Podcast 🎙️Aujourd’hui nous recevons dans ce hors-série, Stéphane Trainel, Conseiller du directeur de la DNE en charge de la stratégie. Ses compétences sont fortement liées à la DATA et aux traitements des données numériques. il s’est notamment occupé du thème « des communs » dans cette stratégie. Aujourd’hui, nous allons évoquer avec lui « l’incubateur ou service d’incubation de projets numériques », un espace d’innovation numérique, où agents et cadres de l’éducation peuvent prétendre à proposer des sujets qui pourraient être résolus par le numérique.
Quel périmètre pour un tel service d’incubation au MENJ ?
L’incubateur doit permettre à des agents publics du ministère – enseignants, personnels de direction, gestionnaires, agents en académie ou en administration centrale – de proposer un nouveau service numérique pour corriger un irritant constaté dans son environnement, de le concevoir avec le terrain, de le tester et de valider les hypothèses prises pour sa construction.
Ce service est proposé aux directions générales du ministère, au SG et aux régions académiques.
L’incubateur est un outil de la « transformation numérique » : au sein d’une organisation, il fait évoluer la culture, l’organisation et le développement de l’IT. Il est en relation étroite avec les équipes actuelles : de la DNE mais aussi des missions nationales.
Une sorte de méthode KAISEN à la japonaise pour remonter du terrain les problèmes afin de concevoir des solutions numériques pour les traiter
Commentaire de Eric Fourcaud sur le projet pour le qualifier
Avant de traiter quelques exemples pour mieux cerner ce que peut faire ou pas ce service d’incubation ou d’innovation de service avec le numérique
Peut-on préciser Quelles sont les méthodes de travail envisagées ou pratiquées ?
L’incubateur applique les méthodes agile et lean pour répondre efficacement aux problèmes remontés et aux attentes des métiers.
Un appel à idées est envisagé pour collecter les difficultés, les irritants constatés sur le terrain. Mais cet appel doit aussi être lancé de façon pertinente pour ne pas être submergé de demandes et finalement passer plus de temps à trier les demandes qu’à en réaliser.
EF : Quelles ressources ? les moyens Financiers de l’incubateur ?
L’incubateur accompagne un portefeuille de 10 produits numériques.
À la cible, l’incubateur dispose de ressources internes propres et d’une capacité de sous-traitance pour compléter les ressources internes.
Cinq premiers emplois ont été ouverts : responsable, devops, développeur, data engineer, ingénieur devops et ingénieur nocode. D’autres postes pourraient l’être en fonction des résultats et des impacts.
Ces compétences doivent être détenues en interne (avec des agents recrutés et affectés au sein de l’incubateur ou avec des agents d’autres sous-directions en mode 10 %). Elles peuvent également être détenues par via des stagiaires, des apprentis ou des chercheurs affectés à l’incubateur.
EF : Quels sont les premiers travaux ? ou des exemples à donner de projets qui ont donné lieu à des applications numériques qui ont permis de résoudre des « irritants » ?
Stage de seconde – en production, (une demande politique)
Plateforme d’intermédiation entre des élèves de seconde qui doivent trouver un stage pour découvrir de nouveaux métiers et des structures accueillantes qui souhaitent faire connaitre leur métier et susciter des vocations
Ce stage d’observation dure deux semaines, du 17 au 28 juin 2024.
Ce stage doit permettre aux élèves de découvrir différentes facettes du monde professionnel pour envisager ensuite un choix d’orientation plus libre, mieux éclairé, plus dégagé de l’autocensure sociale ou genrée, en lien avec les grands défis écologiques, numériques, économiques que les régions et le pays relèvent.
Un développement rapide en capitalisant sur les travaux déjà menés par l’ANCT sur Stage de 3e, avec le soutien de la Dinum
EF : On parle d’autre projet plus conséquent voir stratégique ?
Édupilote – prototype en cours de mise à disposition des premiers utilisateurs, demande des acteurs lors des EGN puis de la concertation de la stratégie
Tableau de bord du numérique éducatif qui permet de rassembler des données et des indicateurs détenus par différents acteurs État, Collectivités et opérateurs (dont Pix)
Les représentants des collectivités et l’État ont défini les premiers indicateurs issus des données des matériels, des formations, des compétences des élèves et la visualisation de ces indicateurs en tableau de bord. Un prototype est en cours de réalisation avec 7 collectivités partageant des données. Le prototype sera proposé à des premiers utilisateurs (personnels de directions, référents académiques, représentants des collectivités, représentants en administration centrale). Le prototype sera proposé dès ce mois et sera amélioré progressivement sur les indicateurs et leurs visualisations.
Un développement des data visualisations avec des ressources internes
Sur ces deux exemples je note que les projets sont fortement marqué par un besoin, Coté Bottom Up ?
Suite à un Post sur LinkedIn avec 80 retours nous avons eu notamment une sollicitation d’une enseignante sur le Suivi de la progression des élèves – investigation à finaliser, idée proposée par une prof 1er degré
On réfléchit à développer un outil pour aider les enseignants à évaluer la progression des élèves lors de leurs différentes activités pédagogiques de lecture et à synthétiser ces évaluations au regard des compétences à acquérir
En terme de besoins : Ce travail est en général particulièrement complexe, fastidieux avec des gommettes et des grilles à remplir par élève.
Solution de l’incubateur : Un développement probablement en nocode pour prototyper avec la professeure 1er degré, puis approche itérative pour améliorer et étendre le déploiement à des plusieurs écoles, pour une académie, pour plusieurs académies, voire en national.
Bon candidat pour un commun numérique
EF : Quel calendrier pour l’incubateur ?
L’incubateur démarre progressivement :
Depuis janvier 2024 : recrutement des premiers emplois et analyse des premières idées
À partir de février : poursuite de l’initialisation de l’incubateur à bas régime dans l’attente de l’arrivée des experts recrutés, poursuite de la réflexion pour mettre en place un recensement des innovations et des attentes du terrain
À partir de mai : accueil progressif des ressources recrutées (5)
À partir de septembre : inauguration (virtuelle) de l’incubateur avec les premiers produits et le résultat des investigations, lancement de l’appel à idées via le début de la communauté des profs et via les académies
EF : Quel positionnement par rapport à l’équipe du lab110 bis ?
Le « Lab110 bis » du Secrétariat général est un dispositif d’accompagnement à l’innovation. Ouvert à tous les acteurs de l’éducation, il offre un cadre et des ressources pour expérimenter, échanger, apprendre et tester rapidement des solutions répondant aux défis de l’éducation d’aujourd’hui et de demain. L’offre de services du « Lab110 bis » se décline en 5 grands domaines d’activités : 1/ les sessions collaboratives et sessions d’accélération, 2/ l’incubation de projets, 3/ le déploiement de labs d’innovation en académie, 4/ les Office Hours et les présentations mensuelles du lab et 5/ les formats d’exploration et de découverte.
Les offres « Lab110 bis » et « incubateur » sont complémentaires et peuvent se combiner au profit d’une direction métier ou d’une académie.
Quelles interactions avec la Dinum ?
L’incubateur s’inscrit dans les principes portés par la Dinum et son programme Beta. Il propose, là où c’est pertinent et utile, des ajustements pour faciliter l’adhésion des directions métiers ou des académies.
Lorsque la Dinum fournit les ressources – a priori externalisées – pour concevoir et construire un service numérique, un suivi des écarts est mis en place pour mesurer régulièrement l’effort qui sera à délivrer lors du transfert.
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