Geneviève Ponsonnet, professeur de physique-chimie au lycée Blaise Pascal à Orsay dans l’académie de Versailles, pratique la classe inversée depuis plusieurs années. Dans cette interview, réalisée pendant le dernier Ludovia#15 (avec le soleil:-), elle témoigne de sa méthode qui consiste à utiliser un « plan de travail pour différencier ».
« Lorsque j’ai commencé à travailler en pédagogie inversée dans mes classes, je me suis rendue compte que souvent, les élèves ne savaient pas où on allait :
quelle ressource consulter ? dans quel ordre ? quel document compléter ? quelle activité réaliser ?
Donc depuis, deux ans, j’ai instauré un plan de travail sur chaque séquence« , explique Geneviève Ponsonnet.
Dans ce plan de travail se trouve la totalité des ressources que les élèves auront à utiliser, travaux pratiques, exercices, la liste des notions et compétences à acquérir mais aussi, parfois, le jeu ! Par exemple, Geneviève, qui est impliquée dans plusieurs activités différentes en tant qu’enseignante très engagée dans les nouvelles formes de pédagogie, peut intégrer une mission de « Survive on Mars » dans une séquence.
Le plan de travail, qui peut s’avérer très volumineux, se présente tout simplement sur un format A4 dans la pratique de Geneviève : elle y intègre plusieurs QR code qui donnent accès aux élèves à toutes les ressources (par exemple, la playlist de toutes les vidéos qu’elle produit sur Youtube).
En classe, les élèves travaillent en îlots de 4 et choisissent de se placer par affinité en début d’année, « car les élèves aiment bien travailler avec des élèves qu’ils apprécient« , précise t-elle. Souvent, elle remarque que les groupes se créent aussi par niveau, ce qui lui permet d’avoir plus de temps pour s’occuper des élèves en difficulté.
En cours d’année, il peut arriver de modifier la composition des groupes de travail pour rééquilibrer les îlots et maintenir une ambiance studieuse de collaboration et d’entraide entre les élèves.
Geneviève Ponsonnet va encore plus loin : elle est en réflexion avec son lycée pour passer les séquences de cours de 1 heure à 1 heure 30 : changement de posture dans la classe, changement d’unité de temps et réflexion sur l’occupation de l’espace…Elle fait partie de ces enseignants en constante réflexion sur la meilleure manière de faire apprendre aux élèves dans un cadre agréable et ludique.
La réforme du lycée pourrait être l’occasion de repenser l’espace-classe : enlever le bureau du professeur, proposer des espaces de travail seul, en groupe, des tableaux pour s’expliquer entre élèves, des coins plus « zen » pour travailler en autonomie.
« Aujourd’hui, mes élèves ont compris le mode de fonctionnement ; ils arrivent en classe, placent les tables en îlots, s’installent et sont très vite au travail« .
Pendant les cours, je viens aider les élèves qui en ont besoin, qui m’appellent, mais je fournis des réponses plus individualisées, au moment où l’élève en ressent le besoin. J’ai l’impression d’être plus efficace et plus utile que lorsque j’expliquais devant la classe entière.
« Finalement je me sens moins fatiguée et très très heureuse de voir les sourires de mes élèves ».
Même si elle ajoute que la mise en place sur les deux premières années lui a pris pas mal de temps. Aujourd’hui, elle partage sa pratique et son expérience avec d’autres enseignants, au cours des formations qu’elle donne dans l’académie et via les réseaux sociaux et notamment Twitter ou lors d’évènements tels que Ludovia, au cours de l’année.
Merci à Geneviève Ponsonnet pour sa relecture et son oeil bienveillant sur notre article 🙂