Nous avions rencontré Jessica Estevez Brienne en octobre 2022, enseignante en mathématiques et physique-chimie à l’École hôtelière de Biarritz-Atlantique et surtout fascinée d’escape game !
A l’occasion de ce reportage, nous avions découvert comment elle a pris soin d’aborder la programmation Python avec ses élèves de 1ère Bac Pro boulangerie-pâtisserie, de manière ludique, avec l’usage d’outils en tout genre et notamment des calculatrices.
Par ce biais, elle contourne l’étape du cours dit « magistral » pour aborder des nouvelles notions par le côté ludique de l’escape game ; utilisant les calculatrices, presque nouvelles elles aussi pour les élèves, elle arrive en douceur à la phase de débriefing qui, pédagogiquement, sert de remédiation.
« De jouer à l’escape game est un prétexte pour pouvoir reprendre toutes les notions et travailler sur la programmation Python en seconde professionnelle », explique-t-elle.
Mise en place de l’escape game
A leur arrivée, les élèves sont mis dans la peau de nouvelles recrues d’une brigade anti-cybercriminalité. Ils doivent faire face à un Hacker qui s’attaque à tout le réseau de téléphonie mobile.
Dans la classe, ils vont se placer en îlots, par groupe ; posture qui leur est familière dans les cours que dispense Jessica. Sur leur table, ils trouvent deux enveloppes contenant des énigmes.
« Chaque enveloppe est indépendante au niveau des énigmes mais vont se rejoindre à la fin », précise Jessica.
Le compte à rebours de 30 minutes est lancé…
Le niveau d’excitation des élèves monte peu à peu au fil du jeu…
Les calculatrices entrent en jeu puisqu’il va falloir entrer une variable pour exécuter le programme ; programme qui va leur permettre d’obtenir un résultat qui correspondra à la valeur d’une lettre qui servira à décoder l’épreuve final…
Le suspense est à son comble pendant toute la durée du jeu.
Pour l’épreuve finale, Jessica a relié la calculatrice TI-83 Premium CE Edition Python à une carte BBC micro : bit ; à l’allumage de la calculatrice, le « bonhomme » qui s’affiche, a une posture de « furieux » ; si les élèves rentrent le bon code à quatre chiffres, le bonhomme adopte un sourire et le jeu est gagné !
« Pour l’engagement actif des élèves, on sait déjà que, dans un escape game, ils s’engagent activement dans l’activité et surtout, cela permet d’avoir le retour tout de suite lorsqu’on fait la remédiation », souligne-t-elle.
Utiliser les calculatrices graphiques : un vrai plus pédagogique pour la programmation Python
En classe de seconde, l’établissement n’était pas encore doté des calculatrices TI-82 Advanced Edition Python ; les élèves avaient commencé à pratiquer le langage Python sur papier et ont donc fait très peu de programmation l’année dernière.
Cette année, depuis la rentrée de septembre, ils ont pu les utiliser trois fois « sur le programme de 1èrequi porte sur les suites numériques ; pour pouvoir générer une suite, la programmation Python est très intéressante, notamment avec l’outil calculatrice » !
Et elle ajoute : « Avec les calculatrices, c’est beaucoup plus rapide qu’avec les ordinateurs. Le souci des ordinateurs est le temps d’allumage, le temps que les élèves trouvent leur code, etc ».
Aujourd’hui ils sont capables de proposer eux-mêmes des petits programmes sur leur calculatrice.
Mission accomplie à double titre !
En effet, les élèves ont réussi leur mission car ils ont déjoué le méchant Hacker en rentrant les 4 bons chiffres dans la calculatrice TI-83 Premium CE Edition Python reliée à la carte Microbit qui affiche donc le « sourire » du bonhomme.
Mission accomplie à double titre car Jessica a même eu le temps d’enchaîner, à chaud, sur le débriefing ce qui reste pour elle, « pédagogiquement, la phase qui sert en fait de remédiation », souligne-t-elle.
« Aujourd’hui, faire la transition au moyen de cet escape game dans lequel nous allons voir cinq programmes en langage python, c’est vraiment intéressant », ajoute-t-elle.
Elle sort satisfaite de cette première session d’escape game car les élèves ont tous réussi à trouver les lettres et les valeurs associés dont ils avaient besoin pour avancer dans le jeu et dans le temps imparti.
« Cela va nous permettre de redémarrer sur de bonnes bases en classe de 1ère », précise-t-elle.
Activité chronophage ? ou pas…
Comme toute première séquence pédagogique, l’escape game prend un peu de temps de préparation au départ, « mais après, on réutilise la séquence, on la décline et on l’adapte suivant ses besoins ».
« Dans cet exemple, il y a plein de choses qui vont pouvoir être exploitées et la fois suivante, cela me demandera moins de temps de préparation », ajoute Jessica.
Le cerveau de Jessica est toujours en ébullition dès qu’il s’agit de motiver ses élèves dans leurs apprentissages.
Elle nous confie qu’elle aurait aimé ajouter le TI-Innovator Rover associé à la calculatrice TI-83 Premium CE Edition Python pour qu’il puisse tracer le triangle dans l’énigme des triangles… mais elle a manqué de temps !
Ce sera pour la prochaine version du jeu J
Merci à tous
Reportage réalisé dans le cadre d’un partenariat
Revoir l’article original : www.ludomag.com