Après avoir hébergé tour à tour, les séminaires “Établissements au XXième siècle et numérique“ depuis 2009 puis les Journées “JANET“, en 2018 et 2019 et enfin Les Rencontres Territoires et Établissements Numériques au XXième en 2020, ce sont aujourd’hui les acteurs des “Territoires numériques éducatifs“ qui se sont proposés d’animer des ateliers de réflexions en marge de LUDOVIA#18.
Annoncés peu après la rentrée 2020, et financés à hauteur de 27 millions par les PIA, les « Territoires numériques éducatifs » se proposent de tester le déploiement d’équipements numériques, de contenus pédagogiques et de dispositifs de formations des professeurs et des familles.
Deux premiers départements, l’Aisne et le Val d’Oise, ont ainsi été les pionniers de cette politique de déploiement d’outils numériques sur l’ensemble d’un territoire.
Organisé en deux demi-journées, les acteurs du projets : DNE, CANOPÉ, la Banque des Territoires, le SGPI, les académies d’Amiens et de Versailles et les partenaires de formations ont souhaité dresser le bilan, à gué, après 8 mois de test dans les deux territoires démonstrateurs, susciter la réflexion sur les enjeux et objectifs à atteindre et annoncer la suite du projet et son extension.
3 piliers pour une bonne base de travail
Le premier pilier du dispositif consistait à fournir un équipement aux classes, aux élèves en situation de fracture numérique et enfin aux professeurs débutants.
Les classes élémentaires furent ainsi équipées de matériel numérique, leurs élèves disposant en prêt de tablettes. Les classes des collèges et des lycées se voient quant à elles dotées d’un kit d’enseignement hybride, enfin les professeurs néotitulaires du premier degré et certains professeurs néotitulaires du second degré sont amenés à recevoir un kit composé d’un ordinateur, d’un vidéoprojecteur et d’un visualiseur.
Le second pilier est constitué d’un accès à différentes ressources comme des manuels numériques ou des applications. Ces ressources sont proposées aux enseignants via une plateforme dédiée mise en place par Canopé.
Cet investissement devrait, normalement, aussi soutenir les entreprises EdTech française grâce à l’acquisition par Canopé de ces ressources pédagogiques. Un chantier qui lui semble toujours en cours de finalisation d’après les industriels présent en marge de ces échanges.
Enfin le dernier pilier se focalise sur les formations et accompagnements du projet.
De ce côté, si les enseignants sont formés aux usages du numérique et à l’hybridation de l’enseignement et des apprentissages au travers des formation proposées par Canopé, il y a aussi quelques regrets quant au volume et au temps disponible pour cette formation.
Celle-ci rentre en effet en concurrence avec les plans déjà établis sur d’autres matières.
L’innovation de ce pilier formation est dédié à un public particulier : les parents. En effet, ceux-ci peuvent aussi bénéficier d’une formation aux enjeux du numérique éducatif. Cette formation est organisée sur le terrain en partenariat avec les acteurs locaux. A cette date, plus de 70 partenariats ont ainsi été mis en place, au travers de l’action de la startup d’État « la trousse à projet » afin de couvrir le plus de publics et de territoires.
Des Partenariats fructueux, mais des réflexions à poursuivre
Si tous les acteurs du projet, (tous présent à LUDOVIA#18 par ailleurs) se félicitent du travail accompli, ils souhaitent surtout mettre en avant l’esprit de partenariat qui a été mis en place. Le projet semble être compris et mis en œuvre dans un certaine unité.
Les deux séances de présentations/réflexions proposées ont permis aux participants, quasi tous issus de près ou de loin du projet ou allant y entrer avec les nouveaux territoires, de se rendre compte de l’état d’avancement des différents axes de déploiement.
Mise en œuvre et contrainte du matériel numérique, pilotage des directeurs d’écoles et de la formation, dispositif école-parent, diagnostic territorial auront étés les sujets de ces ateliers. Et si les échanges étaient nombreux et riches, on peut regretter que les retours d’expérience des (nombreux) plans précédents d’équipements aient été peux présents.
Un suivi et une évaluation clé de la suite de l’expérimentation
Le projet est également évalué durant le déploiement par des équipes de chercheurs, dont ceux du Labo Techné, habitué de LUDOVIA.
Ces équipes sont appelées à proposer des indicateurs et des observables pour étudier les dynamiques engagées dans les pratiques pédagogiques par l’usage du matériel numérique, de l’impact de la formation et son réinvestissement dans les mises en action et les modifications des relations avec les parents associés à cette transformation numérique.
La mise en place d’une évaluation pertinente de l’expérience et la collation des retours utilisateurs doit aussi permettre de jauger la pertinence et l’efficience de ce projet de déploiement d’équipements numériques, de contenus pédagogiques et de formations des professeurs et des familles.
Cette évaluation sera le moteur de la poursuite, de l’extension (déjà annoncée) et de l’affinage du dispositif.
Une extension annoncée dès cette année
Au printemps 2021, la liste des départements concernés s’est agrandie, portant leur nombre à douze territoires. Les Bouches-du-Rhône, le Cher, la Corse-du-Sud, le Doubs, le Finistère, la Guadeloupe, l’Hérault, l’Isère, la Vienne et les Vosges viennent rejoindre l’Aisne et le Val d’Oise.
Les deux premiers départements ayant vocation à être des démonstrateurs, ou projets pilotes, il sera dès lors intéressant de juger de l’avancée de ce déploiement en cours d’année et de découvrir l’évaluation du dispositif dans quelques temps, quand celui-ci ne sera plus à gué.
Pourquoi donc ne pas renouveler l’exercice lors de LUDOVIA#19 en accueillant également les nouveaux territoires du projet ?
Article rédigé par Sébastien Reinders