Bertrand Posnic est enseignant dans le premier degré depuis 22 ans, dont 15 ans à l’école de Plouasne, petite bourgade bretonne à une trentaine de minutes de la capitale, Rennes. A la suite du concours Promethean Grant, sa classe a remporté un prix et a donc décroché “le gros lot“ : l’ENI ActivPanel.
Cet outil est venu enrichir la palette d’outils utilisés par Bertrand, féru de pédagogie, qu’il met quotidiennement au service de ses élèves de CM2.
Au cours des vingt dernières années, Bertrand a connu les différents programmes d’équipement numérique à l’école. Ordinateurs, vidéoprojecteurs, plus récemment, 16 tablettes fournies par la commune, mais aussi un TNI dont l’académie l’a doté en 2008… lui ont permis d’expérimenter différents types de matériels qui ont évolué avec lui, avec sa pédagogie et surtout avec sa créativité ; car Bertrand n’est jamais à cours de nouvelles idées pour atteindre un même objectif : la réussite de ses élèves dans leurs apprentissages, comme vous pourrez le découvrir dans la vidéo ci-contre.
Numérique en classe : de l’appétence mais pas de génie
En 2008, lorsqu’on lui propose d’expérimenter le TNI Promethean dans sa classe, il n’hésite pas une seconde.
« Je m’en suis emparé assez vite puisque c’est un outil qui me paraissait proposer des choses intéressantes par rapport à ma pratique », explique-t-il.
Puis, en 2009, il a reçu une flotte d’ordinateurs grâce au plan Ecole Numérique Rurale, « ce qui m’a amené à développer d’autres usages du numérique dans la classe », ajoute-t-il.
Après plusieurs années d’utilisation, le TNI a montré quelques signes de faiblesse, notamment au niveau de l’utilisation du stylet. En cherchant à le remplacer, il a eu connaissance du concours Promethean Grant dont le prix était de remporter un ENI.
Il n’a pas hésité longtemps avant de se lancer avec sa classe dans l’aventure, à savoir réaliser une petite vidéo pour montrer les usages du numérique dans sa classe ; ils ont remporté le premier prix et le gros lot : l’ActivPanel Promethean.
Aujourd’hui, il utilise toujours le « vieux » TNI qui a encore sa place pour quelques usages spécifiques, mais c’est bien l’ENI qui est au cœur de son enseignement, « son compagnon » comme il se plaît à l’appeler.
Depuis 2008, il utilise également le logiciel ActivInspire dont la prise en main n’est pas très compliquée. Même si ses années d’expérience jouent naturellement en sa faveur, il tient à rassurer les enseignants qui voudraient se lancer.
« Avec ActivInspire, on est assez vite efficace. Ce n’est pas plus compliqué qu’un éditeur de textes classique que les enseignants ont l’habitude d’utiliser ».
Et il ajoute :
« Il n’y a pas besoin d’être un génie en informatique pour pouvoir maîtriser parfaitement les fonctions de base d’ActivInspire » .
Une pédagogie en ateliers avec l’ENI comme compagnon quotidien des apprentissages
Le fonctionnement choisi par Bertrand pour son enseignement quotidien est un fonctionnement en ateliers.
« Ce fonctionnement en ateliers prend appui sur la capacité d’autonomie des élèves ; avec des élèves peu autonomes, c’est un peu plus difficile à mettre en place » , souligne-t-il.
« L’idée est d’être le plus présent possible auprès des élèves qui ont des difficultés d’apprentissage » .
Avec les ateliers tournants qu’il met en place, en choisissant lui-même quels élèves il va mettre ensemble, il a toujours un ou deux élèves en difficultés sur la notion travaillée. Pendant que les autres sont en autonomie, l’enseignant peut s’attarder auprès de ceux qui en ont besoin.
« Ce type de fonctionnement est bien connu de mes élèves et me permet de gagner, à mon sens, beaucoup d’efficacité auprès des élèves à besoins particuliers » , souligne-t-il.
Il y a toujours quatre ateliers dont un qui est proposé sur l’ENI, en complément des tablettes et qui est généralement l’atelier « dirigé », c’est-à-dire accompagné par Bertrand.
Ce matin-là, il s’agissait d’un atelier sur la décomposition des nombres décimaux, autour d’un jeu de fléchettes. Les élèves prennent connaissance du jeu et de la question posée en groupe autour de l’ENI puis ils partent travailler en autonomie sur leur tablette en votant au moyen d’un logiciel utilisé par l’enseignant : ClassFlow ou Wooclap.
