On a appelé la télévision la petite lucarne, une revue de Réseau Canopé lui a même été consacrée sous ce sobriquet. L’écran interactif, du fait de sa taille, serait plutôt une baie vitrée permettant de jouer du bout des doigts avec le Monde.
1. Le Dictateur (The Great Dictator) 1940 — Charlie Chaplin tient le Monde dans sa main.
La fenêtre sur le monde
Doté de la puissance et des capacités de l’ordinateur connecté, voire de ses ressources propres, muni d’applications et d’Internet intégrés, l’écran interactif en salle de classe permet d’afficher en grand toutes les interrogations qui peuvent se faire jour dans la classe. Un élève évoque un pays lointain et hop, toute la classe peut visualiser son emplacement, prendre connaissance de sa géographie, de ses paysages, des gens qui y vivent.
L’impact visuel de ces découvertes est très important, car il aide à fixer la mémorisation.
Comment préparer son voyage
Pour être le guide de ses élèves, le professeur doit avoir déjà réalisé le parcours. Il n’est bien sûr pas question d’avoir physiquement mis les pieds dans tous les lieux, mais l’enseignant doit (se) préparer au voyage.
Dans sa valise, il placera une application lui permettant de voyager. Pour reprendre l’exemple de la découverte d’un pays, Open Street Map, ou Google Earth sont très intéressants. Ils aideront à positionner le pays par rapport aux référents connus et même de pouvoir « zoomer », jusqu’au niveau du sol.
Pour se guider, un navigateur Internet est très utile. Il permettra d’explorer tous les recoins possibles. Mais attention, pour un voyage sans risque, il convient de s’assurer de la route à prendre en ayant défriché auparavant le parcours. On s’assurera ainsi que les élèves ne tomberont pas nez à nez avec un site dangereux. Les systèmes de protection mis en place par les éditeurs de logiciels web ou les académies ne peuvent garantir qu’il n’y aura aucun raté. C’est pour cela qu’il est prudent de faire la recherche hors de la vue des élèves. Lorsque le besoin de naviguer arrive en cours de classe, on peut désactiver l’écran ou mieux le mettre en mode « pause ». Les élèves continueront à voir l’affichage précédent pendant que le professeur s’aventure dans les arcanes du Web. Quand la recherche sera terminée, l’enseignant pourra lâcher la bride de son navigateur et envoyer sur l’écran le résultat de la recherche.
Rapporter des souvenirs
Le but du voyage entrepris est de développer les connaissances et la compréhension des élèves. L’expérience en direct a sans doute été très riche, mais il convient de l’ancrer en se munissant de petits cailloux à semer sur le chemin de la mémoire.
Pour cela, les écrans interactifs disposent d’un logiciel parfaitement adapté, le « TBIciel ». Ce logiciel ressemble à un logiciel de PréAO (Présentation assistée par ordinateur), mais contrairement à lui, il permet de modifier en direct, voire de partir de l’écran blanc pour obtenir le résultat escompté.
2. Parmi les outils intéressants des logiciels d’écrans interactifs, notons la possibilité d’afficher des images fixes ou animées, d’écrire en direct à l’aide des liens, comme ici vers une page traitant du film.
Tisser du lien
Si la plupart des TBIciels permettent la reconnaissance d’écriture manuscrite, écrire à la main une adresse URL et la faire reconnaître pour l’activer est peu évident.
Vous avez toutefois de nombreuses possibilités. Par exemple, certains TBIciels comportent un navigateur Internet intégré. Vous pouvez donc préparer le lien à visiter avant la séance et vous aurez immédiatement l’accès au contenu souhaité dès l’ouverture de la page du TBIciel.
Autre astuce, insérer les liens par copier-coller ou glisser-déplacer dans le fichier de travail. Ainsi, pas un simple clic, vous pourrez accéder à la page convoitée dans un navigateur externe.
Bien sûr, dans la vie de la classe, il y aura toujours le besoin de parcourir un site non prévu au départ. Dans ce cas, le plus simple est de préparer un lien vers un moteur de recherche. L’idéal est d’utiliser un moteur sécurisé comme :
Le coffre aux trésors
Nous avons vu que le logiciel des écrans interactifs permettait de créer des pages en direct, mais il permet également de créer des galeries pour organiser des objets, images, vidéos et divers objets interactifs ou multimédias.
Bien organiser sa galerie permet de retrouver facilement les éléments que l’on y a archivés. Pour cela, quelques habitudes sont bonnes à prendre :
- Créer des dossiers et sous-dossiers pour classer les éléments
- Indexer les éléments. A minima, il convient de donner un nom approprié au document, mais il est intéressant d’aller plus loin en indiquant des mots clefs qui faciliteront ensuite la recherche. Cette création de mots clefs peut sembler contraignante, mais on peut aussi la faire en compagnie des élèves en leur demandant de faire des propositions pour l’indexation. Cet entraînement leur sera utile pour effectuer ensuite des recherches.
- Utiliser le moteur de recherche incorporé. Ainsi, vous trouverez facilement les éléments en fonction de leur indexation. Certains logiciels proposent même des objets contextuellement proches de l’objet de la recherche.
- Partager son trésor est aussi à prévoir. Ainsi, d’autres enseignants peuvent profiter de votre galerie et vous pouvez mutualiser l’indexation et la constitution de galeries communes. Certains logiciels proposent une fonction « galerie d’équipe » qui donne accès à des galeries mutualisées, sur un réseau ou une Dropbox, par exemple.
Grâce au logiciel de TBI, l’écran interactif devient la mémoire de la classe. Tous les éléments peuvent y être conservés à portée de main, permettant d’y revenir plusieurs semaines après, ou de rebondir en lançant une nouvelle situation à l’aide d’une partie de la mémoire collective.
Plus d’infos :
Un site pour vous permettre d’aller plus loin dans la réflexion sur la recherche documentaire ; Exploratrice www.exploratice.13.ac-aix-marseille.fr
Article diffusé dans le cadre d’un partenariat