La 6ème édition du concours «Ma classe a du talent», organisée par le CNED et ses dispositifs en ligne, English for Schools et Deutsch für Schulen, a récompensé 8 classes élémentaires sur le plan national pour leurs créations numériques en langues anglaise et allemande sur la thématique du parcours citoyen.
La classe de Stéphane Jeamet de l’école du Lac à Beaumont-Saint-Cyr (86), est sortie lauréate du Grand Prix. Celle de Yu-Jin Kim de l’école Damien Allard-Jules Ferry à Poitiers, quant à elle, a reçu le prix spécial de l’académie de Poitiers.
Nous avons rencontré ces deux enseignants, qui, avec leurs élèves de CM1-CM2, pour l’un et CP-CE1 pour l’autre, ont eu des approches pédagogiques différentes pour aborder le concours avec leurs élèves.
Ce qui les rassemble néanmoins, c’est la ligne choisie pour réaliser le projet qui entre dans le thème de cette édition, le parcours citoyen, à savoir : l’éducation à l’environnement.
Un sujet qui “coule de source“ pour les deux écoles : l’éducation à l’environnement.
Ce n’est pas la première fois que Stéphane participe à ce concours avec des élèves mais il n’avait jamais gagné ! Son école, en effet, fait partie d’un dispositif autour de l’anglais renforcé et « ce concours était l’occasion de mettre en pratique l’anglais, dans un autre domaine que l’anglais scolaire puisque le thème de l’année était autour de la citoyenneté » .
Yu-Jin Kim, quant à elle, a entendu parler du concours par sa conseillère pédagogique qui leur avait proposé plusieurs projets autour de l’anglais et « celui-ci me plaisait bien par son format numérique avec rendu d’une vidéo » .
« Comme nous sommes une école très engagée dans le développement durable, ayant le label éco-école depuis 2 ans, c’était aussi l’occasion de lier le concours avec notre projet d’école autour de l’éducation à l’environnement » , explique Stéphane.
De même pour l’école de Yu-Jin Kim qui mène un projet sur le développement durable, c’était l’occasion d’allier les deux, l’anglais et l’environnement.
« Pour la langue, plus on la commence tôt et plus les enfants retiennent vite, c’est pourquoi je m’attache toujours à faire un projet autour de l’anglais dans ma classe » , ajoute Yu-Jin.
Mise en place du scénario
Dès le mois de décembre, les élèves de Stéphane ont commencé à réfléchir aux gestes qu’ils mettaient en place déjà dans l’école par souci de respect de l’environnement ; « nous avons listé toutes les actions déjà en place dans l’école » , explique Stéphane.
Ensuite, par groupe de trois, les élèves ont rédigé les scénettes que vous pourrez retrouver dans la vidéo finale (voir ci-dessous).
« Ils ont écrit les dialogues et détaillé ce qu’ils allaient filmer, donc ce sont vraiment les élèves qui ont créé le projet » .
Pour les élèves de Yu-Jin, comme les élèves étaient plus petits, elle a décidé de s’imprégner progressivement de la thématique. Ils ont donc démarré par la lecture de plusieurs albums sur le sujet de l’environnement et notamment l’album de Mélanie Walsh « Les 10 choses à faire pour protéger ma planète » « et nous sommes donc partis de l’album qu’on a lu plusieurs fois en français et anglais » , explique-t-elle.
Ensuite, ils ont pu mettre en place une forme de “brainstorming“ en novembre, « en essayant d’amener les idées de manière positive, et pas seulement dans une tournure négative telle que : « je ne dois pas faire ça » , souligne-t-elle.
« On a cherché un moyen de ne pas être dans la négation pour amener les choses de manière plus positives et surtout réalisables à notre échelle ».
