La démarche autour des sciences cognitives au service des apprentissages a été mise en place dans l’académie de Versailles par un groupe pilote dont Adeline André, IA-IPR de SVT et pilote académique Education et sciences cognitives, fait partie.
Cela passe par de la formation mais aussi par l’installation d’un réseau d’établissements qui expérimentent l’utilisation des apports des sciences cognitives pour favoriser les apprentissages : les Learning Labs.
Pourquoi avoir initié cette démarche autour des sciences cognitives ?
Adeline André a travaillé à la fondation La Main à la pâte où elle a pu rencontrer Elena Pasquinelli avec laquelle elle a mis en place les premières formations de formateurs sur le cerveau qui apprend et « cela a été, pour moi, une découverte d’un champ complètement nouveau », explique-t-elle.
« Cette démarche est très intéressante car elle va chercher dans tout ce qui porte sur la psychologie cognitive, les neurosciences... »
« Des informations sur comment est-ce qu’on apprend et comment est-ce qu’on apprend plus efficacement » .
Autrement dit, y a-t-il des stratégies plus pertinentes que d’autres pour mémoriser, comprendre, être attentif, être engagé cognitivement, avoir la capacité d’auto-réguler son action (métacognition) et enfin quels gestes pourraient réguler les comportements perturbateurs.
Ainsi, plusieurs choses très intéressantes ont pu émerger, par exemple, concernant la mémorisation :
« Les recherches montrent qu’il est beaucoup plus efficace de se poser des questions et d’essayer d’y répondre, plutôt que de lire un cours » .
Cette constatation sépare les apprenants scolaires en deux groupes : ceux capables de se poser des questions sans s’en rendre compte et qui ont l’impression d’apprendre en lisant un cours alors que dans leur tête ils font plus que de la lecture ; et l’autre catégorie d’apprenants qui n’est pas capable de faire cela et pour qui, en lisant le cours, la mémorisation ne se fait pas.
« Pour ces élèves-là, si on ne leur donne pas les stratégies efficaces, ils vont se démotiver et ils vont même aller jusqu’à du décrochage scolaire« , explique Adeline André.
« Il faut motiver les élèves à faire les efforts cognitifs là où il faut » .
Comment passer des résultats issus de la recherche à des apprentissages plus efficaces chez les élèves ?
Dans cette chaîne, il y a l’importance des professeurs et donc, de ce fait, de la formation des professeurs. C’est donc ce qu’a entrepris l’académie de Versailles : structurer un groupe de formateurs.
« Aujourd’hui, 60 formateurs sur le sujet sont opérationnels dans l’académie de Versailles, engagés sur le long terme » , souligne Adeline André.
Ces formateurs interviennent dans les établissements scolaires qui font la demande d’être formés aux sciences cognitives.
Certains établissements se sont aussi portés volontaires pour être « identifiés » comme utilisant les apports des sciences cognitives en équipe ; c’est ainsi que s’est formé le réseau des Learning Labs.
« Une charte a été créée pour préciser ce qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre pour faire partie du réseau des Learning Labs » .
Le coeur de la charte reposent sur des points essentiels :
=>l’objectif est la réussite des élèves en utilisant les apports des sciences cognitives et en impliquant tous les membres de la communauté éducative.
=> définir le lieu ; pour exemple, un lycée a dédié l’ensemble de son CDI au Learning Lab alors que d’autres établissements peuvent consacrer qu’un morceau de mur « et ça suffit » , précise Adeline André.
=> organiser des moments privilégiés pour pouvoir échanger comme « Les Cogni-sandwichs », « Les Learning-cafés », etc.
Écoutez l’interview ci-dessus pour en savoir plus sur la démarche et n’hésitez pas à laisser votre commentaire en bas de l’article « click to comment ».
Vous pouvez aussi contacter Adeline André sur son mail : Adeline.Andre@ac-versailles.fr
Plus d’infos :
Voir le document Genially : view.genial.ly
sur les Learning Labs : https://synapses-lamap.org/2020/04/21/temoignage-lexperience-des-learning-lab