L’intelligence artificielle en éducation, c’est avant tout le traitement de données permettant la mise en œuvre de solutions permettant d’assister et d’interagir avec les humains pour apprendre. La puissance de calcul et les capacités de stockage des machines et la construction d’algorithmes très élaborés permettent aujourd’hui de proposer des solutions concrètes aux enseignants.
Mais la collecte, le traitement, la conservation des données, en particulier des élèves, pose un problème éthique et de droit particulièrement sensible. La conformité au règlement général sur la protection des données (RGPD) et à la loi Informatique et Liberté sont des conditions strictes de la mise en œuvre d’une politique des données.
La CNIL fait un certain nombre de recommandations pour la protection des données : la minimisation des données, c’est à dire la collecte de données personnelles limitée au strict nécessaire ; la définition des objectifs du recueil des données et la nature des données et leur source ; les destinataires des données ; la durée de conservation des données ; les mesures de sécurité prises par la structure et le responsable du traitement qui les utilise.
Dans cet entretien réalisé à Ludovia , Jean-Marc MERRIAUX apporte des précisions sur cette politique des données mise en œuvre par le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse. Pour lui, la stratégie du ministère repose sur trois piliers :
. La question de la protection des données des élèves qui constitue une des missions du Délégué à la protection des données doit permettre de renforcer le cadre de confiance.
. La question de la valorisation des données . « Plus qu’une politique de la donnée se pose la gouvernance de la donnée …De quelles données avons-nous besoin à des fins pédagogiques pour permettre de renforcer les outils mis à la disposition de la communauté éducative ? » L’enjeu de la minimisation de la donnée se posera donc à l’administrateur ministériel des données qui doit être nommé à cette rentrée scolaire.
. Enfin la question du comment exploiter ces données dans un véritable cadre éthique. Le ministre a annoncé la création du comité d’éthique sur la donnée d’Education dont ce sera une des missions. Ce Comité sera présidé par Claudie HAIGNERE et son installation est imminente.
Pendant LUDOVIA#16, Jean-Marc Merriaux a notamment participé à la table ronde aux côtés de Aurélie Jean : « Intelligences artificielles et numérique pour l’éducation », dont vous pouvez lire le résumé ici.