Chaque enfant a choisi son binôme pour pouvoir ensuite réfléchir à une idée qu’un adulte ou un enfant pourrait mettre en pratique au quotidien, comme, par exemple, « éteindre la lumière en sortant d’une pièce » ou « éteindre l’écran numérique à la récréation« , chose que ne fait pas forcément la maîtresse, relève-t-elle avec un peu d’humour…
Gestion du temps pour rendre le projet dans les temps !
Stéphane a fait le choix de mettre à profit la venue d’une assistante anglophone dans la classe (dans le cadre du dispositif anglais renforcé), à raison d’1h30 par semaine, pour qu’elle apporte son aide aux élèves sur le projet, notamment pour la rédaction du scénario en anglais.
« Car habituellement, nous faisons beaucoup d’anglais à l’oral dans la classe mais peu d’écrits » , ajoute-t-il.
Le temps imparti étant assez court pour le rendu du projet final (environ 3 mois), Yu-Jin a fait le choix de ritualiser pour l’apprentissage du vocabulaire dont ils auraient besoin pour la réalisation de la vidéo : apprendre les nombres en comptant les élèves présents à l’arrivée dans la classe, le nombre d’élèves qui mangent à la cantine, etc, mais également lors des consignes de classe (ranger sa chaise, éteindre la lumière quand on sort, etc).
Elle a également créé des exercices sur l’application Learning Apps, pour associer les images au son, toujours dans l’objectif d’acquisition du vocabulaire spécifique ; les élèves vérifiaient donc leurs connaissances et pouvaient réviser et s’entraîner lors des ateliers organisés sur les tablettes, durant l’après-midi.
Dynamique et enthousiasme partagés
Les deux enseignants sont unanimes : à chaque fois qu’ils proposent un projet de ce style, ils notent un réel engouement de la part des élèves.
L’aspect vidéo ajoute une motivation supplémentaire. « A un moment donné du travail et de la réflexion, les élèves se montraient vraiment impatients de passer au tournage des scénettes » , explique Stéphane.
« Pendant le projet, ils étaient tous très impliqués » , souligne Yu-Jin.
Pour les élèves, d’un point de vue individuel, nos deux enseignants s’accordent également à dire que le projet les a libérés pour tout ce qui est du domaine de l’expression orale, « car pour certains, ce n’est pas toujours facile de s’exprimer en anglais dans la classe, devant leurs camarades« .
« Le fait de se mettre en scène pour la vidéo, cela les a vraiment motivés et ils étaient tous à l’aise pour passer devant la caméra » , relève Stéphane.
« J’ai été surprise de voir que pour certains élèves qui étaient d’habitude très réservés et très timides, je leur ai découvert de vrais talents de comédien » , ajoute Yu-Jin.
Des talents de comédiens, dans le ton, la gestuelle et les attitudes et des élèves qui se dévoilent : voilà quelques points positifs mis en avant par nos deux enseignants qui font que le travail mené pour ce concours va bien au-delà des résultats…
Pour Stéphane Jeamet, il faut toujours avoir des projets de ce type dans sa classe ; dans ce cas précis, le concours a donné un attrait supplémentaire à la pratique de la langue.
Il entretient, d’ailleurs, un partenariat avec une classe du village de Wanborough, à 1h30 de Londres. « Nous échangeons plusieurs fois dans l’année avec nos correspondants, sous forme de texte, de carte mais aussi d’envoi de petites vidéos« .
La classe aurait même dû partir en Angleterre l’année dernière et accueillir ses correspondants cette année. Ce n’est que partie remise !
Pour compléter nos deux interviews, vous trouverez ci-dessous les vidéos avec lesquelles ces deux classes ont été récompensées. Toutes ces productions sont à découvrir sur le site maclasseadutalent.fr.
Classe de Yu-Jin Kim
Classe de Stéphane Jeamet
Merci à eux pour ces belles productions !
Nous leur souhaitons de belles journées au Futuroscope, puisque c’est le cadeau qui a été remporté par les lauréats du concours et qu’ils pourront découvrir en juin, avant la fin de l’année scolaire.