SYN7 de Frederik De Wilde – Installation prototype du 2 février au 13 avril 2021, dans le cadre du 46 Digital, dispositif de monstration d’œuvres et prototypes numériques.
Arts visuels / numériques
L’informatique affective (en anglais affective computing) – qui consiste dans l’étude et le développement de systèmes et d’appareils ayant les capacités de reconnaître, exprimer, synthétiser et modéliser les émotions humaines – est un domaine de recherche désormais bien connu. De nombreuses expériences ont été menées ces dernières années pour permettre aux machines de détecter et de comprendre les états émotionnels des êtres humains. Les systèmes actuels restent toutefois assez limités dans la reconnaissance et l’expression desdites émotions et cela réduit considérablement leur capacité d’interaction.
Syn7 représente une tentative de combler le fossé de communication entre les utilisateurs et les ordinateurs, machines « sans âme » et « sans émotions ».
L’installation constitue la première étape de développement d’un prototype d’analyse d’émotions basé sur un modèle d’Intelligence Artificielle ; cette dernière analyse les expressions faciales des spectateurs qui passent devant une petite caméra et de cette analyse sont générées différentes compositions de son et de lumière réfléchies par le prisme d’un support en plexiglas.
En l’usage de l’intelligence émotionnelle peut résider l’une des clés pour humaniser le déploiement de machines et transcender leur dimension purement efficiente.
FREDERIK DE WILDE
La pratique artistique de Frederik De Wilde se situe au carrefour de l’art et de la science. Fasciné par les écologies « sombres » et les changements radicaux
que la technologie impose à la société, l’artiste explore les notions d’invisible, d’inaudible et d’intangible dans les registres conceptuel, perceptuel, sensoriel et humain.
Son art est fondé sur l’interaction entre systèmes complexes et processus, le tout marqué par une esthétique post-minimale et « techno-poétique ». L’art, pour De Wilde, n’est pas seulement une sorte de miroir pour réfléchir sur la société à travers un prisme critique, mais aussi un outil pour la façonner.
Un excellent exemple de tout cela est représenté par la conceptualisation des œuvres originales de Blackest-Black (une nouvelle couleur « nano », conçue
pour une nouvelle révolution industrielle qui explore la nature du néant), réalisée en collaboration avec Rice Univerisity et la NASA.
Le projet a reçu le Ars Electronica Next Idea Award 2010 et le Best European Collaboration Award entre un artiste et un scientifique, la même année. Le projet a fait aussi l’objet d’une vaste couverture médiatique (Huffington Post, Dazzed, Creators Project, TED ideas worth spreading, Creativity World Forum 2011) et a inspiré de nombreux autres artistes du monde entier.