Les 3 et 4 mai se sont déroulés à Montréal, Canada, un cinquième Colloque international et un sixième Sommet du numérique en éducation où plus de 1 400 participants se sont réunis pour discuter d’éducation à l’ère numérique.
Le temps vous manque pour lire : regardez les deux courtes vidéos synthèse de Benoit Petit @petitbenoit du Récit @recitqc, notre Canopé québécois :
Jour 1: https://youtu.be/62oNwZcsKM4 [2:07]
Jour 2: https://youtu.be/PSo1cZrFG_U [1:58]
Au second épisode : Nao, le PechaKucha, Ann-Louise Davidson, le panel d’écoliers ainsi que le Symposium du GRIIPTIC, le Groupe de recherche interuniversitaire sur l’intégration pédagogique des technologies de l’information et de la communication en éducation.
Si vous êtes ici, c’est que vous avez à coeur l’éducation. Félicitations! disent Nao et ses amis en accueillant les participants. Nao entre en Mercedes, rien de moins, pour sa courte conférence de presse, une amusante vidéo de moins d’une minute. À regarder!
C’est Thierry Karsenti, professeur à l’université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation qui complète les informations sur l’intelligence de Nao et l’IA en général.
Nao, le charmant robot humanoïde, a une toute petite intelligence, mais dispose tout de même d’une forme réduite d’intelligence artificielle. Il sait reconnaître les visages et les voix, s’il vous voit et vous entend suffisamment souvent. Il reconnait aussi l’émotion par l’observation répétée de votre visage.
PechaKucha
Le PechaKucha est une activité animée. Les présentateurs sont sous-pression de livrer leur message avec sérieux et humour en six minutes. Tous ont su nous impressionner.
L’impression 3D en éducation
Ann-Louise Davidson et Nathalie Duponsel du Laboratoire MilieuxMake de l’Université Concordia ont traité du mouvement maker, cette branche de la culture du DIY – Do it yourself – c’est-à-dire le faites-le vous-même dont chaque maker semble avoir sa propre définition. Il s’agit d’un mouvement social datant de 2006 et en forte croissance. Il dérange le modèle économique de l’obsolescence programmée car chacun peut fabriquer lui-même la pièce manquante de l’objet défectueux, particulièrement à l’aide d’imprimantes 3D.
Les imprimantes 3D, de plus en plus abordables (dans les 200 euros et même moins), ont-elles un potentiel pédagogique ?
C’est un domaine d’étude embryonnaire et encore très expérimental. Les enseignants ont souvent un sentiment d’incompétence face à cette nouvelle et bruyante technologie. Pour l’instant les applications pédagogiques se font principalement au niveau des mathématiques. Certaines imprimantes sont préférables pour les exercices avec les coordonnées cartésiennes alors que les imprimantes à architecture Delta sont utilisées pour l’apprentissage de la trigonométrie.
Voyez le site du Laboratoire EDUCATION MAKERS de l’Université Concordia pour en savoir davantage sur leur travail.
Le panel d’écoliers
Depuis six ans, des élèves sont invités à participer au Sommet du numérique éducation. Cette année certains élèves ont présenté quelques projets qui les ont particulièrement marqués. Par exemple, cette création collaborative d’élèves de cinquième année (CM2) avec les élèves de maternelle. Il s’agissait de créer sur Book Creator des histoires de Noël imaginées par les élèves de maternelle, rédigées par les élèves de cinquième année, illustrées et racontées par les élèves de maternelle. Un tel projet de collaboration crée des liens entre les écoliers et un climat d’appartenance à l’école qui est favorable à l’intégration des plus jeunes.
Qu’est-ce qui ennuie les élèves avec le numérique? Les « bugs » de toutes sortes et les problèmes de connexion. Ils recommandent aussi à leurs enseignants de s’assurer que le lien qu’ils leur font parvenir fonctionne, d’éviter de leur proposer des applications trop compliquées à utiliser et de surveiller ce que les élèves font avec leur iPad en classe. Généralement, ils préfèrent lire des livres papier.
Symposium du GRIIPTIC
Thierry Karsenti, Florent Michelot, Chantal Tremblay, Julien Bugmann et Bruno Poelhuber à Comment le numérique peut-il participer au développement de compétences? ont présenter le travail du GRIIPTIC. Le Groupe de recherche interuniversitaire sur l’intégration pédagogique des technologies de l’information et de la communication en éducation.
L’introduction du numérique dans le milieu de l’éducation est une opportunité pour le développement de diverses compétences. Savoir utiliser les technologies constitue une compétence-clé à l’ère du numérique et des réseaux sociaux, à la fois pour les apprenants et les formateurs. Le symposium se proposait de regarder l’apport du numérique sur le développement de compétences, sous l’angle de la réciprocité.
