L’intelligence artificielle est un sujet au coeur des discussions depuis l’arrivée de ChatGPT en novembre 2022. Nous évoquions déjà le sujet de l’IA en 2019 avec Anne Boyer, qui intervenait au colloque « L’intelligence Artificielle au service des enseignants pour assurer l’inclusion et le développement des capacités de chaque élève » , organisé au Collège de France par le Think Tank #Leplusimportant. Nous vous proposons de redécouvrir cet entretien diffusé le 4 avril 2019.
Anne BOYER est professeure de sciences informatiques à l’Université de Lorraine et directrice de l’équipe de recherche KIWI du LORIA (Laboratoire lorrain de recherche en Informatique et ses applications) .
Son équipe exploite l’énorme corpus de données sur le comportement des apprenants pour améliorer la connaissance que l’on a des mécanismes sous-jacents de l’apprentissage, personnaliser les approches pédagogiques ou aider les apprenants dans leur processus d’acquisition de connaissances.
Il s’agit d’un vrai travail de recherche : “comment aller vers quelque chose qui n’existe pas encore et voir comment ce que nous pourrions apporter soit vraiment un plus pour l’éducation ?” affirme Anne BOYER qui ajoute :
Nous devons être conscient de ce que l’IA est capable de faire et de ce qu’elle n’est pas capable de faire car il y a beaucoup de mythes à ce sujet. Mais l’IA est là et ne restera pas à la porte des écoles.
Dans le cadre des projets e-FRAN, une collaboration étroite est établie entre chercheurs et acteurs éducatifs de l’académie de lorraine pour travailler à l’expression et au recueil des besoins, imaginer des approches innovantes et de nouveaux modèles pour répondre aux attentes formulées , puis évaluer les outils développés.
C’est ainsi que dans le projet METAL, deux outils d’intelligence artificielle sont développés :
- Le premier est un exerciseur de grammaire permettant à l’élève de s’entraîner avec des exercices qui s’adaptent au niveau observé de l’apprenant.
- Le deuxième outil, c’est « un « coach » personnel qui permet d’aider l’élève à prononcer correctement une langue vivante étrangère. Il s’agit d’une tête parlante avec la position des organes phonatoires et une vraie tête qui demande à l’apprenant de répéter des phrases, des mots, des expressions et permet de diagnostiquer ce qui est acquis ou non acquis pour personnaliser de nouveaux exercices “.
Les enseignants qui expérimentent dans ces projets ont certes accepté d’y participer mais n’adhèrent pas forcément à la démarche.
“Parce que ce qui est important pour nous, insiste Anne Boyer, c’est d’entendre les freins et les inquiétudes. Dans le projet, il y a un travail très important sur les questions éthiques et déontologiques.”
Il est vital d’écouter ce que les enseignants, qui vont utiliser ces outils, ont à dire sur le sujet.
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