Après avoir passé au crible les aspects « laboratoire d’innovations » du Cned, intéressons-nous maintenant à la fabrication des parcours de formation. Entretien avec Jérôme Villot, directeur des apprentissages, de la pédagogie et du numérique au Cned.
« Dans mon équipe, nous travaillons essentiellement sur les parcours de formation, sur l’accompagnement des élèves et donc sur l’enseignement à proprement parler », explique-t-il.
De l’innovation proposée dans les parcours de formation
Il est toujours question d’innovation dans ce service car Jérôme Villot travaille bien évidemment en étroite collaboration avec le Lab’innovation « sur des éléments extrêmement pointus » ; et il est en charge aussi de réfléchir à de nouveaux formats.
Pour exemple, sur le salon Educatech, il a démarré un partenariat avec un laboratoire qui propose de simuler du comportement animal, « ce qui marche pour les spécialités de lycée, par exemple ».
L’innovation entre en jeu également dans le suivi des élèves
« Aujourd’hui, nous envoyons aux élèves des suivis d’assiduité très précis accompagnés de schémas et de graphiques qui leur permettent de voir s’ils travaillent assez et si leur travail correspond aux attentes ».
Toutes ces nouvelles techniques permettent de mieux guider les élèves dans leur suivi d’apprentissage.
Pour Jérôme Villot, le moteur de toutes leurs réflexions, c’est l’individualisation des parcours.
Avec 132 000 apprenants, comment fait-on pour arriver à tous les former en individualisant au maximum les parcours ? L’innovation nous permet de le faire.
Il ajoute, en outre, que les atouts du distanciel, « c’est d’avoir des dispositifs totalement adaptés aux besoins, pour travailler à son rythme et acquérir finalement assez rapidement des compétences de base et même des diplômes ».
Objectif : limiter le décrochage des apprenants
En travaillant sur la scénarisation des parcours, Jérôme Villot espère limiter le décrochage et ça marche !
« Nous avons appris à travailler sur la longueur d’une séquence, sur le moment où il faut ajouter de l’interactivité, sur la durée d’une vidéo, etc », tant de sujets étudiés pour mieux capter l’attention des apprenants.
Pour exemple, dans la dernière formation du Cned fraîchement sortie, « le B.A.-BA du climat et de la biodiversité ».
« 91 % des apprenants qui commencent à visionner les vidéos vont jusqu’au bout », souligne-t-il. Et il ajoute qu’il y a 15 ans, les résultats n’étaient pas du tout les mêmes !
Pas besoin de gadgets inutiles ! Avec l’enseignement à distance, il faut aller à l’essentiel
Encore une fois, il rappelle que la technologie n’est pas utilisée à tout va mais à bon escient ; ce qui est utilisé est ce qui est le plus efficace.
« La particularité de l’enseignement à distance, c’est que les élèves n’ont pas besoin de se divertir, ils cherchent toujours l’efficacité, ce qui implique de notre part un niveau d’exigence ».
Pour l’avenir, les projets ne manquent pas au Cned. Il y a notamment une réflexion importante engagée sur l’Intelligence Artificielle, « que nous devons calibrer pour protéger nos élèves et nos enseignants », précise-t-il.
« Les technologies autour de l’IA avancent à une vitesse considérable et face aux problématiques que nous avons, à la fois pour la fabrication des parcours que dans la capacité à répondre aux apprenants, l’IA est majeure et c’est un domaine dans lequel nous allons continuer à investir très fortement », conclut-il.
Plus d’infos : lien vers la page CNED => www.cned.fr