La restitution des résultats se fait ensuite sur l’ENI en petit groupe ou chacun peut agir sur l’écran en écrivant son raisonnement.
Notre enseignant s’accorde à dire que gérer une classe dans son ensemble laisse malheureusement certains élèves de côté, qui peuvent « échapper » à l’enseignant.
« Par contre, si on les outille suffisamment et si les consignes sont claires dans des situations où ils peuvent être en autonomie, l’enseignant n’a pas besoin d’être derrière ; globalement, l’objectif des ateliers, c’est d’être le plus présent possible auprès des élèves qui en ont vraiment besoin sur l’atelier dirigé. C’est vraiment le principe de base du travail en ateliers », explique-t-il.
Multiplicité des situations d’apprentissage avec l’ENI : l’argument séduction pour Bertrand
L’ENI est utilisé en différentes configurations, en grand groupe, en petit groupe ou même individuellement sur des temps d’APC, par exemple.
« Il devient mon compagnon de travail ; toute ma préparation en amont est basée sur l’utilisation de l’Écran Numérique Interactif » , souligne-t-il.
Mais ce que recherche Bertrand avec l’ENI, c’est vraiment de pouvoir l’utiliser dans différentes situations d’apprentissage.
« Je recherche deux choses principales : la première, c’est celle d’avoir plusieurs contacts sur l’écran, en même temps. Des élèves peuvent venir restituer leur travail à trois ou quatre en même temps sur l’ENI, ce qui est un vrai gain de temps. Et la deuxième, c’est de pouvoir télécharger des applications qui ont un intérêt pédagogique et les utiliser sur l’ENI avec, éventuellement, les tablettes en complément », souligne-t-il.
Dans la vidéo ci-contre, vous pouvez par exemple le découvrir lorsque les élèves travaillent sur l’application « Multimots ».
Les élèves se « battent » pour venir à l’écran ; la motivation est certaine depuis que l’ENI est entré dans la classe car en comparaison avec le TNI, qui était déjà un bel outil, il n’y pas plus de petits soucis techniques comme le calibrage de l’écran, la lampe du vidéoprojecteur associé au TNI qui faiblit avec les années, par exemple … L’affichage à l’ENI est vraiment parfait.
« Ils maîtrisent aussi très bien le menu contextuel d’ActivInspire ; si moi-même je fais une erreur de manipulation, ils savent me corriger. Ils se sont très vite appropriés l’outil et ils apprécient de l’utiliser », souligne l’enseignant.
Avec les années, on améliore, on approfondit, comme c’est souvent le cas en pédagogie et c’est ce qui plaît à Bertrand aussi dans les usages numériques et l’utilisation de l’ENI dans sa classe.
Il est toujours ouvert à de nouvelles découvertes et récemment, c’est utilisation de l’ENI en classe hybride qui l’a vraiment séduit.
L’ENI en classe hybride : la « belle découverte » de Bertrand
Lors de l’absence répétée d’élèves pour cause de COVID, il a pu expérimenter de faire classe aux élèves restés à la maison en même temps que ceux qui étaient avec lui en classe.
En utilisant l’ENI avec une caméra, il a pu inviter plusieurs élèves à suivre la classe (eux-mêmes, aussi, connectés avec une caméra) et à interagir avec leurs camarades. Quel soulagement pour les élèves privés de classe et surtout pour leurs parents qui n’avaient alors plus à assurer les cours à la maison.
« La classe hybride nous a donné satisfaction : d’abord aux élèves qui étaient contents de pouvoir rester en contact avec la classe et aussi aux parents, qui n’avaient pas à être derrière leur enfant pour leur donner les consignes et n’étaient juste présents que pour les brancher à internet et faire en sorte que la connexion soit assurée avec la classe », explique-t-il.
« Ce fut une grande satisfaction sur les mois de décembre et de janvier ; avec l’ENI, on a pu travailler à distance et pour moi, cela a vraiment été une belle découverte ».
On pourrait penser qu’avoir un ENI dans sa classe, « centralise » toute l’attention au « tableau », comme cela est le cas avec un tableau à craie ou un tableau Veleda qui pourraient inviter à une posture frontale de l’enseignant ; mais en fait, pas du tout.
« On passe beaucoup moins de temps devant le “tableau“. Je prépare toutes les consignes à afficher sur l’ENI en amont au lieu de les écrire devant les élèves et donc, je suis beaucoup plus disponible pour les élèves qui ont besoin de moi », conclut-il.
Reportage et article réalisés dans le cadre d’un partenariat