La troisième édition de Gender Scan Etudiants STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) porte sur l’évolution de la féminisation dans le secteur des technologies et du numérique sur la base des données OCDE et UNESCO les plus récentes, et comprend une analyse des résultats de l’enquête conduite avec la CDEFI auprès de 1 919 apprenants en école d’ingénieurs en France. En lien avec Bpifrance, un volet de l’enquête est consacré à l’entrepreneuriat dans les écoles d’ingénieurs.
La proportion de femmes diplômées dans le numérique est en panne dans le numérique et chute dans les spécialisations liées à l’industrie
La baisse de la proportion de femmes dans les spécialisations liées à l’industrie (ingénierie de transformation et de production) s’intensifie pour tous les niveaux de diplômes. Seul petit point positif l’augmentation de la proportion de femmes dans les formations au numérique, mais uniquement pour les formations de moins de 3 ans. Au total, la proportion de femmes dans le numérique en France reste inférieure à celle de l’Europe (19 % en France, versus 21 % en Europe), de même que celle constatée en ingénierie de transformation et de production (24 % en France vs 27 % en Europe).
Premier frein à l’inclusion des femmes dans le numérique et les STIM : le poids persistant des prescripteurs négatifs auprès de 4 apprenantes sur 10
Premier frein à l’inclusion des femmes le rôle persistant des prescripteurs négatifs (enseignants, entourage familial, les amis) par lesquels plus de 40 % des étudiantes disent avoir été découragées. Fait nouveau observé en 2025, plus d’un tiers des apprenantes déclarent avoir été découragées par leurs amis, dont le poids devient plus important que celui des parents. Les poids des préjugés sexistes dans les arguments évoqués pour dissuader les jeunes femmes augmente, notamment pour les apprenantes dans le numérique : en 2025 56 % déclarent avoir été dissuadées pour motifs liés à leur genre, vs 45 % en 2021. Les écoles d’ingénieurs se mobilisent sur les problèmes induits par le sexisme avec le déploiement renforcé de dispositifs contre les VSS dont désormais plus de 75 % des apprenantes se déclarent informées en 2025 (versus 27 % en 2021).
Face à cette résurgence des biais genrés la mobilisation des acteurs doit être renforcée
Cette remontée des biais sexistes confirme la nécessité de campagnes nationales d’informations engagée dès le collège avec le soutien d’acteurs phares de la tech telle que « Femmes de la tech : elles innovent pour nous » déployée gratuitement dans toutes régions pour venir en appui aux actions existantes. De juin 2023 à décembre, près de 50 000 élèves de 2 100 classes d’élèves issus de 455 collèges situées en REP/REP+ ou zones rurales ont été mobilisés. 98 % des enseignants estiment que l’exposition a apporté de nouvelles connaissances à leurs élèves, et 96 % que cela a un impact positif sur leur représentation des femmes dans les secteurs scientifiques et techniques. Les enquêtes conduites auprès des élèves révèlent que l’intérêt a progressé et atteint en moyenne 3,5 points (sur une échelle de 1 à 5).
La mobilisation des écoles d’ingénieurs se traduit par des niveaux de satisfaction exceptionnels et le déploiement réussi de dispositifs d’accompagnement dans l’entrepreneuriat impliquant également les femmes
L’engagement des écoles d’ingénieurs pour répondre aux attentes des apprenants se traduit par le maintien d’une proportion équivalente de femmes et d’hommes qui se déclarent satisfaits (en 2025 dans le numérique 98 % pour les étudiants, 94 % pour les étudiantes), avec une amélioration de la qualité des informations sur les métiers futurs (+7 % chez les étudiantes du numérique, +3 % chez les étudiants), ou encore l’accès à des stages (amélioration de 5 % pour les étudiantes dans le numérique). Sur le sujet de l’entrepreneuriat, la proportion d’apprenantes et d’apprenants en école d’ingénieurs sensibilisés ou formés à l’entrepreneuriat en école d’ingénieurs est deux fois supérieure à la moyenne nationale 52 % chez les femmes, plus de 56% chez les hommes (moyenne nationale 24% chez les femmes, 27% chez les hommes). Par ailleurs alors qu’au niveau national presque deux fois moins de femmes porteuses de projets déclarent avoir été accompagnées par un incubateur (5 % versus 9 %), ces dispositifs sont également utilisés par les apprenantes et les apprenants (moyenne de 6 à 7 % pour les femmes, et 7 % à 8 % pour les hommes)
L’enquête Gender Scan 2025 a été réalisée auprès des étudiantes et des étudiants dans les Ecoles d’Ingénieurs en partenariat avec la CDEFI. Elle a été conduite en ligne de septembre 2024 à janvier 2025. Elle compte 1919 répondants, ce qui représente une marge d’erreur de 2,2%.
Source : Global Contact, communiqué de presse du 19 mars 2025
Sur le même sujet : « Sciences : où sont les femmes ? », rapport de l’Académie des sciences