Une enquête auprès des membres du GRIIPTIC auxquels ont demandait : Quelles sont, selon vous, les trois grandes tendances du numérique en éducation? avec une justification d leur réponse, une analyse de documents, rapports prospectifs, revue de littérature et responsables de veille ont permis à l’équipe de recherche d’identifier 22 grandes tendances regroupées en quatre domaines :
les outils,
1- appareils mobiles
2 – environnements d’apprentissages revissés et interconnectés
3- infornuagique
4- robots
5- réalité virtuelle et réalité augmentée
6 – internet des objets (internet of things)
le contexte social,
7- la citoyenneté numérique
8 – démocratisation et décloisonnement de l’apprentissage
l’environnement,.
9- architecture scolaire revisitée,
10 – lieux d, apprentissage actifs
11- maker spaces
12 – Fab labs
apprentissage, apprenants et enseignants,
13- compétences numériques
14- apprentissage mobile
15- apprentissages hybrides
16- pédagogie inversée
17 – méthodes d, apprentissage actifs et métacognition
18 – rétroaction
19 – Data analytics, intelligence artificielle
20 – apprentissage personnalisé et adaptatif
21 – jeux sérieux, ludification, jeux de simulation
22- pensée computationelle, programmation
Des équivoques quant au sujet des compétences ont été aussi observées par les chercheurs. Une exemple est la traduction du terme information literacy vers le français est loin de faire l’unanimité. Une revue de littérature a permis aux chercheurs de faire le point sur l’évolution théorique des points de vue sur les concepts de littératie et de culture informationnelle. Comme la plupart des pays développés actualisent des cadres de références pour les compétences numériques, on assiste à une importante évolution terminologique.
Les études réalisées par l’équipe du GRIIPTIC sont des recherches à suivre avec attention car, entre autres, on y présente une analyse attentive de l’évolution d’un domaine fondamental en constant changement,
Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation du Québec.
Sébastien Proulx représente le fil d’argent. N’est-ce pas l’argent dispensé par son ministère qui permet l’éclosion d’un numérique éducatif fort au Québec, toutes ces perles présentées lors du symposium ?
Monsieur Proulx a offert à une foule attentive, un agréable court discours suivi d’une conversation où il répondait aux questions de Thierry Karsenti. Les éducateurs du Québec étaient particulièrement suspendus à ses paroles, car sous peu, son ministère présentera au milieu scolaire son plan plan d’action pour le numérique en éducation.
Monsieur Proulx est un ministre engagé, près du milieu de l’éducation dont il a la charge. Il a répété l’importance de valoriser l’éducation de qui dépend le progrès de la société québécoise. L’école est le chemin de la réalisation personnelle de chaque citoyen. La littératie est la source d’opportunité d’avancement pour le Québec. C’est un sujet qui lui tient à coeur. Il a d’ailleurs récemment publié aux Éditions Septentrion : Un Québec libre est un Québec qui sait lire et écrire.
Certains choisissent de bannir les appareil numériques de l’espace scolaire. Mais lui n’est pas un partisan de l’interdiction. Il faut apprendre à faire des opportunités de l’usage de ces appareils à l’école. Il faut équiper les enfants pour leur apprendre à résoudre des problèmes qui n’existent pas encore. Selon lui, les jeunes doivent être initiés à la robotique et à la programmation. Il salue les initiatives des éducateurs innovateurs et les assure de son soutien,
Son ministère s’appuie sur principe de la subsidarité, en donnant plus d’autonomie aux écoles et sa nouvelle politique éducative mise sur les initiatives locales.
« Bravo pour avoir osé! On a la chance d’avoir un ministre engagé, qui croit au numérique », dit Thierry Karsenti
Le numérique en éducation est un domaine en profonde mutation. Élèves, enseignants, éducateurs, chercheurs, le travail conjoint de tous ces intervenants est fondamental.
Alors, à l’an prochain! Nous attendons le compte-rendu de vos travaux !
D’ici là, les universitaires formateurs des enseignants de la francophonie sont invités à participer au Septième Colloque international du RIFEFF du 6 au 6 juillet 2018 à l’Université de Cergy-Pontoise (France). Les systèmes éducatifs de tous les pays sont remis en question en cette période charnière où nos sociétés vivent une nouvelle époque : l’ère du numérique.
Venez réfléchir et discuter avec des collègues de numérique éducatif, de formation initiale, d’innovations pédagogiques, d’architecture scolaire et de développement durable.
Pour plus d’informations : http://colloque2018.rifeff.org