Dans cette chronique « COVID-19 & continuité pédagogique », nous vous proposons le récit de plusieurs enseignants et leurs méthodes, « trucs & astuces » pour mettre en place l’enseignement à distance avec leurs élèves.
Grégory Michnik, professeur de SVT dans les Hauts-de-France, nous explique comment il fonctionne, depuis maintenant deux semaines, avec ses 85 élèves de seconde et terminale, mais également comment il apporte son aide aux enseignants de son établissement et de sa discipline puisqu’il est également référent numérique et IAN dans son académie.
« J’ai déjà l’habitude travailler en classe inversée voire classe renversée avec mes terminales ; les habitudes de travail sont donc relativement conservées par rapport à une situation normale » , explique-t-il.
Réaliser des expériences à la maison
Il argumente en précisant que les réflexes sont les mêmes : les élèves ont à leur disposition plusieurs ressources, des capsules vidéo, des diaporamas… et à partir de cela, ils bâtissent leur cours et me les envoient.
Comme nous sommes en SVT, toute la partie Travaux Dirigés est un peu plus compliqué à réaliser alors Grégory a décidé de lancer des défis à ces élèves pour pouvoir réaliser des petites expériences dans leur cuisine, par exemple ; « avec les moyens du bord, faire une filtration de chlorophylle dans du papier filtre ou encore faire une digestion enzymatique avec du pain, par exemple » .
« L’objectif est de les faire travailler à la maison avec ce qu’ils ont sous la main et ce qu’on peut trouver dans les placards de cuisine » .
Planification du travail
« Je suis vraiment attentif à ce qu’ils fassent une planification de leur travail et à partir de ce que je leur donne, ils sont libres de travailler comme ils le souhaitent » .
Grégory souhaite apprendre à ses élèves à être autonomes, à s’organiser par eux-même ; il ne les presse pas dans le temps.
Classes virtuelles pour l’accompagnement si besoin
« Régulièrement dans la semaine, je fixe des rendez-vous en classe virtuelle avec l’outil du CNED et si ils ont besoin d’aide, ils peuvent venir pour poser leurs questions » . Grégory n’oblige pas les élèves à participer à toutes les sessions de classe virtuelle.
« C’est en quelque sorte une permanence pour permettre aux élèves de demander de l’aide quand ils en ont besoin » .
Plusieurs outils pour faciliter le travail des élèves
Grégory utilise donc l’outil classe virtuelle du CNED mais aussi l’outil institutionnel de l’ENT et enfin l’outil Classroom de Google qui pour lui, » a vraiment fait ses preuves avec les élèves qui sont ravis d’utiliser cet outil » .
En multipliant les outils, Grégory s’assure de garder le lien avec tous les élèves. Il essaie également de prendre en considération que chaque élève n’a pas les mêmes matériels à disposition chez lui. « Certains n’ont qu’un Smartphone pour travailler » . C’est aussi pour cela qu’il a décidé de ne pas faire d’évaluations sommatives, pour ne léser personne.
« Je pratique plutôt l’évaluation formative ; j’évalue sous forme de badges, notamment en seconde. Les élèves voient leur progression, même si ce n’est pas une note et c’est toujours positif » .
La première semaine de confinement a été très chronophage pour Grégory qui a été mis à contribution pour aider plusieurs de ses collègues. A l’heure de l’interview, alors qu’on entamait la troisième semaine de confinement, il avoue que tout s’est plus ou moins mis en place, « une sorte de routine et ça commence à aller mieux » .
« Il faut quand même mesurer le droit à la déconnexion et se dire qu’à partir d’une certaine heure, j’arrête » ! conclut-il.
Merci Grégory !
Interview réalisée en visio par Webex