L’association Inversons la Classe organise à l’université Paris Descartes à Paris, les 29,30 juin et 1er juillet le CLIC 2018, le congrès des classes inversées et des pédagogies actives.
Un Clic, affirme sa présidente Héloïse Dufour, “c’est un événement majeur du monde pédagogique.C’est un moment de partage, de réflexivité sur les pratiques pédagogiques, sur les pédagogies alternatives, sur l’impact du numérique dans l’éducation.”
Durant 3 journées, les organisateurs, tous enseignants du primaire, du secondaire et du supérieur proposent une centaine d’activités aux quelques cinq cent participants qui sont attendus venant de toute la France métropolitaine et ultramarine et même de Belgique, d’Espagne, de Suisse, du Maroc, du Québec : des ateliers de mise en pratiques, des retours d’expériences, des tables-rondes réflexives, des conférences plénières.. Tout cela dans le partage, l’échange, la collaboration, et l’envie de faire progresser chaque élève.
Organisé comme un colloque scientifique où les participants peuvent proposer des ateliers soumis à un conseil scientifique, cet événement se veut un moment de formation par les pairs complémentaire des formations institutionnelles.
Cédric Villani en débat avec le professeur Mohamed Chetouani sur l’intelligence artificielle, Franck Ramus, Marcel Lebrun et Jean Marc Huart seront les intervenants des conférences plénières.
Qu’est ce que la classe inversée ?
Il s’agit davantage d’une philosophie que d’une méthode « pour redonner du sens à la présence de l’enseignant et à la relation humaine » écrit Catherine Becchetti Bizot dans son rapport « Repenser la forme scolaire à l’heure du numérique.
Développer des pédagogies actives en classe, prévoir de la différenciation pédagogique et d’une façon plus générale mettre en place des conditions d’apprentissage plus stimulantes pour les élèves, plus proches de leur univers et susceptibles de les conduire vers une plus grande autonomie dans leurs relations aux savoirs, c’est chronophage reconnaissent nombre d’enseignants préoccupés par l’évolution de leurs pratiques . Or, la crainte de ne pas “ boucler le programme”, en particulier dans les classes à examen, constitue alors un vrai problème.
En s’interrogeant sur leur rôle et particulièrement sur la valeur ajoutée de leur présence en classe, en revisitant la nature du « travail hors la classe » des élèves , nombre d’enseignants ont fait le choix de privilégier en classe les activités favorisant les interactions entre élèves et enseignants et les activités de personnalisation.
L’organisation spatiale de la classe joue un rôle majeur : celle-ci est alors aménagée “en îlots” permettant aux élèves de travailler en groupe, et de se voir . Cela les rend actifs et interactifs et permet la circulation du professeur qui peut intervenir en appui pour expliciter, conseiller, accompagner.
L’enseignant n’est alors plus en face à face mais en côte à côte.
Les activités pédagogiques hors la classe ne nécessitent pas l’accompagnement du professeur; elles sont facilitées par l’usage de supports numériques comme une courte vidéo qui retrace l’essentiel “des savoirs “ à maîtriser et que l’élève peut voir et revoir à sa guise.
Le thème de cette troisième édition du CLIC c’est “Changer de posture pour apprendre”.
Cela ne concerne -t-il que les enseignants ? Certainement pas reconnaît la présidente de ce collectif qui imagine une “institution inversée”, une Ecole qui serait “moins dans le face à face et plus dans le côte à côte, moins dans le descendant et plus dans l’horizontal , une Ecole de la confiance.”
Pourquoi ce collectif enseignant mobilise-t-il ses membres pour organiser ce type d’événement ?
Tout simplement, affirme Héloise Dufour, parce que l’Education Nationale est un système qui est historiquement très vertical dans lequel toute proposition est vécue comme une injonction; d’où l’importance capitale des collectifs enseignants en tant que tiers qui peuvent eux se situer en dehors de cette tradition hiérarchique et faire des propositions qui sont moins vécues comme des injonctions.”
Le CLIC c’est un lieu “où on se pose des questions, et si l’on n’y trouve pas toutes les réponses on peut y nourrir sa réflexion , s’en poser de nouvelles et y rencontrer des personnes qui vont faire évoluer cette réflexion…Il y a autant de manières de satisfaire sa propre curiosité pédagogique que d’apporter des idées aux autres participants.”
De très nombreux partenaires accompagnent ce collectif dans cet évènement dont bien évidemment le ministère de l’Éducation Nationale et le réseau Canopé mais également la CPU, le réseau des ESPE, la Ligue de l’Enseignement, les Cahiers pédagogiques , la CASDEN…et bien sûr Touteduc et Ludomag.com