La tenue d’un lexique, disciplinaire ou pluridisciplinaire, n’est souvent accessible que pour les élèves les plus scolaires. Comment faire pour que tous les élèves progressent sur la maîtrise des notions essentielles autour desquelles les nouvelles connaissances doivent se construire ? Quel format donner au travail spécifique sur le lexique pour impliquer les élèves et leur faire comprendre la plus-value à court, moyen et long terme ? Et par la même, comment améliorer le sentiment d’efficacité personnelle des élèves dans ce domaine ?
Un lexique sous format papier, soigneusement réalisé dans un petit carnet est souvent délaissé une fois que la définition a été trouvée puis inscrite. Comment transformer alors cet exercice de constitution d’un lexique en support d’apprentissage réellement utilisé et efficace ? Les sciences de l’apprentissage proposent des pistes pour faciliter un apprentissage durable : des répétitions espacées, un renforcement des connaissances acquises, des feedbacks rapides, des formulations sous forme de questions… Les outils numériques apportent une plus-value conséquente tant dans la recherche et l’organisation des informations que dans l’aide à la mémorisation à long terme des nouvelles notions.
Apport du numérique :
Les outils numériques à disposition permettent désormais de faire aisément collaborer les élèves dans la constitution d’un lexique commun exigeant. L’émulation du groupe et la responsabilité individuelle de travailler pour le collectif me permet de proposer une ressource lexicale de grande qualité aux élèves.
Plus que la présentation d’un outil numérique, cet atelier propose d’illustrer comment des outils numériques peuvent faciliter le travail de suivi de l’enseignant tout en facilitant la mise en activité des élèves. L’outil numérique est facilitateur de l’accès à l’information, de son organisation et de sa mise à disposition dans un format ludique et prenant appui sur les connaissances récentes en sciences de l’apprentissage.
Les outils numériques sont donc utilisés ici pour leur plus-value collaboratives (constitution collective d’une « banque de données » trop large pour être réalisée individuellement) et leur plus-value quant à la répétition différenciée des notions pour aider chaque élève dans ses apprentissages.
Relation avec le thème de l’édition :
Bien-être à l’école, comme le bien-être au travail, est associé au fait de donner du sens à ce que l’on fait. Cette proposition pédagogique appuyée sur le numérique permet de faire prendre conscience aux élèves leur capacité à agir efficacement sur leur apprentissage et à développer leurs compétences.
A travers la dimension collaborative de cette proposition pédagogique, les élèves travaillent et développent leurs compétences sociales, leur comportement et leurs connaissances. Selon le conseil de l’Europe, cela leur permet de développer leur résilience et détermine la façon dont ils géreront leur santé tout au long de leur vie.
En développant leur réussite scolaire, les élèves développent leur bien-être. Ces deux paramètres étant intimement liés. Source : modèle du bien-être à l’école de Konu et Rimpelä dans le rapport du CNESCO de 2017 sur la qualité de vie à l’école.
Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
Cet explorcamp propose une réflexion sur une pratique construite progressivement depuis trois années scolaires.
Dans un premier temps, les élèves découvrent un thème à travers une présentation globale et à travers sa richesse lexicale. Un travail collaboratif s’en suit pour affiner la compréhension des notions clés et pour partager les investigations. Dans cette phase, chaque élève est placé en position de chercheur et de rédacteur. Il a la responsabilité de produire un travail ciblé et de haute qualité afin que l’ensemble de la classe bénéficie d’un support de travail optimal.
Ensuite, et en partie simultanément à la précédente phase, l’enseignant valide le lexique constitué par les élèves. Cette étape permet de valider les formulations des connaissances afin d’assurer la pertinence et la justesse des propositions des élèves. L’enseignant est parfois amené à corriger ou ajuster certaines propositions. Il publie ensuite ce travail et le met à disposition des élèves qui peuvent alors s’en emparer.
L’outil numérique, ou les outils numériques, utilisés facilitent le travail des élèves dans la recherche d’information, sa distribution à l’enseignant puis la mémorisation des notions. Ils facilitent également le travail de l’enseignant à travers la collecte, la vérification et la publication.
La mémorisation des notions est facilitée par la répétition espacée, par les feedbacks immédiats et la dimension d’adaptative learning qui permet à chaque élève de progresser selon une progression qui lui est propre.
Les résultats des élèves quant aux tests de connaissances progressent grâce à ce dispositif. Leur sentiment d’efficacité personnelle et leur estime de soi s’améliorent. La meilleure maîtrise des notions permet par ailleurs une meilleure utilisation dans la construction de raisonnements complexes.
À l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 20ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Bien-être et numérique en éducation ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, mardi 22 août.
Simon Tournerie présentera l’atelier « Lexique collaboratif et mémorisation : responsabiliser, apaiser et guider les élèves dans leur réussite » sur la SESSION III « ESPACES ET TEMPS D’APPRENTISSAGE AVEC LE NUMÉRIQUE : FAUT-IL LES QUESTIONNER POUR ATTEINDRE UN CERTAIN BIEN-ÊTRE À L’ÉCOLE ? », jeudi 24 août matin.
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Plus d’infos : www.ludovia.fr