Podcast 🎙️On ne présente plus David Plumel, professeur de technologie en collège, qui a déjà fait l’objet de nombreux retours d’expérience sur l’usage des technologies en classe. C’est avec lui que nous allons parler aujourd’hui d’IA, de modèles de langage, qu’il « utilise » dans sa classe au micro de LUDOMAG.
Membre actif de l’équipe de Survive on Mars (voir aussi nos articles à ce sujet), reconnu aussi pour ses usages de la ressource Minecraft en classe, il vient nous parler aujourd’hui de l’Intelligence Artificielle, du conversationnel, que David Plumel nomme les « modèles de langage ».
« En fait, à la sortie de ChatGPT en novembre 2022, j’ai surfé sur la vague comme tout le monde et j’ai commencé à “jouer avec ce nouvel outil“ », explique-t-il.
Au départ, il s’empare personnellement de l’outil pour tâter le terrain et quelques semaines après, il décide de mettre ses élèves dans la peau de « testeurs » « pour faire un premier point sur leur vécu avec ChatGPT, car l’outil était déjà sur tous les réseaux sociaux donc ils étaient déjà tous au courant », précise-t-il.
Plutôt que de se voiler la face, notre enseignant décide donc de comprendre comment les élèves perçoivent ce nouveau « jouet ».
« En fait, les premiers retours venaient de l’usage de Snapchat car très rapidement, ce réseau social a intégré un agent conversationnel basé sur ChatGPT ».
Les élèves ont testé sans s’en rendre compte puis à la rentrée 2023, David a décidé de structurer un peu mieux l’outil pour un usage en classe.
ChatGPT en classe : une vraie bonne idée ?
« C’est un outil de plus que j’utilise donc avec mes élèves mais aussi à titre personnel pour m’aider dans la préparation de mes cours, dans la rédaction ».
Cela fait 20 ans que les agents conversationnels existent mais ils n’étaient pas visibles.
Tous les GAFAM ont aujourd’hui leur modèle de langage et pour Microsoft, c’est ChatGPT.
En tant que professeur de technologie, il fonctionne surtout en mode projets ; au fil des années, il a constaté que ses élèves ne prenaient plus le temps de la rédaction, même si, dans sa discipline, ce n’est pas le cœur du travail. Il a donc souhaité inciter les élèves à rédiger, tout en utilisant l’aide de ChatGPT.
« Et j’en ai profité pour leur montrer les limites de l’outil car je ne voulais pas qu’ils en usent et qu’ils en abusent », explique-t-il.
Autour de lui, plusieurs collègues ont vu des copies arrivées avec des textes entièrement rédigés par ChatGPT « et ils ont tout de suite constatés que les textes n’avaient pas été écrits par les élèves, car c’était trop parfait », souligne-t-il.
David Plumel, dans son rôle de professeur de techno, a souhaité donc faire comprendre le fonctionnement de ChatGPT à ses élèves, afin qu’ils puissent en dégager le positif mais surtout qu’ils comprennent par eux-mêmes, quels vont être les limites de l’outil.
« Grâce à cette expérience commune, ils ont décidé de ne pas mettre “toutes leurs billes dans ChatGPT“ car ils ont bien noté qu’effectivement, cela pouvait les aider mais que parfois, ça risquait de poser problème : ce que disent les modèles de langage n’est pas toujours vrai ».
David Plumel leur explique la technologie : qu’est-ce qu’il y a derrière le prompt ? Qu’est-ce qu’on rentre comme données ? Qu’est-ce que la machine comprend ? Qu’est-ce qu’elle essaie de faire ? « Et on voit le résultat ».
Pour montrer les limites, il faut hacker la machine, la mettre en difficulté.
Ainsi, les élèves constatent que ChatGPT peut se tromper et David Plumel donne plusieurs exemples dans le Podcast que nous vous invitons à écouter. « C’est intéressant car cela amène au débat et cela montre surtout à l’élève que la machine n’est pas infaillible », explique-t-il.
Ils savent désormais comment l’utiliser comme par exemple, pour faire un exposé : demander à ChatGPT de m’aider à construire mon plan de l’exposé plutôt que de me faire l’exposé.
En conclusion, appréhender l’outil avec les élèves permet de le démystifier et David Plumel le constate : « mes élèves ont vraiment pris du recul par rapport à ChatGPT ».
« Au-delà de la classe, je les sensibilise aussi pour qu’ils comprennent que les modèles de langage ont aujourd’hui une vraie influence dans notre quotidien et cela va au-delà des agents conversationnels qu’ils peuvent avoir comme gadgets sur les réseaux sociaux », conclut-il.
L’Intelligence Artificielle fait partie du cursus des élèves et donc je leur fais comprendre qu’elle est très artificielle et pas très intelligente.
Plus d’infos :
Sur le sujet de ChatGPT, revoir notre série avec Yann Houry