A l’occasion du dernier salon Educatech Expo à Paris en novembre dernier, nous avons rencontré Isabelle Masseran, adjointe du Bureau du soutien à l’innovation numérique et à la recherche appliquée et Patrice Renaud, chef de projet Édu-Up et soutien aux ressources innovantes et inclusives pour l’École. Grâce à eux et pour ceux qui ne le connaissent pas encore, nous vous proposons une présentation du dispositif Édu-up, qui vise à soutenir toute une filière notamment autour des contenus et ressources numériques pour l’École.
« Édu-up est un dispositif de soutien à la production de ressources numériques pour l’École (RNE) », explique Isabelle Masseran.
Les RNE se définissent comme les contenus et les services associés ou des outils-services numériques conçus pour des activités d’enseignement et d’apprentissage, en lien direct avec l’acquisition des connaissances et des compétences par les élèves définies dans les textes de référence de l’éducation nationale*.
« Dès lors que vous avez un projet proposé sur Édu-up, vous avez des analyses réalisées par des experts tant au niveau pédagogique qu’économique et financier, technique et juridique », ajoute-t-elle.
Édu-up, pour qui, pour quoi ?
« C’est un dispositif qui est ouvert aux entreprises dites Start-up d’où le nom Édu pour éducation et up pour rappeler la dénomination “Start-up“, tout comme les initiales d’ Usages Pédagogiques ; mais en dehors des entreprises, nous soutenons aussi des associations ou des autoentrepreneurs sachant que le plus important pour nous, ce sont les usages pédagogiques », rappelle Patrice Renaud.
Il existe trois commissions par an et on peut dénombrer une vingtaine de dossiers retenus sur une année. Fait également intéressant à relever, c’est qu’il y a de plus en plus de demandes sur ce dispositif.
La commission comprend des représentants des éditeurs publics et privés, des parties prenantes de l’innovation industrielle pour l’éducation, de l’enseignement et de la recherche sur le numérique, de l’inspection générale, du réseau des délégués académiques et des différentes directions du ministère et celles du ministère chargé de l’économie.
Elle émet un avis à partir des expertises rendues sur les projets déposés.
« L’avantage du dispositif Édu-up, c’est que c’est un véhicule léger qui s’adapte à tout type d’entreprise ou d’association. Néanmoins nous avons des thématiques bien ciblées », décrit Isabelle Masseran.
Répondre à des thématiques bien ciblées et respecter certaines obligations
Parmi ces thématiques, on retrouve l’Intelligence Artificielle, École inclusive, les Contenus et services associés favorisant la simulation, l’immersion et la virtualisation des objets d’apprentissage ou encore les contenus et services associés favorisant le travail collaboratif élèves et/ou enseignants.
Ce qui est important à retenir, c’est que ces thématiques évoluent aussi en fonction des besoins des élèves et des enseignants dans les classes.
« Nous sommes donc très vigilants, lors de l’expertise, sur cette adéquation, cette connaissance de l’écosystème et notre niveau d’exigence est assez pointu », souligne Patrice Renaud.
Et il ajoute que le niveau d’exigence est aussi présent d’un point de vue obligations : respect des programmes de l’École, du cadre de l’École, de l’handi-accessibilité numérique, du RGPD, une attache au GAR est fortement recommandée, etc.
Pour nous, c’est la garantie d’avoir des ressources qui sont utilisables dans la classe, dans un cadre de sécurité et de confiance.
Patrice Renaud
Quel accompagnement pour le dispositif Édu-up ?
Le dispositif Édu-up c’est tout d’abord, une aide financière. Celle-ci peut se chiffrer jusqu’à 70 000 euros maximum, comme le précise Isabelle Masseran : « 70 000 euros, c’est la somme maximale à laquelle vous pouvez prétendre et c’est du 50/50 à savoir que l’entreprise ou la structure doit investir autant que l’aide du Ministère ».
L’objectif financier a une double vocation : développer des ressources numériques pour l’École « mais aussi une volonté de pousser les petites entreprises à se développer afin de structurer toute une filière éducation et numérique dont la France a besoin aujourd’hui ».
Dans le dispositif Édu-up, il y a vraiment une volonté que le projet présente un nouveau produit, un prototypage, une innovation d’usage ; vous avez une notion de nouveauté qui est extrêmement importante.
Isabelle Masseran
Le porteur de projet est-il accompagné par la DNE ?
L’accompagnement démarre avant le dépôt du projet, comme le précise Patrice Renaud : « nous avons à cœur de connaître, au préalable, les personnes qui vont déposer les dossiers, pour pouvoir les aider au mieux et dans le but d’avoir le moins de rejets possibles ».
Une fois la subvention accordée, les équipes de la DNE suivent l’évolution du projet et aident à la diffusion.
« Nous allons nous assurer, pendant 2-3 ans, que le projet suit son cours et nous allons accompagner, notamment les plus petites structures car elles sont les plus fragiles », ajoute-t-il.
Validation par la recherche : suivi scientifique de tous les projets
Enfin, le retour scientifique est également un composant très important du dispositif.
« Dans chaque dossier, il est obligatoire d’adosser les projets à la recherche avec un conseil scientifique qui pourra suivre le projet dans la classe et produire un certain nombre de données », ajoute Patrice Renaud.
Un dossier qui est retenu par Édu-up rentre dans les classes donc vous avez toujours une partie co-construction avec les enseignants, pour les enseignants et les élèves donc ça, c’est quand même un vrai label.
« Un dossier soutenu par Édu-up voit les portes s’ouvrir ». Ce sera le mot de conclusion de notre duo Isabelle Masserand et Patrice Renaud.
Peut on connaître le pourcentage de projet encore vivant 3 ans après ce soutien, 5 ans après ?
Bonjour, réponse donnée par les interviewés : « sur 58 projets, hors prototypes, soutenus depuis 2018 il y a 7 projets morts soit 12% environ.
Les projets 2023 vont seulement commencer d’être livrés.
Nous avons soutenu par ailleurs 10 prototypes ».