“Dire qu’un collectif est apprenant, c’est dire que toute personne qui veut apprendre quelque chose peut s’appuyer sur ce que les autres ont appris avant et donc pour que ça fonctionne il faut avoir appris et avoir transmis et en tout cas avoir laissé des traces de ce qu’on a appris ou de ce qu’on a étudié. Donc il faut que tout le monde puisse entrer dans cette dynamique d’apprentissage et d’innovation”.
C’est par cette définition que Frédérique ALEXANDRE BAILLY rectrice de l’académie de Dijon présente le projet académique d’académie apprenante au rendez vous du forum organisé lors du congrés de la Mission Laïque Française à Deauville.
Emprunté au rapport remis au ministre sur la société apprenante qu’ont produit Catherine BECCHETTI BIZOT, François TADDEI et Guillaume HOUZEL le concept d’université apprenante s’invente dans ce territoire à l’initiative de la rectrice qui ajoute :
Qui encourage tous les acteurs entrer de façon autonome dans une dynamique d’apprentissage et d’innovation.
C’est un cadre qui favorise systématiquement l’intelligence collective en mettant à disposition des acteurs des outils et des lieux.
C’est un cadre qui aide à s’appuyer sur la recherche en rendant accessible les travaux de recherche, en rendant compréhensible les travaux de recherche via l’information et via des documents, des conférences.
Et puis du coup c’est un cadre qui va encourager tous les acteurs à fonder leur pratique sur la recherche et à documenter leurs innovations, tous leurs dispositifs pour pouvoir les partager
C’est donc quelque chose qui invite au collectif.”
Le projet académique de l’académie apprenante a été publié en mars dernier. C’est le résultat d’un an de consultation et d’un travail à 3000 personnes.Un comité de pilotage de 40 personnes.
Avec la participation des parents, des élèves, des élus, des personnels de l’éducation nationale, des partenaires, ce sont plus de 380 propositions qui ont été retenues pour construire ce projet.
La plus forte demande qui est remontée des élus et en particulier des maires que la rectrice a tous rencontrés c’est : “on veut faire autre chose que financer, on veut participer aux discussions, on veut être impliqués dans la pédagogie ..”
Une telle demande a nécessité de changer la façon de faire : pour que ce soit partagé « pas de papier glacé une fois pour cinq ans mais un site qui va être dynamique et sur lequel on va vraiment répondre aux besoins des personnes.
On lance un changement culturel très très fort et dans lequel on a quatre axes :
. Apprendre et réussir. En visant l’excellence de chacun, pour les élèves en devenant acteur de ses apprentissages et pour les enseignants en adaptant l’enseignement aux besoins de chacun
. Garantir le bien être. En développant des relations respectueuses et constructives entre les acteurs, en agissant pour améliorer le cadre de vie et d’études, en repérant et en accompagnant les grandes difficultés et les moments de fragilité.
. Investir son avenir. En soutenant l’ouverture d’esprit et l’initiative, en appréhendant la diversité des métiers pour faire ses choix, en favorisant les parcours ambitieux
. Libérer les énergies. En développant la culture de l’autonomie, en approfondissant les compétences et la motivation de chacun tout au long de la vie, en transformant l’académie en communauté apprenante.
Dans cet entretien réalisé lors du congrès de la MLF à Deauville, Frédérique ALEXANDRE BAILLY nous explique en quoi le partenariat établi avec la MLF est “gagnant-gagnant”.
Pour les académies, l’intérêt pour les établissements et donc les équipes d’enseignants permet de développer des partenariats enrichissants pour les élèves ; il s’agit, avec pragmatisme, de partager des projets, de s’ouvrir vers d’autres expériences, d’établir des liens entre les établissements.