Aujourd’hui, un très grand nombre de données sont produites par l’écosystème de l’éducation ; de fortes potentialités de transformation du système éducatif par l’analyse de ces données existent mais comment les exploiter davantage?
Ce sont les enjeux du projet GAIA-X que nous avons décrypté avec Claudio Cimelli, Directeur de projet au MENJS à la DNE.
« Gaia-x est issu d’une réflexion du ministère des finances allemand à laquelle s’est associé le ministère des finances français sur la question de la souveraineté sur les données pour travailler sur de l’Intelligence Artificielle dans le Cloud » , introduit Claudio Cimelli en faisant l’historique du projet.
Claudio Cimelli, pour sa part, est en charge du domaine de l’éducation et des compétences.
« Chaque secteur ou domaine doit inter-opérer » , explique-t-il.
Par exemple, dans le domaine de la santé et de l’agriculture, ils peuvent faire appel au domaine de l’éducation et des compétences pour attribuer une qualification à leurs agents qui ont des besoins de formation.
« Ces domaines ont donc besoin d’échanger des données en commun » , ajoute-t-il.
« Ce que va permettre Gaia-x, c’est à la fois d’assurer la souveraineté et justement de faciliter ces échanges inter-domaines, entre les entreprises et les pouvoirs publics, entre les pays européens qui auront adhéré au projet ».
Gaia-x est un accélérateur qui va permettre aux entreprises et aux pouvoirs publics, dans un cadre souverain, d’utiliser davantage de données et donc de proposer des services à la fois personnalisés et répondant mieux aux besoins d’accompagnement des individus.
« Nous avons réuni un premier groupe de “pilotage“ français, qui est un groupe de travail assurant une gouvernance de l’espace de données éducation et compétences »
Dans la gouvernance, il y a notamment les trois associations des Edtechs et des éditeurs que sont l’Afinef, Edtech France et les éditeurs d’éducation.
« Nous avons monté cette opération avec eux car il y a beaucoup de choses qui concernent les entreprises dans le projet Gaia-x », souligne Claudio Cimelli
La Recherche est représenté par l’ATIEF et la vision internationale par France Université Numérique.
Voici l’écosystème présenté pour Gaia-x :
Le groupe de travail français dont il est question se situe donc dans la bulle « GT Education and Skills » et travaille avec le pôle « French Education Data hub » dirigé par Philippe Ajuelos de la DNE (que nous aurons prochainement l’occasion de retrouver dans un Podcast LUDOMAG).
La France est un peu en avance sur les autres pays européens impliqués dans le projet et le « Position Paper » ; les autres pays européens impliqués à ce jour sont l’Allemagne, l’Espagne, l’Estonie, l’Italie, la Belgique, le Portugal, les Pays-Bas et la Finlande.
A l’initiative des EdTech, une association s’est créée dont le nom est Prometheus (et dont vous voyez le positionnement dans le shéma ci-dessus, « Prometheus Platform »)
Comme elle l’exprime sur son site internet : « Nous avons pour vocation de favoriser l’apprentissage personnalisé, la formation et l’orientation tout au long de la vie, l’insertion professionnelle et la recherche dans ces domaines. Nous avons pour ambition de créer et gouverner des services d’infrastructure de circulation des données d’éducation et de compétence. Cette infrastructure permet aux acteurs de ces secteurs de mutualiser et de partager des données pour améliorer mais aussi personnaliser leurs services » .
« Cette association porte l’infrastructure qui va permettre cette circulation de données qui va être mise en œuvre dans le cadre d’un appel à projets porté par BPI » ajoute Claudio Cimelli.
Le travail porte sur quatre domaines, comme le décrit l’image ci-dessous.
« Ensuite, il va falloir cataloguer les jeux de données, pouvoir les présenter de façon sécurisée, pseudonymiser ou anonymiser les données, assurer la gouvernance des données avec des opérateurs qui vont permettre de mettre en place le “Data Governance Act“ , soit des opérateurs de “consentement“ » , poursuit Claudio Cimelli.
En regardant les échéances, il est prévu que dans 5 mois, sorte un premier catalogue de jeux de données et de services…
Claudio Cimelli rappelle que Prometheus est une association d’utilité publique, ce qui signifie que n’importe quelle entreprise ou pouvoir public peut adhérer. Tous les services qui vont être utilisés seront sous licence libre, « car l’idée, c’est d’être le plus ouvert possible » .
« L’idée de Gaia-x est d’aider à créer des services et des ressources qui soient centrés sur l’humain pour sa formation tout au long de la vie et de garantir à chaque individu européen que cela se fait dans un cadre sécurisé et souverain » .
Ce sera la phrase de conclusion de notre interview avec Claudio Cimelli.
Plus d’infos :
Sur l’association Prometheus