A l’occasion de l’université de printemps de Ludovia#CH, 2ème édition à Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud en Suisse, de nombreux intervenants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème « Des ressources numériques pour ressourcer les pratiques ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces présentations jusqu’au début de l’évènement, mardi 16 avril 2019.
Samuel Chenal et Charles Truchot présenteront « Tout le monde aime les chatons… » Salle Aula Magna – Château d’Yverdon-les-Bains, jeudi 18 avril de 10h00 à 12h30.
Résumé de l’intervention
Contexte
Si l’accessibilité permanente des ressources invite à repenser tant l’activité de l’enseignant que la façon dont les élèves apprennent, la production incessantes de données et méta-données numériques nous contraint, en connaissance de cause, à redessiner les contours d’une société numérique pour nos générations de demain.
Nous assistons en effet – à l’échelle planétaire et depuis une dizaine d’années – à un phénomène de « globalisation numérique galopante dirigée par quelques entreprises hégémoniques proposant, notamment, des outils et services informatiques dans le cloud. L’ampleur et la rapidité inédites de cette globalisation relève toutefois bien souvent de modèles économiques opaques et agressifs, centrés sur le profilage, la publicité ciblée, la rétention et la commercialisation de données, qu’elles soient personnelles, professionnelles ou étatiques. Il devient dès lors difficile de fermer les yeux et de ne pas analyser les profondes dépendances développées par nos sociétés contemporaines vis-à-vis de ces types de services et outils numériques quotidiens qui finissent par mieux connaître nos réseaux que nous-même. Itopie vous propose dès lors de réfléchir collectivement aux risques qu’entraînent cette dépendance et surtout, aux alternatives qui émergent. Les fameux signaux faibles…
Alternatives
Les signaux du Cigref*, par exemple, dont la mission est de développer la capacité de ses membres à intégrer et maîtriser le numérique. Dans son récent rapport – L’open source, une alternative aux grands fournisseurs (déc.2018) – cette association des 150 plus grandes entreprises et administrations publiques françaises a renouvelé la volonté des organisations publiques comme des entreprises membres, de trouver des alternatives pour « desserrer l’étau financier des fournisseurs » et pour disposer de marges de manœuvre plus grandes dans leurs négociations avec les éditeurs de logiciels. Le logiciel libre confère aux entreprises, analysent-ils, « des avantages stratégiques ainsi que des leviers d’action sur leur compétitivité. »
*CIGREF https://www.cigref.fr/publication-open-source-une-alternative-aux-grands-fournisseurs-du-numerique/
Propositions
Dans cette droite ligne, nous vous présenterons de nouvelles pratiques pleines de potentiel et vous proposerons une stratégie numérique collaborative visant à :
• renforcer l’autonomie et la protection des utilisatrices et utilisateurs ;
• développer une pensée critique à même de s’adapter à un monde en profonde mutation ;
• appréhender nos espaces numériques quotidiens – qu’ils soient individuels, collectifs ou professionnels ;
• identifier aux mieux nos besoins numériques et leurs écosystèmes ;
• déployer une pensée autonome et l’exprimer dans un débat collectif ;
• favoriser la diversité, la créativité et l’innovation, individuellement et collectivement.
Pourquoi un Explorcamps ?
Chatons-Leman et Chatons Windfield sont les deux faces d’un projet-pilote porté par Itopie informatique. Ce projet s’inscrit lui-même dans le projet CHATONS, initié par l’association française Framasoft à l’origine du collectif éponyme.
C’est quoi un CHATONS ?
1. Un collectif d’hébergeurs répondant à une charte exigeante en matière de protection des données
2. Une plateforme numérique de communication, de production et d’échanges – libre, décentralisée et fédérée.
Un Chatons propose ainsi l’hébergement de tout un éventail de services numériques – appelé habituellement cloud et similaires aux fonctionnalités proposées par les géants numériques, mais essentiellement différents – hors de toute logique publicitaire et de commercialisation de données – dans le but de collaborer et de partager.
https://chatons.org/ et http://chaton-leman.ch/
Itopie cherche à déployer à travers ce projet un modèle original et reproductible de « super-chatons » – soit deux « matous » à très hautes valeurs sociales, véritables plateformes de communication, de production et d’échanges – libres, décentralisées et fédérées – dédiées aux institutions, Pouvoirs publics et acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), dans les régions genevoises et nord-vaudoises. Miaou… Nous pensons qu’une réflexion stratégique collective permettrait de définir les caractéristiques clés de ces écosystèmes (inconvénients et avantages des logiciels open source, gestion des risques, financement et gouvernance, licences…) pour amorcer la nécessaire migration de ces acteurs « d’intérêts publics » vers des solutions numériques sécurisées, ouvertes et diversifiées.
Nous souhaitons ici vérifier la pertinence de notre proposition et tenter de la faire résister au débat de l’Explore-Camp – avec pour objectif d’amener des éléments effectifs de réponse à la problématique posée par le thème de l’édition. Nous pourrons alors vérifier l’intérêt de coconstruire des outils, services et stratégies numériques à même de répondre à nos besoins communicationnels quotidiens ainsi qu’aux hautes valeurs sociales intrinsèques à nos structures « d’intérêts publics ».
Qui somme-nous ?
Itopie informatique – en tant que société coopérative – positionne au cœur de son modèle économique la responsabilité éthique liée à l’informatique solidaire et au développement durable. La dimension sociale, inhérente à notre structure d’entreprise, nous amène à travailler comme des artisans de l’informatique, tissant entre-elles les valeurs coopératives et celles de la culture libre. Outre les différents biens et services proposés par la coopérative, nous portons un ensemble de projets, numériques ou non, qui visent à inscrire nos pratique technologiques quotidiennes dans des interactions sociales vivantes et diversifiées, à même de produire une économie numérique territorialisée durable.
Plus d’infos sur : ludovia.ch, Samuel Chenal et Charles Truchot