Bruno Vergnes, que nous avions rencontré en 2017 dans son collège de Pau (collège innovant Pierre Emmanuel), envisageait déjà de repenser l’espace classe pour atteindre l’objectif d’une meilleure concentration des élèves et d’un meilleur engagement dans les apprentissages.
Nous abordons 2024 et donc, 7 ans après, la réflexion sur les aménagements intérieurs des établissements et des classes est toujours d’actualité ; c’est d’ailleurs un vrai sujet au Ministère de l’éducation Nationale et pour sa Direction du Numérique pour l’Education avec le dispositif Archiclasse.
Dans le Rétro vous propose aujourd’hui de revenir sur le témoignage de Bruno Vergnes de l’époque.
L’idée, c’était d’impliquer les élèves dans la construction d’un nouvel espace de travail.
En accueillant ses deux classes de 6ème en début d’année, il a tout de suite constaté un fort manque d’attention de la part de ses élèves et a donc décidé de réorganiser l’espace classe.
J’ai fait le pari que l’espace pouvait être un vecteur pour reconquérir l’attention.
Il s’est notamment inspiré de la méthode de travail des Savanturiers en suivant un de leur MOOC.
Comment questionner les élèves ? Comment les impliquer dans cette recherche-là.
Dans la vidéo ci-contre, vous pouvez suivre les témoignages d’Antoine et de Mohamed sur la façon dont ils se sont engagés dans la réflexion aux côtés de leurs camarades.
DIFFÉRENCIER L’ESPACE DE TRAVAIL, UN DES AXES DE RÉFLEXION DE BRUNO VERGNES.
Comme il le décrit très bien, il y a, dans une classe, tous les profils : les élèves peu attentifs sont placés devant ; les élèves autonomes sont placés au fond de la classe et peuvent s’auto corriger en utilisant des outils numériques mis en place par leur enseignant (QR code etc).
Les élèves qui se situent entre les deux, sont positionnés en îlots, par quatre, « qui peuvent s’entraider ».
Une fois que les élèves autonomes ont réalisé le travail, ils vont aller aider les plus en difficultés.
Enfin, la communauté a également créé un sas que Bruno Vergnes appelle « le coin lecture ».
Il permet d’isoler certains élèves énervés ou agressifs, d’aller se calmer dans ce sas pour un court moment.
« Faire en sorte d’offrir à cet élève-là, un sas de décompression mais petit à petit, le ramener dans les apprentissages qui sont prévus dans la séance », explique t-il.
C’est aussi avoir une attitude un peu différente avec lui : aller lui parler calmement et se mettre à son niveau .
Le « mange-debout » fonctionne aussi assez bien car il permet aux élèves qui ont du mal à se tenir assis pendant une durée prolongée, de pouvoir bouger un peu.
Ces élèves « un peu plus toniques que les autres », pourrait-on dire sont aujourd’hui de moins en moins nombreux car, comme le souligne Bruno Vergnes, « cette salle a vraiment permis de reconquérir de l’attention ».