux pratiques sont essentiels à l’enseignement des sciences. Mais les mesures sanitaires compromettent leur organisation classique. Julien Bobroff, Frédéric Bouquet et Ulysse Delabre présentent quelques solutions qui changent la donne et expliquent comment le numérique peut aider les élèves à être plus actifs en cours.
Faut-il renoncer au numérique pour l’éducation?
« Sans doute faut-il poser la question de ce que l’on peut faire du numérique à l’école. Mais il faut impérativement se demander aussi ce que le numérique fait à l’école. Comment la met-il sous tension, à mesure qu’il transforme la société ? », interroge Jean‑François Cerisier, qui travaille sur les politiques publiques du numérique pour l’éducation.
Avec les « classes éloignées en réseau », les écoles rurales jouent collectif
Le numérique fait fi des distances et permet à des écoles de monter de nouveaux types de projets collectifs, au-delà des traditionnelles correspondances scolaires. Eric Bruillard et Thérèse Laferrière présentent un dispositif initié avec succès au Québec et transposé en Auvergne.
Pédagogie à distance : les enseignements du e‑confinement
En confinement, la continuité pédagogique a fait surgir certains écueils. Il convient d’en prendre compte pour avancer dans la mise en place d’une formation à distance réellement efficace, estime Divina Frau-Meigs.
Deux pistes pour réinventer les MOOC
Lorsqu’ils sont apparus dans les années 2010, les MOOC ont soulevé beaucoup d’espoirs. De là à constituer une révolution de l’enseignement, il y a un pas qui n’a pas été franchi. Pour mieux tirer parti de ces nouveaux formats, Julien Gardan, Arthur Gontier et Mahdi Chemkhi proposent de s’inspirer de la vogue des tutoriels et des progrès de l’impression 3D.
Comment les assistants vocaux défient-ils la pédagogie ?
Au-delà des écrans, le numérique se matérialise de plus en plus dans nos vies sous forme d’assistants vocaux. De quoi inaugurer une « culture de la conversation », et transformer l’éducation ? Explications de Marion Voillot et Zoé Aegerter.
Aurélie Djavadi, Cheffe de rubrique Education, The Conversation
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.