Dans la première partie, nous avons vu les matériels utiles pour la classe hybride, quand l’enseignant a des élèves, à la fois en présentiel et à distance. Nous abordons à présent les logiciels utiles pour cette forme d’enseignement.
Vous pouvez consulter l’article sur les matériels de l’enseignant pour la classe hybride.
Lâchons la bride à la classe hybride
Pouvoir transmettre à distance l’image et le son du cours, c’est intéressant et même nécessaire dans le cas de l’enseignement en distanciel… Les solutions matérielles ont besoin de logiciels pour être efficaces et répondre à ce besoin.
Il y a d’une part les logiciels qui permettent le transfert d’un lieu à l’autre, de façon bidirectionnelle, mais avant cela, les logiciels permettant de créer les contenus qui seront transférés sont indispensables. Nous commencerons donc par eux, ils vous permettront de faire un petit galop d’essai avant de vous lancer dans le direct.
Suivez mes tracés
Nous avons vu que les écrans interactifs et TBI permettent de réaliser les tracés nécessaires de façon facile. Ils sont toujours associés à des logiciels spécifiques. Les enseignants qui utilisent ce type d’outils en classe auront donc un choix tout prêt et rationnel, utiliser le logiciel de leur écran interactif.
Ceux qui n’en sont pas dotés pourront utiliser également ces logiciels. Malheureusement, les meilleures solutions ne sont gratuites qu’en association avec le matériel correspondant. Cependant, se financer un tel logiciel n’est pas forcément un mauvais calcul, tellement ces logiciels sont adaptés à la réalisation des tracés, textes, mise en place d’images… Ils sont beaucoup plus simples d’emploi que les logiciels de mise en page et mieux adaptés pour une réalisation rapide quand on n’a pas besoin des paramètres avancés pour l’impression.
Vous pouvez aussi vous tourner vers un logiciel plus dépouillé, mais gratuit comme OpenBoard.
Si ces logiciels sont prévus pour travailler en direct, c’est avec des élèves en présentiel. Il convient de faire parvenir les tracés aux élèves à distance. Pour cela, il faudra un logiciel complémentaire comme ceux que nous verrons en fin de cet article.
Les logiciels dits de « tableau blanc »
Ces logiciels sont destinés au travail collaboratif. Ils permettent à plusieurs utilisateurs à distance de produire un document commun, chacun pouvant intervenir en traçant ou écrivant sur le document en cours de réalisation.
Vous trouverez de nombreux logiciels de ce type chez les ténors de l’informatique comme Google ou Microsoft, mais aussi des solutions dédiées comme Limnu ou Witeboard.
Les logiciels de partage d’écran
Destiné à l’origine à l’assistance et à la maintenance, ce type d’application permet de prendre la main sur un poste distant, ou tout simplement de montrer à une personne éloignée ce que l’on souhaite lui présenter.
Ils peuvent s’avérer très utiles pour une aide ponctuelle à un élève distant. C’est l’équivalent du professeur qui se déplace à la table d’un élève pour l’assister.
Il s’agit donc d’un outil d’usage ponctuel qui peut être utile pour les activités de soutien.
La visio fait l’unanimité
Maintenant qu’avec les différents confinements nous sommes tous devenus des pros de la visioconférence, c’est évidemment vers ces outils qu’il faut se tourner pour assurer un service complet dans le cadre de la classe hybride.
Faut-il encore présenter ZOOM, un des grands gagnants de la crise sanitaire ?
Cependant, il n’est pas le seul logiciel de visioconférence disponible. Le modèle économique consiste généralement à proposer une version gratuite limitée, soit dans le temps, soit en nombre de participants (ou les deux) et un système d’abonnement qui permet de supprimer tout ou partie de ces limitations.
La contrainte de temps qui limite à quelques dizaines de minutes les interventions n’est pas forcément un gros problème, car cela évite des séances trop longues qui ne seront pas efficaces. De quarante minutes à une heure, les solutions gratuites restent compatibles avec la durée d’un cours. Il faut juste un peu de discipline et que tout le monde se connecte bien en temps et en heure.
La limite du nombre de participants peut être plus gênante pour les classes à gros effectifs. On veillera donc à choisir une application qui dispose d’un nombre de « sièges » suffisant si l’on ne souhaite pas casser sa tirelire.
