A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 17ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Injonctions numériques : entre techno-enthousiasme et pratiques collectives ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, lundi 24 août.
Aude Valéro présentera « @GeoDeclic : Faire de la géographie un objet de curiosité au quotidien » sur la session II : TERRITOIRES, ESPACES ET TEMPS D’APPRENTISSAGE.
Problématique pédagogique:
Les nouveaux programmes de 2015 en Géographie ont introduit une notion fondamentale qu’est « l’habiter » et qui modifie profondément son enseignement, puisqu’elle incite plus que jamais à se questionner sur les interactions entre les acteurs et l’espace en partant du local, du connu pour construire une compréhension systémique du monde dans lequel nous vivons. Le programme de géographie du cycle 3 pose le socle de cette pensée systémique utile au futur citoyen. Aujourd’hui, il est nécessaire d’éduquer à la complexité, de comprendre que l’action de chacun est en interaction avec d’autres (hommes, éléments naturels, constructions humaines, passé), que nous faisons partie d’un tout, pour permettre au futur citoyen d’être réflexif, autonome, en capacité de juger, tolérant dans sa capacité à accepter l’autreet sa façon de penser son espace.
Constatant des difficultés de mise en œuvre dans les classes, nous avons réfléchi, avec JP. Zampin et C. Gilger, respectivement CPC et Erun à l’IEN de St Gervais (74), à un outil qui pourrait aider les enseignants à faire de la géographie en classe en partant du local de manière très aisée. Après des essais, des tâtonnements, des retours d’enseignants, nous nous sommes dits qu’il n’y avait pas plus simple que de partir d’une photographie. L’enseignement de la géographie a pendant longtemps consisté en une description d’espaces et cette vision de son enseignement est encore assez présente dans les classes. Nous avons donc décidé de l’utiliser au profit des objectifs assignés par les nouveaux programmes. Par ailleurs, constatant une utilisation de plus en plus importante des réseaux sociaux par la communauté éducative, nous avons orienté notre choix vers un de ces réseaux, en l’ocurence Twitter sur lequel Réseau Canopé est présent, pour la diffusion de la méthode et l’échange des photos. Twitter c’est aussi la possibilité de créer un réseau sans frontière et donc de pouvoir partager des espaces très variés.
Après avoir opéré ces deux choix, nous avons mis en place @GeoDeclic sur Twitter dont le principe est simple :
-Photographier des espaces proches de chez soi, autour de l’école.
– Échanger des photos pour découvrir, comprendre et comparer des territoires.
Chacune des photos permettra de décrire, de questionner un environnement proche, de construire des repères pour ensuite mieux comprendre un espace plus lointain.
Concrètement, il s’agit de déposer sur Twitter @GeoDeclic une photo accompagnée d’une légende (date et lieu), d’une question et d’une balise pour la retrouver plus facilement dans le fil de discussion.
Par ailleurs en complément de Twitter durant le confinement un Padlet collaboratif a été utilisé : padlet.com/molene73/geodeclic
Plus précisément il s’agit de :
-Susciter des questionnements et des échanges géographiques autour de situations concrètes,
-Mobiliser un vocabulaire particulier et en nourrissant un fil de discussion
Pour :
-Comprendre progressivement au fil des photos le fonctionnement de son propre espace et l’idée de cohabitation
-Comparer avec des espaces plus lointains et comprendre des liens qu’ils peuvent entretenir entre eux. Resituer dans un contexte spatial plus large.
-Engager l’élève dans l’observation et l’analyse des espaces. Développer sa curiosité
-Éduquer aux médias et développer l’esprit critique.
-Contribuer au développement de la citoyenneté
Complément d’information :www.reseau-canope.fr/academie-de-grenoble/atelier-canope-74-annecy/geodeclic
Apports du numérique :
Dans le projet GeoDeclic, le numérique et la photo en particulier oblige à une observation fine de l’espace.Lorsqu’on prend la photo, il y a des intentions précises. De même que lorsque on observe/analyse une photo, l’espace est cadré et cela facilite le travail pour les élèves.
L’utilisation du numérique a pour but de faciliter les échanges entre les classes. En effet, il est assez simple de créer un compte Twitter pour une classe. L’enseignant garde le contrôle des tweets. Twitter offre l’opportunité d’avoir accès à l’ensemble du territoire, de sélectionner les photos, une classe en particulier, mais aussi de choisir la fréquence et la durée des envois. De plus, l’utilisation de plus en plus importante des réseaux sociaux par la communauté éducative a également été décisif dans notre choix.
Par ailleurs la limite en nombres de caractères, oblige à cibler, à poser des questions précises mais courtes, simples. De même le fait que Twitter soit un fil de discussion, oblige les utilisateurs (les élèves) de GeoDeclic à avoir une connaissance des notions géographiques pour introduire une balise afin de faciliter la recherche.
Par ailleurs avec les confinements cet outil mis en place au début de l’année 2020 a suscité l’intérêt de la communauté éducative car il a permis à des élèves d’une même classe de faire de la géographie en distanciel.
Relation avec le thème :
Sans vraiment suivre les injonctions d’utilisation du numérique, il nous apparaît qu’il peut être un outil utile pour coopérer, échanger, et élargir le champ des connaissances d’un territoire.
Synthèse et retours d’usagers :
Le projet a été bien accueilli par la communauté éducative (articles dans Café pédagogiques, Prim à bord, Educavox, LISEO CIEP). Pour voir les retours des usagers nous invitons à vous rendre sur Twitter @GeoDeclic
Plus d’infos sur : Aude Valéro
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