Jeudi 15 février, les États Membres de l’UNESCO ont adopté à l’unanimité un nouveau Cadre mondial pour l’éducation culturelle et artistique. Il prévoit notamment de donner une plus grande place à l’éducation culturelle et artistique dans la formation des enseignants, de mieux valoriser le patrimoine et les cultures locales et autochtones, ou encore de davantage valoriser les compétences artistiques et culturelles au sein du monde professionnel. Pour traduire ces engagements en actes, l’UNESCO et les Émirats arabes unis ont également annoncé une nouvelle initiative majeure.
Comme l’a encore souligné une étude de l’UNESCO l’an passé, l’éducation artistique donne aux élèves les moyens de développer leur intelligence émotionnelle, leur créativité et leur esprit critique. Elle améliore leur bien-être et leurs résultats scolaires. A l’échelle de toute une société, elle favorise l’ouverture aux autres et le respect de la diversité. Je remercie nos États Membres pour ce nouvel accord mondial qui va permettre d’accroître la place de la culture et des arts dans l’éducation, tout en prenant mieux en compte les technologies numériques.
Audrey AzoulayDirectrice générale de l’UNESCO
La Conférence mondiale sur l’éducation culturelle et artistique organisée par l’UNESCO et les Émirats arabes unis à Abu Dhabi (13-15 février), a rassemblé près de 1 000 acteurs de la culture et de l’éducation, dont 90 ministres, 125 représentants des États Membres de l’Organisation, des décideurs politiques, experts, ONG, agences des Nations unies, universitaires et représentants du secteur privé.
Le nouveau cadre de l’UNESCO insiste sur la nécessité d’un apprentissage culturel et artistique tout au long de la vie, dans tous les types d’environnements éducatifs. Il place la culture et les arts au cœur des politiques et des stratégies éducatives, des programmes et des cursus. Il élargit la notion de culture pour y intégrer le patrimoine bâti, naturel et vivant, les expressions culturelles, ainsi que les industries culturelles et créatives. Il met également l’accent sur le potentiel des technologies numériques dans l’éducation culturelle et artistique en vue de favoriser le dialogue interculturel et la diversité linguistique.
Le texte met aussi en lumière le rôle essentiel de l’apprentissage de la diversité pour surmonter les divisions et favoriser la compréhension mutuelle. Il souligne la nécessité de mettre davantage l’accent sur les cultures et le patrimoine local, en particulier autochtone. Il appelle également à renforcer les relations entre les établissements éducatifs et culturels. Cela implique de créer davantage de partenariats entre les écoles et les lieux et éléments culturels – qu’il s’agisse des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO, ou des cultures, traditions et festivals inscrits sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité.
S’inscrivant dans la continuité de la feuille de route de l’UNESCO à Lisbonne (2006), de l’Agenda de Séoul (2010), et de la déclaration de MONDIACULT Mexico (2022), ce cadre est le fruit de deux années de consultations multipartites, de dialogue et de négociations avec les États Membres.
Un nouveau partenariat UNESCO-Émirats arabes unis pour mettre en œuvre ce cadre
L’adoption de ce cadre n’est pas une fin en soi. Ses recommandations doivent maintenant se concrétiser dans les politiques publiques. L’UNESCO soutiendra ce processus en permettant aux États Membres de partager leurs expériences, de lancer des réformes innovantes et d’échanger leurs bonnes pratiques. L’UNESCO et les Émirats arabes unis ont annoncé une première grande initiative comprenant des bourses et un programme de mobilité internationale pour les enseignants, ainsi qu’un soutien aux États Membres africains.
Je tiens à saluer l’engagement important qui a été pris par Abu Dhabi et les Émirats arabes unis pour les années à venir. Il nous aidera à agir concrètement, en soutenant les pays qui en ont le plus besoin, en particulier l’Afrique dont l’UNESCO a fait sa priorité.
Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO
Cette nouvelle initiative reposera sur trois axes principaux. Elle accordera des subventions à ceux qui mettent en œuvre des projets ambitieux en matière d’éducation artistique dans chaque région. Elle soutiendra les enseignants, en particulier ceux des plus de 12 000 écoles associées de l’UNESCO. Les éducateurs qui conçoivent et mettent en œuvre des pédagogies efficaces pour l’éducation artistique se verront attribuer des bourses de mobilité internationale. Elle soutiendra enfin les États africains grâce à des visites d’experts, à des partages de connaissances ainsi qu’à l’enseignement et la formation technique et professionnelle.
Télécharger le nouveau cadre mondial pour l’éducation culturelle et artistique
UNESCO, communiqué de presse du 15 février 2024