N’oubliez pas, toutefois de vérifier si votre ENT dispose d’une brique de visioconférence. Dans ce cas, vous pourrez accéder à une version débridée de l’application, tout en bénéficiant de la mutualisation et de l’aide via les services académiques et les collègues. Pour les collègues de l’Académie de Montpellier, par exemple, la solution StarLeaf leur permet de bénéficier d’un excellent système de visioconférence.
N’oubliez pas non plus d’aller voir dans l’App Store dédié à votre smartphone. Outre les clients pour les solutions de visioconférences, vous pourrez y trouver des applications spécifiques.
Attention toutefois avec les produits trop grand public comme ceux proposés par les réseaux sociaux pour éviter les dérives.
Les logiciels de gestion de classe
Avoir ses élèves sous les yeux ou à distance n’est pas la même chose. Il convient d’avoir de l’organisation pour le suivi.
Les outils traditionnels sont désormais disponibles sous forme numérique, notamment le « cahier de textes », mais aussi le plan de travail qui peut trouver un second souffle grâce à la situation particulière. Si un enseignant en présentiel peut hésiter à désynchroniser ses élèves, préférant le confort d’un cours rythmé par la sonnerie de fin de classe, avec l’enseignement à distance, il n’y a plus les mêmes contraintes. Il peut donner plus ou moins et de façon plus adaptée, des activités à ses élèves.
Un logiciel très bon marché, « Classe numérique » permet de « programmer » les apprentissages des classes du primaire. Il suffit de créer des groupes de niveau/besoin et de répartir les exercices à chacun d’entre eux.
Les ressources numériques
En classe, vous vous appuyez souvent sur un manuel. À distance, c’est moins évident à utiliser, ou plutôt, on peut profiter de ce que les élèves ont sur un ordinateur ou autres dispositifs numériques pour leur proposer des ressources à ce format.
Différents organismes et sociétés ont mis en ligne des cursus complets, organisés par matière et niveaux. Si les parents adeptes du soutien scolaire connaissent bien, ces solutions peuvent être utilisées aussi par l’enseignant. Certaines académies ont libéré certaines de ces ressources qui sont donc gratuitement accessibles aux élèves dans le cadre de leur scolarité. Là encore, c’est généralement dans l’ENT que se retrouvent ces ressources.
Si vous vous sentez une âme de vidéaste, vous pouvez réaliser vos propres capsules vidéo que les élèves pourront visionner et revisionner. Vous avez désormais tout le matériel nécessaire. Cet effort ne sera pas perdu, car quand la situation redeviendra à la normale, vous pourrez toujours exploiter ces précieuses capsules en mettant en œuvre la classe inversée.
Les applications d’évaluation
Le travail à distance rend plus difficile de capter son auditoire, de le mobiliser, de le rendre actif. Pour cela, une petite interro surprise. Pardon, un quizz en direct peut aider à relancer l’attention.
Que ce soit pour recueillir une représentation initiale, vérifier que tout le monde suit bien, relancer la réflexion lors du cours ou vérifier les acquis, un questionnaire en direct est un outil très efficace.
D’ailleurs les pays anglo-saxons l’utilisent très volontiers et pas seulement comme chez nous, pour sanctionner (évaluer) un apprentissage.
Beaucoup d’enseignants utilisent déjà Kahoot ou d’autres logiciels de ce type. Leur seule limitation est qu’il faut trouver une solution pour les partager avec des personnes qui ne sont pas sur place. On utilisera donc le partage d’écran.
D’autres logiciels sont spécifiquement conçus pour un usage en distanciel, citons par exemple 2Reply de l’Université de Lille.
Signalons aussi la version gratuite de Socrative qui permet également de réaliser des questionnaires en direct. Par exemple, posez une question orale à vos élèves et observez instantanément leurs réponses. Vous n’êtes donc pas obligé d’écrire au préalable les options de réponse, même si bien sûr le logiciel vous permet de le faire.
Rédaction : Bernard-Yves Cochain – Expert TICE et consultant en nouvelles technologies pour l’enseignement.
Article diffusé dans le cadre d’un partenariat media.