A l’occasion de l’université de printemps Ludovia#CH, 3ème édition exclusivement en ligne, de nombreux intervenants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème « Jouer collectif pour se former et innover ? Numérique et communautés d’enseignants ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces présentations jusqu’au début de l’évènement, mardi 30 mars 2021.
Vivian Epiney présentera » Dicoado.org : créons notre propre Dico ! », mercredi 31 mars de 13h45 à 15h00.
Problématique pédagogique :
La raison numéro un invoquée quant à l’utilité des dictionnaires est de trouver la signification d’un mot. Dans un dictionnaire en papier, les jeunes ont beaucoup de peine à choisir la définition pertinente d’une longue liste (qui fait parfois plus d’une page). Une fois la définition identifiée, c’est ensuite régulièrement sa complexité qui pose problème (le vocabulaire utilisé est parfois si précis qu’un cercle vicieux consistant à « définir la définition » s’installe).
Ouvrons un dictionnaire très utilisé par les jeunes et consultons, par exemple, la définition de « mot » :
Élément de la langue composé d’un ou de plusieurs phonèmes, susceptible d’une transcription écrite individualisée et participant au fonctionnement syntacticosémantique d’un énoncé. (© Le petit Larousse, 2016)
… Bon appétit ! À titre de comparaison, la définition de ce même mot sur le Dico.
Et ce n’est pas tout; certainement par souci de concision, les auteurs abusent parfois de mots de la même famille dans les définitions (pour exemple, concision : qualité de ce qui est concis). Cette manière de rédiger donne raison aux personnes qui considèrent l’outil comme peu efficace.
N’oublions pas les illustrations : fréquentes dans les dictionnaires pour petits enfants, elles aident à se représenter la signification de tout ce qui est concret. Celles-ci se font malheureusement de plus en plus rares, voire inexistantes, au fur et à mesure que les enfants grandissent (et que les dictionnaires s’épaississent).
Apport du numérique ou présentation de la techno utilisée :
Internet et ses liens hypertextes permettent de s’affranchir des limites du papier. On peut illustrer chaque mot, réutiliser une partie d’un article pour en définir un de la même famille et créer des liens pour rendre rapidement accessible ce qui serait éloigné dans un dictionnaire standard.
Relation avec le thème de l’édition :
L’axe principal sur lequel l’atelier s’inscrit est « Ressources et contenus numériques à visée éducative ». Par rapport au thème de cette année, l’aspect collectif est, par définition, au cœur de l’aventure d’un wiki. L’aspect communautaire est également très important.
Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
Le travail de rédaction de définitions peut tout à fait s’inscrire dans une séquence de français : elle permet d’une part d’enrichir le vocabulaire, mais aussi (surtout?) les concepts gravitant autour de la langue (mots de la même famille, synonymes, contraires, paronymes, registres de langue, mots génériques…). On peut également aborder la grammaire à travers les différentes classes grammaticales.
Le formulaire d’insertion et d’édition a été conçu en pensant au côté pratique avant tout ; il permet d’éviter beaucoup d’erreurs de ponctuation et de syntaxe. Chaque variable affiche un rappel quant à ce qui est attendu du contributeur. Les élèves s’approprient ainsi l’outil rapidement et (presque) sans douleur.
Durant la journée d’école, la permission de consulter, de temps à autre, le site plutôt que d’ouvrir « un vrai dictionnaire » donne du sens au travail effectué en parallèle, et motive les élèves à s’engager (y compris lorsque le mot manque : « Monsieur, Monsieur, je peux l’ajouter ? »).
Plus d’infos sur : ludovia.ch, Vivian Epiney