A l’occasion de LUDOVIA#BE qui s’est tenu à Spa en Wallonie du 22 au 24 octobre 2024, nous avons rencontré un certain nombre de « pépites ». Au fil des semaines, vous allez pouvoir retrouver une petite sélection sous formes d’articles et de courtes vidéos qui, nous l’espérons, pourront être une source d’inspiration pour vos projets en cours et à venir…
Interview🎙️Aujourd’hui c’est avec Anas Ahajjam Maître-assistant à la Haute École Francisco Ferrer et Ibrahim Bouabbouz, chef d’établissement et coordinateur pédagogique à la ville de Bruxelles que nous souhaitons vous inspirer.
Ils nous parlent d’IA en enseignement, des bonnes pratiques et surtout du cadre pour s’en assurer aussi bien côté enseignant que côté élèves.
« Nos deux institutions font partie de l’instruction publique de la ville de Bruxelles et dans le cadre de notre stratégie numérique à la Haute École, nous avons mis en avant une charte de l’utilisation de l’IA qui met en lumière 2 axes d’intervention : sensibiliser à l’IA, former à l’IA et enfin responsabiliser face à l’IA », explique Anas.
Ils ont donc mis en place un guide, « Code Book », destiné aux étudiants, qui va permettre aux enseignants de comprendre par quel chemin sont passés les étudiants pour réaliser leur travail.
Ce guide consiste dans un premier temps à se poser la question : « dans quelle zone je me situe par rapport à mon activité d’apprentissage », précise Anas.
Le guide permet de distinguer les usages autorisés, les usages limités et les usages interdits.
Définition des usages dits « autorisés », « limités » ou « interdits ».
Pourquoi on interdirait l’IA dans un apprentissage ? Pour des apprentissages de base, où on doit se concentrer sur la compréhension en profondeur les notions, faire appel à l’IA ne serait donc pas nécessaire…
Dans « usages limités », Anas nous explique qu’il s’agit d’un usage à la marge, pour corriger un texte ou traduire un texte, par exemple. « Mais tout dépend de quel enseignement on parle, car pour un enseignant de langue, l’usage d’un traducteur via l’IA peut faire partie d’un usage proscrit », explique-t-il.
« C’est à l’enseignant de définir dans quel usage les étudiant se situent, en fonction de la situation d’apprentissage, pour qu’ils sachent ce qu’ils ont le droit de faire », ajoute-t-il.
Une fois cette étape passée, on passe ensuite au référencement.
Le guide pratique est en fait un « Code Book » dans lequel sont répertoriés tous les usages possibles avec l’IA : texte, création d’images, création de tableaux, programmation, etc.
Et à chaque usage, correspond un code que l’étudiant devra utiliser lorsqu’il rend son travail.
Pour exemple, une « génération de textes avec l’IA » correspondra au code : (IA-1-texte).
« L’étudiant démarrera donc son paragraphe avec 2 // et devra terminer son paragraphe avec le code (IA-1-texte) », explique Anas.
En parallèle, l’équipe de Anas développe un outil informatique qui va permettre d’analyser le document de l’élève, évaluer la cohérence de son travail et voir le nombre de fois que l’étudiant a utilisé l’IA.
« Cela donne des indications très utiles à l’enseignant et permet d’avoir recours ensuite à une remédiation avec l’étudiant ».
Pour l’instant, cet outil est encore en phase d’expérimentation et il est en co-construction avec les enseignants.
« L’idée est ensuite de transposer cela dans le secondaire, car il est important et urgent qu’il soit aussi dans le secondaire », explique Ibrahim.
D’après lui et les recherches le montrent, il y a 86% d’étudiants qui utilisent l’IA et dans peu de temps les 100% seront atteints.
L’idée du « Code Book » est de baser l’utilisation de l’IA sur une relation de confiance.
Actuellement, le flou règne, à la fois pour les enseignants que pour les élèves et l’idée est de leur dire : « vous pouvez l’utiliser à certains moments mais à d’autres moments on vous demandera de ne pas l’utiliser car on veut se rendre compte de vos compétences orales, écrites, rédactionnelles, sans l’utilisation de l’IA », explique Ibrahim.
Il ajoute qu’à l’apparition de la calculatrice graphique, des questions s’étaient posées aussi sur son utilisation alors qu’aujourd’hui, « son utilisation est incontournable ».
Plus d’infos sur le sujet : www.he-ferrer.eu/charte-ia
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