Bruno Studer, président de la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation, a présenté publiquement le 10 octobre dernier lors d’un évènement au Lab d’Innovation du ministère de l’Éducation nationale, le rapport d’information de la mission sur l’École dans la société du numérique dont il est président-rapporteur.
Ce rapport avait au préalable été adopté hier à l’unanimité des députés membres de la mission.
Par cette mission, Bruno Studer avait souhaité répondre à un constat, vécu en tant que professeur d’histoire-géographie :
« en l’espace d’une génération, le numérique est devenu un fait social total, qui nous concerne tous de près et de loin, et la société numérique, une réalité quotidienne. C’est dans cette société que grandissent aujourd’hui nos enfants et qu’ils auront à vivre et à s’accomplir. Or, élèves, enseignants, parents d’élèves se sentent souvent démunis face à l’ampleur de cette transformation, » selon Bruno Studer.
La mission, composée de dix-sept parlementaires de tous les groupes politiques, avait pour objectif de dresser un état des lieux de l’intégration du numérique à l’école, mais surtout de formuler des propositions pour permettre à l’institution de s’adapter pleinement à cette transformation. Plus de 110 acteurs de l’éducation et du numérique éducatif ont été auditionnés par la mission au cours de ses travaux.
Bruno Studer étant attacéà ce que chacune et chacun puisse être force de proposition, une consultation publique avait été ouverte, qui a reçu près de 2 500 contributions, toutes étudiées avec attention. Il a souhaité également aller à la rencontre des acteurs éducatifs. Une délégation s’est ainsi rendue à l’école élémentaire Georges Braque de Montigny-lès- Cormeilles et au lycée Louis Jouvet de Taverny.
M. Studer a également accompagné le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, lors de son déplacement à l’université dété du numérique éducatif Ludovia à Ax-les-Thermes, en août dernier.
Après près de neuf mois de travaux, Bruno Studer a émis 25 propositions s’articulant en trois axes :
. Pour un apprentissage de la citoyenneté numérique : bâtir un programme autonome d’éducation aux médias et à l’information et d’enseignement de l’informatique et du numérique.
. Pour un État stratège : adapter l’organisation de l’action publique à l’enjeu du numérique éducatif
. Pour un « Netflix » de l’éducation : améliorer l’accompagnement des enseignants dans la transition numérique de l’École.
Pour Bruno Studer, le numérique doit être avant tout au service de l’acquisition des fondamentaux : « le numérique pédagogique est porteur de quatre promesses concrètes : une aide à l’apprentissage, une démarche d’évaluation plus porteuse de sens, de nouvelles possibilités en matière d’interaction sociale et une plus grande adaptation aux besoins de chaque élève, » déclare-t-il.
Cette maîtrise est, en retour, indispensable à l’acquisition d’une culture numérique : « comprendre le fonctionnement, les enjeux et les problèmes soulevés par le numérique est essentiel pour que les adultes de demain deviennent des acteurs éclairés de la société numérique, et non de simples spectateurs, » précise M. Studer.
Parmi ses 25 propositions, Bruno Studer propose notamment de renforcer la part de l’éducation aux médias et à l’information dans les horaires. Sur la question de l’enseignement du code et de l’informatique, il préconise de créer un CAPES et une agrégation d’informatique pour en renforcer le caractère disciplinaire au lycée.
La question de la formation des personnels de l’Éducation nationale est au cœur des préconisations établies par M. Studer. Il souhaite l’ouverture de tiers-lieux et de tiers-temps à destination des enseignants, afin que ces derniers puissent mener des démarches de projet concernant l’utilisation pédagogique des ressources numériques.
Enfin, l’accès aux ressources numériques nécessite, selon M. Studer, d’être rationalisé et repensé autour d’une plateforme unique. M. Studer insiste sur le rôle que pourrait jouer le réseau Canopé dans la mise en place de cette plateforme.
« Le numérique éducatif, dans ses trois dimensions d’éducation aux médias, de numérique pédagogique et d’éducation à l’informatique et au numérique, peut répondre au défi de ce siècle naissant de faire d’un monde de plus en plus technologique et complexe un monde de plus en plus humain, » explique Bruno Studer.
Celui-ci souhaite continuer à travailler dans les prochains mois avec le ministère de l’Éducation nationale et le secrétariat d’État au Numérique pour voir la concrétisation de ces préconisations.
Source : Cabinet de Bruno STUDER