A l’occasion de Educatech Expo qui s’est tenu à Paris Porte de Versailles du 13 au 15 novembre 2024, nous avons rencontré un certain nombre de « pépites » que nous souhaitons vous partager au travers de courtes vidéos et d’articles qui pourront, nous l’espérons, être une source d’inspiration pour vos projets en cours et à venir…
Interview🎙️Aujourd’hui c’est avec Julien Crémoux, que nous souhaitons vous inspirer ; enseignant en primaire, membre actif et représentant de l’association SCOllectif, il nous présente aujourd’hui comment tous les dispositifs mis en place depuis plusieurs années par le SCOllectif ont migré avec succès vers le réseau social Mastodon.
« La plupart des dispositifs d’échanges entre classes à distance ont commencé sur Twitter, comme la Twictée, par exemple, qui étaient les premiers. L’évolution de Twitter et l’absence de modération nous a amené à réfléchir à un usage raisonné, sachant que nous sommes aussi soumis au RGPD », explique-t-il.
Il y a environ deux ans, le SCOllectif a donc réfléchi à effectuer une migration de tous les dispositifs en même temps, sur une instance Mastodon. « Ainsi, nous sommes propriétaires de cette instance, ce qui signifie que nous sommes propriétaires des données, que nous pouvons faire une modération sur la création des comptes en limitant généralement aux classes », précise-t-il.
Avec Mastodon avant tout, c’est que nous sommes gestionnaires et garants des données !
L’association peut inciter les classes à supprimer des publications inutiles ou anciennes, aider à la publication de contenus.
Sensibiliser les élèves à l’identité numérique
« Au travers de ce réseau social libre, l’idée est de responsabiliser les élèves sur les droits et les devoirs, apprendre ce qu’est un réseau social, et de pouvoir le faire dans le cadre d’échanges riches entre classes », décrit Julien Crémoux.
Collaborer et interagir : le véritable objectif de l’utilisation d’un réseau social
Ce qu’il souhaite préciser, c’est qu’il s’agit bien de dispositifs de collaboration et d’échanges et qu’il ne s’agit pas juste de produire pour soi, pour ses camarades « mais pour être lu, pour que d’autres élèves réagissent et interagissent avec nous ».
Le fait d’être limité en caractères, même si Mastodon propose un peu plus de caractères que Twitter, c’est d’engager une réflexion sur ce qu’on veut dire, de travailler sur un condensé « et c’est vraiment la concrétisation d’un travail de classe ».
Les 5 minutes tapées sur Mastodon par un élève ou 2 reflète en fait le travail de 2 à 3 heures de toute la classe.
Le fait d’être lu par d’autres classes engage beaucoup plus les élèves, qui s’appliquent dans ce qu’ils vont écrire car ils sont en attente des réactions.
Sur Twitter, il y avait environ 500 classes qui participaient aux différents dispositifs. Depuis un an, il y a environ 300 à 500 classes qui publient régulièrement « donc en fait, nous n’avons pas eu de perte en quantité ». Certains dispositifs ont eu moins de participants et d’autres un peu plus, mais l’aspect communication et bouche à oreille joue beaucoup sur cette donnée et peu à peu, chaque dispositif récupère des participants.
« Clairement, c’est reparti, autrement, et en mieux, je dirais. Nous sommes dans un cadre que nous maîtrisons. Plutôt que de subir quelque chose, on le réfléchit », conclut-il.
L’instance Mastodon est un vrai outil pédagogique pour des échanges entre classes et ne se limite pas à un travail de veille pédagogique.
Plus d’infos :
Sur les dispositifs que vous pouvez retrouver dans l’association SCOllectif : https://scollectif.fr