A l’occasion de l’université d’été de Ludovia, 15ème édition, de nombreux enseignants et autres membres de la communauté éducative vont venir présenter leur expérience avec le numérique sur le thème de l’année, « Innovations & Institutions autour du numériques éducatif ». Ludomag se propose de vous donner un avant-goût de ces ateliers jusqu’au début de l’évènement, lundi 20 août.
David Plumel « Ma classe est un Fablab » sur la session II.
Problématique pédagogique :
Lorsque l’on construit un scénario pédagogique il faut être proche de l’élève. Pour cela il faut garder l’essentiel du cours de technologie c’est-à-dire la pédagogie de projet.
● Renforcer le plaisir d’apprendre et d’aller en cours de technologie :
Développer l’attractivité des séances d’apprentissages et les rendre plus proches des élèves. Quoi de plus proche qu’un projet choisi par l’élève et parfois pour l’élèves.
● Développer des pratiques pédagogiques diversifiées :
L’évolution de la technologie, le rapprochement de l’industrie vers les écoles et les tiers-lieux d’apprentissages au cours des dernières années semblait être une idée porteuse et intéressante. Mais comment l’adapter à une salle de classe, dans un horaire limité et en milieu rural (pas d’ouverture de fablab possible sur le territoire de la commune qui est trop petite) ? Ainsi, le fablab éducatif semblait être la bonne solution.
Apport du numérique :
J’utilise la notion de FabLab à différents niveaux. Le niveau le plus aboutit étant le niveau troisième.
1°) J’explique aux élèves que je ne suis plus leur professeur de technologie mais un facilitateur. Un facilitateur est une personne ressource. Je suis là pour les aider lors de leurs projets, leurs démarches. Je leur explique le fonctionnement des machines. (Sous exploité pour l’instant peu d’utilisation en autonomie).
2°) Il n’y a plus de cours frontaux, l’ensemble des fiches de cours est à disposition en permanence, l’intégralité des cours de l’année est disponible : j’utilise notamment les fiches de l’académie de Toulouse que je suis en train de personnaliser.
3°) Le projet est leur choix personnel (projet proposé par une association, par le professeur, ou par l’élève). Je dispose d’un droit de veto si le projet n’est pas adapté à leur niveau (trop simple ou trop compliqué). Cette année plus de 20 projets différents : création d’application Android pour l’association Twictée, création d’un escape game technologie, participation/création concours Aérodrifter, diorama, application Android de pêche, application Android pour décompte des points d’un concours de 4ème (nxt nièvre), création d’objet programmable pour des élèves de primaire et ensuite partagé par réseautage, etc.
4°) Création de groupe (5 à 6 par classes). Idéalement, les projets individuels seraient mieux mais je n’arrive pas gérer plus de 6 projets différents simultanément, sinon certains groupes peuvent se retrouver délaissés au profit d’un autre par exemple.
5°) Les élèves débutent leur projet à leur rythme : je passe dans les groupes rapidement pour orienter dans la bonne direction et éviter que le projet parte dans une trop mauvaise direction.
6°) L’évaluation : une évaluation finale du projet serait la plus pertinente mais d’un point de vue administratif il faut une moyenne par trimestre. Il m’a fallu donc trouver un moyen de noter les élèves sur des travaux partiels et surtout des groupes n’ayant pas travaillé les mêmes compétences !
La solution que j’ai retenue est un système de badges à passer (liés aux compétences de technologie). Dès que le travail est effectué les élèves le valide et récupèrent des points pour leur moyenne.
7°) L’espace est aménagé pour ressembler de moins en moins à une salle de classe « dites traditionnelle » (ilots, plantes, machines à disposition). La salle de classe est ouverte sur le reste du collège, si les élèves ont besoin de sortir dans la pièce attenante pour un travail c’est autorisé, le cdi étant mitoyen, les élèves peuvent s’y rendre pendant le cours si la documentaliste n’est pas en cours).
Relation avec le thème de l’édition :
Les Fablabs sont devenues aux cours des dernières années des tiers-lieux institutionnels. En effet, si mon fablab est à orientation pédagogique, de nombreux fablabs ont ouvert sous l’impulsion de collectivités territoriales afin des crées des viviers d’innovations pour les départements ou les régions.
Le lien avec le numérique est trivial car la technologie a pour but de montrer les innovations techniques et numériques aux élèves. C’est le cœur même de la technologie que de faire découvrir les innovations et concept du futur dans la mesure du possible : programmation ; modélisation numérique, Imprimante 3d, Codage, etc.
Synthèse et apport du retour d’usage en classe :
● Inconvénients : les élèves qui arrivent en cours d’année…
En effet, l’intégration au sein de l’établissement n’est pas toujours facile et par conséquent encore plus au sein d’un groupe de 3 ou 4 élèves qui travaillent sur un projet de leur choix. De plus, la rupture dans le système de notation est parfois problématique sur la gestion du temps pour valider des badges. L’année prochaine je ferai un ajout afin de faciliter la gestion du temps pour les élèves.
● Bilan plutôt positif : les élèves sont davantage motivés et sérieux !
Ils adhèrent avec plus de force à certains projets et ils sont également moins stressés par la note. Actuellement seuls quelques élèves sur 4 classes ne s’investissent pas dans les activités, ce qui est moins que lors des cours traditionnels que je donnais avant.
Plus d’infos sur : David Plumel
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