Le meilleur au monde, au Sommet du numérique 2019
C’est par ces mots que le professeur Thierry Karsenti de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation présente le Cadre de référence de la compétence numérique dévoilé par Eric Caire, député de La Peltrie, Ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale et Jean-François Roberge, député de Chambly, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec au Sommet du numérique en éducation qui s’est tenu à Montréal les 25 et 26 avril dernier.
Simple, court, accessible, d’une lecture facile Le Cadre de référence de la compétence numérique regroupe les dimensions jugées indispensables pour apprendre et évoluer au 21e siècle, et ce, tant pour les apprenantes et les apprenants que pour les membres du personnel enseignant ou professionnel : peut-on lire en Introduction. Cet ouvrage a été conçu avec principal objectif de définir les dimensions par lesquelles les apprenants-tes, qu’il s’agisse d’élèves du primaire, d’universitaires ou de citoyen, atteindront une autonomie suffisante pour leur permettre de faire face aux innovations technologiques, dont l’intelligence artificielle, sur lesquelles ils sauront poser un regard critique et se les approprier s’ils jugent qu’elles peuvent leur être utile.
Une compétence déclinée en douze dimensions qui comportent différents éléments :
1- Agir en citoyen éthique à l’ère du numérique, au coeur du Cadre, résulte de l’application des autres dimensions. Le citoyen se doit d’être conscient des conséquences de l’utilisation des technologies numériques.
2-Développer et mobiliser ses habiletés technologiques demande en premier lieu de développer une compréhension globale à l’égard de l’intelligence artificielle, puis de développer sa pensée informatique, de sécuriser ses données personnelles, etc.
3- Exploiter le numérique pour l’apprentissage où par exemple l’apprenant-te conduira de façon stratégique ses outils de prises de notes et d’organisation.
4- Développer et mobiliser sa culture informationnelle en mettant en oeuvre une stratégie de recherche efficace et rigoureuse.
5- Collaborer à l’aide du numérique, voir de co-créer à partir de l’environnement médiatique ou numérique tout en développant ses habiletés interpersonnelles.
6- Communiquer à l’aide du numérique, développer une diversité de stratégies pour utiliser les outils numériques et adapter ses messages en tenant compte des règles et conventions liées à la communication numérique.
7 – Produire (ou co-produire) du contenu avec le numérique par l’utilisation de divers supports médiatiques tels que du texte, du son, des images pour manipuler les données numériques et savoir utiliser les contenus disponibles pour s’inspirer ou nourrir ses productions.
8- Mettre à profit le numérique en tant que vecteur d’inclusion et pour répondre à des besoins diversifiés, analyser les fonctionnalités de chaque outil afin de sélectionner et utiliser celui qui répond aux besoins identifiés.
9 – Adopter une perspective de développement personnel et professionnel avec le numérique dans une posture d’autonomisation, acquérir, maintenir ou développer des compétences à l’aide du numérique et par les réseaux professionnels appropriés pour s’informer des nouveaux développements.
10 –Résoudre une variété de problèmes avec le numérique, analyser une situation, se représenter adéquatement le problème, mobiliser différentes ressources tout en évaluant sa démarche au long du processus.
11- Développer sa pensée critique envers le numérique en sachant l’évaluer avant de l’utiliser en se basant sur des critères d’analyse rigoureux.
12- Innover et faire preuve de créativité avec le numérique, concevoir des démarches d’innovation tout en utilisant les possibilités technologiques pour exprimer sa créativité.
Le meilleur au monde
Comme c’est le seul Cadre de référence de la compétence numérique que je connaisse, je ne suis pas en mesure de porter une lecture critique.
Cependant la rigoureuse méthodologie utilisée par ses concepteurs, le Groupe de recherche interuniversitaire sur les impacts pédagogiques des technologies de l’information et de la communication (GRIIPTIC) http://griiptic.ca/ semble justifier cette affirmation. Cent trente cinq documents relatifs aux compétences du 21e siècle, aux compétences informationnelles et aux compétences numériques ont été recensés et sélectionnés en fonction de leur pertinence. Ces documents ont été analysés à l’aide d’IRaMuTeQ https://fr.wikipedia.org/wiki/Iramuteq_(logiciel) , un logiciel libre et ouvert d’analyse de données textuelles ou de statistique textuelle (Wikipédia) et dont le rapport a permis d’établir la résonance entre les différentes tendances.
Puis le logiciel QDA Miner, un logiciel d’analyse de données qualitatives et de méthodes mixtes, conçu pour aider les chercheurs à gérer, coder et analyser des données qualitatives a permis de faire certaines recommandations à partir de l’analyse de plus de 70 référentiels.
Une analyse de contenu systématique, suivi d’une grille de codification élaborée par trois codeurs suite à l’analyse de six référentiels considérés incontournables par l’ensemble des chercheurs a produit des résultats préliminaires qui ont été catégorisés en quatre thèmes principaux : compétences informationnelles, citoyenneté du 21e siècle, utilisation d’outils numériques et apprentissage avec le numérique.
Une dernière analyse qualitative avec QDA Miner a permis d’obtenir une saturation de données.
Plusieurs consultations ont eu lieu tout au long du processus auprès des membres du GRIIPTIC, des gestionnaires du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ainsi qu’auprès des acteurs du milieu et du RÉCIT qui ont répondu à un sondage en ligne (SurveyMonkey). Tous les commentaires ont été soigneusement analysés et ont permis de préciser la finalité de chacune des dimensions.
Pour consulter le Cadre de référence de la compétence numérique.
Pour aller plus loin, le livre de Thierry Karsenti (2019) Le numérique en éducation. Pour développer des compétences. Presses de l’Université du Québec.