La séance de cours de pâtisserie que nous avons suivie avec Laurent Nadiras, enseignant au lycée des métiers Camille Claudel à Mantes-la-Ville, avait comme un goût de numérique. En effet, pour ce professeur prônant depuis longtemps le « zéro » papier, tous les outils numériques sont bons à prendre pour faciliter la pédagogie et les apprentissages des élèves.
Ce jour-là, les recettes de la charlotte aux poires vanille et chocolat et les viennoiseries bicolores ont été réalisées par les élèves de terminale CAP, en grande autonomie et ce, grâce aux outils numériques qui sont à leur disposition.
Gain de temps en début de cours avec l’ENI.
« Quand les élèves arrivent en classe, je me connecte à l’ENT “monlycee.net“ ; je fais l’appel sur l’écran numérique interactif, j’enregistre et c’est directement envoyé à la vie scolaire », explique Laurent Nadiras.
Pas de perte de temps en début de cours ; la séance pédagogique est déjà prête et l’enseignant la présente aux élèves en 5 minutes sur l’ENI avec les objectifs et les compétences qui doivent être validés sur la séance qui dure 6 heures.
Des ressources numériques variées pour aider les élèves dans leurs apprentissages.
Pour aider les élèves dans leur progression de la journée, de nombreuses ressources sont à leur disposition :
. Des fiches interactives en ligne sur un espace collaboratif hébergé sur le site du Réseau National de ressources (RNR) hôtellerie-restauration.
. Une Web-TV hôtellerie-restauration qui regroupe plusieurs centaines de vidéos pédagogiques, site hébergé comme le RNR par la DANE de l’académie de Versailles.
. Un logiciel de compétences, “SACOCHE“, Web Application gratuite mise en place dans les filières hôtellerie-restauration et alimentation de l’académie de Versailles, où ils peuvent retrouver les évaluations faites par leur enseignant tout au long de la séance, et qu’ils peuvent commenter s’ils le souhaitent.
« Les compétences sont évaluées tout au long de l’année ; ils peuvent consulter leurs appréciations et faire une demande de réévaluation si, éventuellement, ils ne sont pas d’accord et peuvent aussi s’autoévaluer ».
Face à cette multitude de ressources, la question s’est posée à un moment donné de la manière la plus pertinente de les mettre à disposition des élèves, des parents, aussi bien dans la classe et dans “la cuisine“ ou “le laboratoire de pâtisserie“, lieu d’expérimentations et de productions professionnelles, qu’à la maison.
Des équipements investis par la Région Île-de-France pour favoriser les usages.
Ainsi, il y a 8 ans déjà, Laurent Nadiras a eu l’idée de bâtir un premier projet pour équiper salles et ateliers en vidéoprojecteurs; depuis les équipements se sont modernisés peu à peu et ont évolué avec leur temps.
« J’ai créé un projet et tout de suite, la Région et la DANE de l’académie de Versailles ont répondu présents », explique-t-il.
Récemment, il a même accueilli dans sa salle, un ENI de marque Promethean flambant neuf.
« Cela fait 4 mois que nous avons l’ENI Promethean ; là, c’est encore autre chose. On est dans un espace numérique interactif dans lequel tout est intégré et où les élèves sont vraiment acteurs ».
Enfin, un outil et pas des moindres, est venu compléter l’environnement numérique des élèves : 42 tablettes SQOOL, à l’ergonomie adaptée pour la cuisine, fournies par la Région et qui, depuis septembre 2018, font partie intégrante de leur « cartable ».
Au-delà du matériel, ce sont les méthodes pédagogiques des enseignants qui font la « révolution ».
De chez eux, les élèves peuvent à tout moment, consulter les ressources qui sont à leur disposition. C’est d’ailleurs ce que leur demande leur enseignant avant d’arriver en cours de pâtisserie, puisqu’il pratique une certaine forme de pédagogie inversée.
« Je procède en pédagogie inversée. Je leur mets en ligne leur progression à l’année ; ils peuvent donc, de chez eux, aller voir les fiches techniques, les vidéos qui correspondent à la séance à venir. Comme ça, quand ils arrivent, ils ont déjà une antériorité et peuvent partager entre-eux et avec moi et être assez autonomes ».
Et il ajoute : « chacun avance à son rythme pour atteindre les objectifs de la séance ; et moi, cela me permet de cibler les élèves qui sont en difficulté, d’aller les aider et d’approfondir avec eux certaines techniques ».
Au début, les collègues de Laurent Nadiras ont regardé le dispositif d’un œil amusé, parfois distrait : cela semblait un projet presque “fou“ que d’envisager du numérique dans les cuisines, ateliers soumis à la chaleur, à l’humidité, à des projections, à des chocs, ….
Aujourd’hui, ils ont tous adhéré au projet « et maintenant, plus personne, élèves et enseignants, ne peut se passer des usages du numérique », conclut-il.