IGEN honoraire, Jean Paul DELAHAYE a été conseiller spécial de Vincent Peillon puis Directeur Général de l’Enseignement Scolaire au MEN. Il est Vice-Président délégué de la Ligue de l’Enseignement et, depuis septembre dernier, président du Comité national d’action laïque.
La laïcité n’est pas une valeur républicaine particulière, c’est la condition de l’existence de toutes
Dans la conférence qu’il donne lors du Congrès de la Mission Laïque Française à Deauville , de Ferdinand Buisson à la Charte de la laïcité, pédagogie de la laïcité / pédagogie laïque, il interroge, dans un rappel historique documenté, l’école comme double vecteur d’une laïcité structurant la vie publique et d’une pédagogie laïque construisant tout au long du cursus scolaire des aptitudes et des comportements individuels et collectifs.
Comment promouvoir la volonté constante depuis plus d’un siècle de notre pays de participer par le message de l’école à un dialogue à portée universelle sur un humanisme moderne, sans brouiller le message par une prétention, qu’on lui reproche souvent, à l’universel de la laïcité ?
Pour l’historien la pédagogie de la laïcité, c’est la fermeté quant aux principes et le pragmatisme et la progressivité dans les méthodes.
Dans cet entretien, Jean Paul Delahaye explique pourquoi la laïcité est aujourd’hui à l’épreuve des fractures scolaires sociale et culturelle.
La question laïque et la question sociale sont liées. L’école doit donner l’exemple des valeurs qu’elle doit faire partager. Or, notre élitisme n’est pas républicain, il est essentiellement social.
Jean Paul Delahaye invite à passer du “vivre ensemble” au “faire-ensemble”, pour éviter de passer du “côte à côte” au “face à face”.
Retenons l’avertissement de Ferdinand Buisson, en 1911, rappelé par Jean-Paul Delahaye dans son intervention : « Il y a toujours une question scolaire (…) ce n’est plus une question politique, c’est la première des questions sociales ».