Tout enseignant a peut-être déjà été confronté au phénomène de « blocage », comme être ralenti pour ne pas dire stoppé net dans sa volonté de développer des projets numériques dans sa classe. Si cela devait vous arriver, il existe quelques méthodes pour pouvoir contourner ces petits désagréments : « hacker » son inspecteur comme l’a proposé Stéphanie de Vanssay dans un atelier qu’elle proposait au carrefour de l’innovation du salon Educatech Expo.
« Dans mes fonctions syndicales, j’ai souvent été interpellée par des collègues qui m’avouaient avoir un super projet numérique pour leurs élèves mais qui, après en avoir parlé à leur inspecteur ou chef d’établissement, se voyaient confrontés à un refus », explique Stéphanie.
Donc la question était : « comment faire maintenant pour qu’il dise oui » ?
A ce niveau-là d’avancement de la démarche, « il est déjà trop tard », déclare-t-elle. D’où son idée de prendre l’affaire plus en amont et de « hacker son inspecteur ou son chef d’établissement pour qu’il ne puisse pas être en position de dire non », ajoute-t-elle.
Méthodologie pour obtenir un « oui » de son inspecteur ou de son chef d’établissement
Pour Stéphanie, il faut que votre projet soit bien ficelé, c’est-à-dire construit avec l’aide de personnes référentes.
Ça ne marche que si on fait un vrai boulot sérieux, bien présenté et construit avec les bonnes personnes.
Quelques astuces pour être plus clair : cela peut être de trouver des validations dans les documents officiels ; cela peut être de demander conseil à des institutions telles que réseau Canopé, les CARDIE, le Clémi, si cela concerne un sujet d’éducation aux médias, par exemple « et avoir notifié dans son projet qu’on a consulté ces opérateurs peut être un vrai plus », souligne-t-elle.
« Au-delà du titre provocateur de l’atelier “hacker son inspecteur“, vous l’aurez compris, il faut qu’un projet numérique soit présenté dans les bonnes formes pour que tout se passe au mieux, pour les deux parties ».
Il ne s’agit pas de hacker l’ordinateur de son inspecteur !
Il s’agit de hacker la situation pour faire en sorte que son inspecteur et son chef d’établissement ne puisse pas donner un non définitif sans avoir de recours possible.
Le discours de Stéphanie sur la hiérarchie est tout à fait nuancé ; en effet, elle “défend“ aussi les inspecteurs ou les chefs d’établissement en avançant l’argument de leur charge de travail et de la pression permanente, qui pourraient favoriser une réponse négative rapidement donnée à l’enseignant, qui supposerait qu’il n’a pas vraiment étudié le dossier.
L’enseignant, quant à lui, pourrait trouver injuste d’accueillir ce « non » sans équivoque.
Il faut donc toujours prendre la mesure de ce refus…
« Et c’est aussi cela, hacker la situation, c’est respecter la hiérarchie dans la difficulté de son travail », ajoute-t-elle.
Encore une fois, si le projet est bien construit, d’après Stéphanie, vous ne pourrez pas asseoir un non catégorique.
Les astuces pour réussir à faire accepter son projet
En résumé, les principaux points importants à ne pas perdre de vue lorsque vous souhaitez présenter un projet numérique :
. Faire référence aux documents et sources pédagogiques officiels ;
. chercher des organismes ou opérateurs qui peuvent vous aider à rendre votre projet plus abouti ;
. faire appel à des collègues qui ont déjà mené le même type de projet et qui peuvent vous aider à cerner les difficultés ;
. bien connaître son inspecteur ou son chef d’établissement pour savoir ce qui va le sécuriser ou plutôt le déranger…
Et elle ajoute que si c’est un projet d’équipe, c’est encore mieux : « dès qu’on n’est pas tout seul, c’est un plus, c’est évident ».
Plus d’infos sur le sujet :
Retrouvez des éléments sur le site du carrefour de l’innovation 2023.
et dans l’article ici : ecolededemain.wordpress.com/2017/09/11/quelle-strategie-adopter-pour-eviter-que-votre-projet-pedagogique-soit-refuse