A l’occasion de LUDOVIA#BE qui s’est tenu à Spa en Wallonie du 22 au 24 octobre 2024, nous avons rencontré un certain nombre de « pépites ». Au fil des semaines, vous allez pouvoir retrouver une petite sélection sous formes d’articles et de courtes vidéos qui, nous l’espérons, pourront être une source d’inspiration pour vos projets en cours et à venir…
Aujourd’hui c’est avec Aurélie Duriau et Franck Roch, « les RochDur » que nous souhaitons vous inspirer ; un couple de profs/ formateurs passionnés de numérique et d’autant plus par l’IA, au cœur de l’actualité pédagogique.
« Nous sommes Aurélie Duriau et Franck Roch, les RochDur qui sont la contraction de nos deux noms, un couple d’enseignants/formateurs spécialisés en technopédagogie ».
Depuis 2022, à la sortie de ChatGPT, le couple s’intéresse aux IA génératives et font face à de plus en plus de questions de la part des enseignants dans leurs formations.
« A ce moment-là, on s’est dit et si on préparait un outil clé en main ? De cette réflexion est née l’IA Box éducation, une Box qui répertorie des outils Free ou Freemium, spécialement sélectionnés pour leur potentialité éducative », explique Aurélie lors de notre entretien.
Et l’autre partie de la Box est une partie ressources, indispensable si le prof veut se lancer , qui pourra retrouver des sites, des articles, des exemples concrets d’usages répartis en catégories. « Il retrouve à la fois des exemples pour ces élèves mais aussi des exemples pour s’autoformer », ajoute-t-elle.
Avant toute chose, avant de se lancer dans l’IA, il faut bien se poser la question des enjeux ; pour nous c’est primordial.
L’IA Box est toujours tenue à jour afin que l’enseignant puisse lui-même se tenir à jour et être informé des nouveautés.
Au-delà de la curation sur le sujet, les RochDur apportent aussi leur expertise
« L’idée n’est pas seulement d’avoir de l’agrégation de contenu, nous organisons aussi une sélection comme par exemple on met un petit cœur pour montrer notre coup de cœur du moment », explique Franck.
Ils notent clairement un intérêt des enseignants depuis 2 ans pour le sujet de l’IA et pas seulement en Belgique ; leur site internet est visité par beaucoup de profs français, canadiens, … « L’IA Box, c’est notre ressource la plus vue actuellement et la plus mise à jour, c’est évident », souligne Aurélie.
Opportunités et menaces de ces IA génératives pour l’éducation
« L’IA est un énorme gain de temps pour l’enseignant ; c’est un assistant, ça ne remplace pas le travail », précise Franck en citant une vraie opportunité que peuvent apporter les IA génératives.
Mais attention aussi à ne pas se laisser surprendre, notamment pour la correction des copies. En laissant trop de place à l’IA, le prof pourrait passer à côté des acquis et des lacunes de ses élèves « et passer à côté de la vraie connaissance de ses élèves ».
C’est une « menace » cité par Franck parmi d’autres ; l’IA doit rester un outil.
L’appropriation des IA génératives par les enseignants se fait en plusieurs phases.
C’est en tout cas ce que notent Franck et Aurélie. Dans un premier temps, c’est le rejet et la peur de se lancer ; ensuite vient la phase d’enthousiasme où l’enseignant se rend compte qu’il va pouvoir faire beaucoup de choses avec l’IA puis va aussi, très vite, s’apercevoir des limites et se dit « finalement, avec mon expertise pédagogique, ce que me donne l’IA n’est pas correct », précise Aurélie.
Au départ, l’enseignant est réticent, puis relativement enthousiaste et après, ça retombe lorsqu’il met en place un esprit critique un peu plus développé de par l’usage dont il va être témoin en fait.
Aurélie et Franck avouent être enthousiastes, de par l’innovation pédagogique que l’IA représente mais sont aussi très critiques car avec l’usage quotidien qu’ils en font, ils perçoivent très bien ses limites et les risques que cela peut produire au niveau pédagogique, au niveau enseignement et au niveau apprentissages.
« Ne voyons pas l’IA comme quelque chose qui va venir affaiblir notre esprit critique mais plutôt en faire un outil qui va venir aider nos jeunes à développer leurs capacités critiques ».
Nous, nous avons l’espoir que la question de l’IA va peut-être nous permettre de réinventer notre pédagogie, notre rapport aux apprentissages, au bénéfice de l’élève, parce que justement, on ne peut plus faire comme avant.
Ce sera le mot de la fin d’Aurélie Duriau.
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