Interview🎙️Aujourd’hui c’est avec Alyssia Ricci, technopédagogue, que nous souhaitons vous inspirer.
Elle nous parle du projet qu’elle a mené avec 8 maisons de jeunes pour déconstruire un certain nombre de stéréotypes qui se retrouvent quotidiennement dans les médias.
« Nous avons mené un projet d’éducation aux médias avec 8 maisons de jeunes en Belgique dans lequel nous avons déconstruit les stéréotypes de genre, de diversité, de racisme, de critères de beauté, de sexisme qu’on peut découvrir à travers les médias », explique Alyssia.
Les médias choisis sont ceux utilisés par les jeunes à savoir les réseaux sociaux. « Et indirectement dans les réseaux sociaux, il y a beaucoup d’IA ; c’est pourquoi on s’est posé la question suivante : l’IA a-t-elle aussi des biais ? », questionne-t-elle.
En fouillant avec les jeunes, on s’est rendu compte en effet que l’IA avait énormément de biais, notamment des biais racistes.
« Générer un médecin noir qui soigne un enfant blanc, c’est quasiment impossible dans ChatGPT », ironise-t-elle.

Face à ces constats, elle nous décrit la réaction des jeunes, plutôt étonnés des réponses de l’IA ; ce travail leur permet donc de leur ouvrir les yeux « car ils ne sont pas conscients de tout ça et ils se sentent particulièrement touchés quand le sujet les concerne », explique-t-elle.
Ils se rendent compte que lorsqu’on veut obtenir quelque chose de précis dans la réponse de ChatGPT, il faut être précis dans le prompt.
« Au départ, le jeune utilise le prompt comme un moteur de recherche et il travaille avec des phrases courtes, des mots clés et c’est là que les biais sont très présents. Mais il faut avouer que même en étant précis, c’est difficile d’éviter la censure. Pour exemple, c’est très compliqué d’obtenir un défilé de mode avec des femmes rondes et blanches… L’IA a quand même ses limites », décrit-elle.
Comment parvenir à contourner tout ça, à ne plus être victimes des algorithmes ?
C’est ce que cherche à faire Alyssia dans les ateliers autour de l’éducation aux médias qu’elle déploie auprès des jeunes : c’est déjà de les sensibiliser à ne pas se laisser manipuler.
« Si on veut sortir du système, pour l’IA par exemple, on doit prompter de manière plus précise et en même temps aller chercher d’autres ressources, utiliser des articles, etc ».
Mais il ne faut pas se leurrer non plus, nous n’avons pas grand pouvoir face aux GAFAM !
Si on parvient déjà à sensibiliser les jeunes pour qu’ils soient plus méfiants et plus prudents quand ils se baladent sur les réseaux sociaux, c’est déjà une petite victoire.
Retrouvez toutes les ressources sur le sujet de l’IA et de ses biais, disponibles gratuitement ici, à partir de 13 ans : www.diversityx.be
Sources images : captures d’écran du site www.diversityx.be
Retrouvez tous les articles inspirants de LUDOVIA#BE ici : www.ludomag.com/tag/ludoviabe-2024