Pilotage numérique et pilotage des établissements scolaires, une réflexion multiforme pour ce premier séminaire des directions.
Première partie, l’état de l’art ! Poser des constats, émettre des questions !
Après avoir, pendant quelques années, hébergé le séminaire des collectivités territoriales, LUDOVIA#16 a innové cette année encore avec un séminaire des directions.
Parce que c’est à l’échelle du chef d’établissement, ou selon le pays, du directeur d’école qu’une réelle dynamique d’établissement autour des usages du numérique peut se créer, ce séminaire a proposé aux intervenants et spectateur d’échanger autour du pilotage du numérique dans les établissements, de pouvoir faire des comparaisons entre les types d’établissements et de s’inspirer des expériences et méthodologies mises en œuvre dans d’autres pays francophones (canada, Belgique, suisse, etc.).
Ce séminaire a été ventilé sur une journée et organisé autour de plusieurs temps forts ainsi qu’une synthèse permettant de collationner et laisser une trace des travaux.
Premier temps fort, une salve de Pecha Kucha !
Pour ceux qui l’ignorent encore, un Pecha Kucha ’20×20′ est un format de présentation composé de 20 slides contenant chacun une image ou quelques mots. Chaque slide est affichée pendant 20 secondes avant d’être remplacée automatiquement par la suivante. La présentation est donc courte et efficace !
Pour cette première partie de journée et après une introduction du maître de cérémonie, Lionel Tordeux, c’est de la plus éloignée des directions qu’est venu la première intervention.
Marie-Ève Gagnon et Yvan Fortier ont décrit avec justesse le type de pilotage nécessaire au développement des usages du numérique dans les écoles québécoises. Pour Marie-Eve et Yvan, le passage à l’action est digne d’un labyrinthe. Pour réussir et faire sens, il faut choisir une direction, travailler en équipe et mettre les gens en confiance. Ne pas oublier également de célébrer les petits succès.
Tout cela sous-entend également pour la direction un changement nécessaire de posture, une certaine agilité et une vision systémique.
De ces quelques conseils, le Pecha Kucha suivant s’est attardé, à travers la Belgique et les propos d’Isabelle Marx, sous-directrice, sur les enseignants, en leur qualité de partenaires incontournables dans le pilotage numérique d’un établissement.
Son retour d’expérience est riche de multiples projets numériques et des activités annexes, comme par exemple la formation entre pairs, ou des ateliers thématiques réguliers, qu’ils ont engendrés. Ces différents projets ont permis de stimuler les enseignants ainsi que leur créativité et ont engendré de la confiance dans ce partenariat entre direction et enseignants.
Se rapprochant toujours d’Ax-les-Thermes, nous sommes passé par Soissons où Philippe Culem et Paola Zakrewski ont conjugués la robotique et l’usages des ENT pour initier un nouveau pilotage dans deux écoles.
C’est au départ de deux robots simples que le projet fut mené et réussi, la mise en place à l’échelle de la ville se base sur les résultats de cette expérimentation.
Facteurs clés du succès, un accompagnement en pair a pair, un échange de services et la présence d’un eRUN, « Enseignants pour les Ressources et les Usages Numériques », actif dans le réseau du premier degré.
Des usages pédagogiques des robots à l’apprentissage de la pédagogie avec le numérique, il n’y a qu’un pas que nous avons franchi au travers d’un petit détour par la Suisse via Lyonel Kaufmann et sa description de méthodes pour piloter et coordonner la mise en œuvre d’un Plan d’action numérique d’un établissement de formation de niveau tertiaire à la HEP Vaud.
Cette Haute Ecole Pédagogique est soumise à un accroissement majeur de sa population (250% en 10 ans). Elle a donc au départ de son offre universitaire complexe du mettre en place un plan d’action avec le numérique en objectifs. Celui-ci se focalisant sur le développement de compétences sciences informatiques, sur le choix des outils et les questions hybridation des formations.
Le canton, quant à lui, met également en œuvre un plan global intégrant le numérique dans son aspect pédagogique. Il est à noter que le gouvernement fédéral déploie également un plan similaire renforçant le cantonal ajoutant le cadre de la science informatique.
Le plan a été construit dans un esprit dirigé, mais il est mis en œuvre dans une optique d’écoute et une volonté de retour de terrain afin de l’affiner. Un référentiel de compétence a été revisité et est validé par l’institution. La formation initiale et continue prendra compte de ce référentiel
L’implémentation a lieu en projets pilotes auprès de 10 établissements pilotes sur les 124 que compte le canton.
Enfin La HEP propose une multitude de services annexes, dont un focus sur les habiletés digitales au travers d’un appel de projet interne, la mise en place de groupes de travail et de projets internes, l’organisation de moment de rassemblement et de réflexion et la création d’un lieu d’expérimentation.
Agnès Castel, a ensuite dégoupillé son Pecha Kucha, en qualité d’IEN de l’académie de Poitiers en donnant son point de vue sur le pilotage numérique des écoles (premier degré).
L’inspecteur a, selon Agnes Castel, toute sa place dans cette réflexion. Celui d’abord de donner envie, au travers de l’information et de la veille déployée sur le terrain.
C’est ensuite la formation, avec l’équipe de circonscription, qui est mise en œuvre afin d’apporter un soutien aux enseignants dans leur démarche d’appropriation. L’inspecteur doit aussi être rassurant, par exemple en mettant en place un accompagnement dans les choix de l’équipement, sur le terrain au côté du directeur. Il doit aussi rassurer et informer les élus sur les possibilités et les enjeux.
La mise en projet des équipes pédagogiques est enfin un dernier axe de travail, au côté de la DAN, afin de proposer des action concrètes de mise en réseau et favoriser les espaces d’échanges.
Par-delà toutes ces actions, c’est particulièrement la confiance et la valoriser des compétences professionnelles.
Enfin il y a la question du retour, auprès des élus et familles mais aussi entre pairs pour montrer que chacun y a sa place et le numérique favorise les échanges au travers des outils et espaces mis en place.
Toulouse enfin pour cette dernière intervention, Benjamin Paul reprenant des exemples de projets structurant tel que la mise en place d’un ENT et l’usage de nombreux outils numérique comme facilitateur du pilotage de l’établissement.
Ce voyage de quelques milliers de Km au travers du pilotage effectués par différents établissements et pays a permis de préparer la seconde partie de la journée, une table ronde plaçant le numérique comme un levier, voir un nouveau moteur de pilotage des écoles et des établissements.
A suivre dans le prochain épisode…
Synthèse rédigée par Sébastien Reinders et Nicolas Le Luherne.