Le Conseil Scientifique de l’Education Nationale (CSEN) publie sa onzième note sur l’efficacité des méthodes d’enseignement de la lecture en s’appuyant sur les résultats de l’enquête Formalect (réalisée en 2021, en France), rédigée par Jérôme Deauvieau et Paul Gioia.
Près d’un élève sur deux à l’entrée au CE1 lit moins de 50 mots par minute, l’objectif attendu officiellement. Et un sur cinq se situe même très loin de cet attendu en lisant moins de 25 mots par minute. Ces constats interrogent l’efficacité des méthodes d’enseignement de la lecture actuellement en usage en France.
L’enquête Formalect, réalisée en 2021 auprès d’un vaste échantillon représentatif des classes de CP, a permis de répondre aux questions suivantes : quelles sont aujourd’hui les modalités d’enseignement de la lecture mises en œuvre en début d’année au CP en France, et quels sont les effets de ces différentes méthodes d’enseignement sur les résultats des élèves?
9 340 enseignant·es de classes de CP – soit près de 20% de l’ensemble des enseignant·es de ce niveau – ont répondu à un questionnaire en ligne portant sur leurs pratiques d’enseignement durant les premiers mois de l’année scolaire. Leurs réponses anonymisées ont ensuite été couplées aux résultats également anonymisés aux évaluations nationales de leurs 139 288 élèves.
L’objet de cette note est d’apporter une réponse synthétique à ces deux questions. Un rapport de recherche détaillant les caractéristiques de l’enquête et présentant l’ensemble des résultats et analyses est disponible à l’adresse suivante (Deauvieau et Gioia, 2024) : cmh.ens.fr/publication/etudes-et-documents/lefficacite-des-methodes-denseignement-de-la-lecture/
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Les données de l’enquête indiquent que la mise en œuvre d’une méthode phonique synthétique stricte, c’est-à-dire centrée sur un enseignement du code de correspondances graphèmes-phonèmes sans aucune activité annexe de mémorisation ou reconnaissance globale de mots non décodables, est plus efficace pour l’acquisition d’une bonne fluence et pour la compréhension écrite. La différence d’efficacité est visible dès le mois de janvier de l’année de CP et toujours présente en septembre de l’année de CE1, et elle est encore plus prononcée pour les élèves qui ont des fragilités en début d’année de CP et pour ceux qui sont scolarisés dans les écoles à recrutement social populaire. Cette méthode phonique synthétique stricte étant à l’heure actuelle rarement mise en œuvre dans les classes, les marges de progression du système éducatif en matière d’apprentissage de la lecture sont potentiellement très importantes.
Source : CSEN, note n°11 – juin 2024