À l’occasion du salon educatech Expo, nous avons rencontré Isabelle Preud’homme, directrice du Lab’innovation du Cned, qui souligne l’importance des technologies et des innovations existantes et en émergence pour faire avancer les modèles pédagogiques et donc améliorer les apprentissages. Le Cned, à la pointe de l’innovation ?
Nous sommes totalement centrés sur les besoins de nos apprenants à distance et donc conscients qu’il y a un potentiel important d’amélioration de leurs apprentissages.
Isabelle Preud’homme
Elle souligne que la technologie peut amener à transformer les modèles pédagogiques et donc à améliorer l’expérience d’apprentissage.
Nous innovons avec des technologies existantes mais aussi en R&D c’est-à-dire toutes les technologies émergentes qui vont peut-être produire les modèles pédagogiques et d’accompagnement de demain.
Le Cned mène donc un certain nombre d’expérimentations pour répondre aux besoins immédiats et futurs des apprenants à distance.
Un énorme vivier de « testeurs » d’innovations : les apprenants
Comme nous l’avons évoqué avec Isabelle Preud’homme, le Cned mobilise une communauté d’apprenants pour tester un certain nombre d’innovations.
Nous élaborons des dispositifs innovants en POC avant de les ouvrir en Pilote afin de les mettre à l’épreuve auprès de nos apprenants» (POC, de l’anglais, proof of concept, preuve de concept ou validation de principe).
Et quand nous ouvrons un pilote avec une technologie innovante intégrée dans nos parcours, nous touchons 3 à 4000 élèves pour un seul niveau scolaire.
Pour elle, c’est une source d’information énorme étant donné la data qu’ils peuvent ainsi collecter et analyser scientifiquement pour comprendre les usages. En parallèle, l’équipe innovations
IA et réalité virtuelle : des domaines de prédilection pour innovation et R&D
L’IA fait bien évidemment partie des innovations testées par le Cned.
« Nous avons déjà expérimenté les parcours adaptatifs (…) l’IA pourrait permettre d’individualiser davantage pour viser le sur-mesure », précise-t-elle.
Dans ce domaine, une autre expérience a été menée avec l’entreprise Stellia « l’entraînement d’une Intelligence Artificielle avec nos contenus pédagogiques textuels, vidéos, nous a permis de mettre en place un assistant virtuel qui répond aux besoins des élèves immédiatement lorsqu’ils ont une difficulté avec la compréhension de leur cours ».
Pour ce qui est de la réalité virtuelle, puisqu’il en est aussi question dans les innovations du Cned, Isabelle Preud’homme rappelle l’importance d’employer la technologie en recherchant l’utilité sur l’apprentissage.
En quoi la réalité virtuelle peut permettre de lever des problèmes de compréhension là où la vidéo a échoué ?
Voici la question que se sont posés les équipes du Cned au sujet de la réalité virtuelle.
« Nous avons donc commencé à travailler sur un premier prototype sur le sujet de l’appréhension des solides, le nombre d’arrêtes d’un solide, le calcul des longueurs et des volumes pour voir enfin, concrètement, une construction prendre forme », décrit-elle.
Assurément, la réalité virtuelle offre de nombreux atouts, comme l’explique Isabelle Preud’homme, favorise l’autonomie, facilite l’essai-erreur, l’auto-correction, la manipulation, la visualisation concrète de son travail…
« Cela crée une expérience émotionnelle et provoque l’ancrage mémoriel », ajoute-t-elle.
La R&D fait partie intégrante des missions du Cned ; cela prend du temps mais comme le conclut notre interlocutrice, « c’est un temps d’investissement pour le futur ».
Pour évoluer dans l’écosystème et favoriser l’innovation, comment le Cned s’engage-t-il auprès d’entreprises de la Edtech ? Comment les choisir, les identifier ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans le prochain épisode, avec Muy-Cheng Peich, directrice de projets PIA (Plan d’Investissement d’Avenir).
Plus d’infos : cned.fr
