A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 17ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Injonctions numériques : entre techno-enthousiasme et pratiques collectives ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, lundi 24 août.
Sébastien Manodritta présentera « Un tableur pour les guider tous » sur la SESSION I : L’ACCÈS AUX RESSOURCES ET AUX CONTENUS PÉDAGOGIQUES DANS UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE
Problématique pédagogique :
Est-ce que le tableur peut être le remplaçant technologique d’un simple carnet de notes papier ? Est-ce que nous pouvons aller plus loin qu’une simple substitution ? Est-ce que nous pouvons aller jusqu’à révolutionner la manière de collecter ces “notes” pour qu’elles débordent de notre collecte pour aller aider nos élèves ? Comment passer d’une collecte à une visualisation performante de l’état d’une classe face à une compétence, de l’avancée d’un élève par rapport à un parcours d’apprentissage ? Comment construire cet outil avec quelques connaissances relatives au tableur et beaucoup de bricolage numérique ? Quelle évolution cet outil construit pour le mois de septembre a-t-il connue ?
Il y a tout un parcours de mis en place de cet outil, appuyé sur un logiciel libre qui est le sujet de cette présentation. Depuis les premières idées et les quelques avantages liés au tableur, il a évolué vers un outil de gestion et de partage de fiches de suivi que les élèves utilisent lors de leurs parcours d’apprentissage en Mathématiques et Français.
Il s’est nourri de réflexions passées et a connu quelques évolutions pour devenir plus efficace et moins chronophage sans toutefois déroger à un principe de base : je ne suis pas un expert de l’utilisation d’un tableur.
Apport du numérique :
Au départ le numérique joue le rôle de substitution d’un outil bien connu : le répertoire de notes. On y voit peu d’avantages. Puis il apporte des aspects qui lui sont propres comme l’automatisation de calculs, la mise en évidence de réussites ou d’échecs. On dote le carnet d’automatismes en utilisant quelques fonctions de base.
Dans un deuxième temps, avec l’éclairages de réalisations passées on lui permet d’aller plus loin. Au final il permet l’évolution complète du dispositif. Je sais où en est chacun mais chacun sait aussi où il en est. Le numérique permet d’effectuer alors une tâche lourde avec le papier mais très allégée par ce biais et donc faisable sur le temps d’une année scolaire.
Les élèves ont ainsi accès à un repère utile dans leur travail et qui est un reflet de ce qu’ils m’ont transmis. Le tout n’est possible qu’en ayant recours à une dernière automatisation : le publipostage.
Relation avec le thème de l’édition :
L’ensemble de l’outil est numérique et à la base de la réflexion, la transmission des fiches individuelles se fait en numérique également. Lors du confinement cela a permis à ceux qui le désirait de poursuivre leur parcours tout en conservant le repère auquel ils étaient habitués (j’ai également mis en ligne le reste du dispositif avec un un exerciseur et un manuel numérique). L’idée de poursuivre ceci à distance ou en présentiel sans les apports du tableur et du publipostage m’aurait semblé vouée à l’échec.
Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
La mise en place du dispositif accompagnait l’adoption du système PIDAPI et de ses très nombreuses compétences organisée en deux parcours : Mathématiques et Français.
Les élèves étaient alors jusque là habitués à l’utilisation d’une carte qui les renvoyait chaque semaine à un plan de travail. C’est la réunion de ceci et la nécessité de gérer la masse de données qui a conduit à leur présenter les deux fiches repères (une pour chaque parcours) dès le mois de septembre. La compréhension du document ne fut pas immédiate et a demandé pour certain à être doublée d’une liste de tâches où apparaissaient les compétences qui étaient à travailler. Les premières versions de l’outil n’aidaient pas à la création de cette liste (je devais lister les compétences en question manuellement).
Les évolutions ont conduit à l’automatisation de ces recherches, puis dans un dernier temps à une simplification de l’ensemble.
Si pour les élèves le repère n’a que peu évolué (quelques indications supplémentaires ont fait leur apparition), pour moi le temps à passer sur le tableur a été divisé par quatre.
Est-ce que l’outil est amené à évoluer ? De ce que mes élèves m’ont dit, oui. Mais c’est plus un effort de clarté dans la fiche qui est la leur que dans ce que le tableur me permet actuellement.
Plus d’infos sur : Sébastien Manodritta
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